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MFI HEBDO: Economie Dveloppement Liste des articles

01/09/2006
Quelle place pour lAfrique dans la course actuelle aux mtaux ?

(MFI) Les producteurs de matires premires de lAfrique et dautres rgions en dveloppement ont bnfici depuis 2002 dune augmentation de prs de 50 % des prix de leurs exportations en mtaux. Ceci en raison de la forte demande des pays mergents asiatiques comme la Chine et lInde, et du maintien dune croissance substantielle aux Etats-Unis. Et les perspectives nont jamais t aussi favorables pour la majeure partie du continent.

Une rcente tude de lOCDE et de la Banque africaine de dveloppement (BAD) attribue cette embellie la poursuite de lexpansion conomique lchelon mondial, qui a aliment une demande soutenue ainsi quune hausse des prix du ptrole et dautres matires premires industrielles en provenance dAfrique, mme si les conflits et les catastrophes naturelles constituent encore des freins.
Le cuivre, mais aussi le cobalt ou le fer ont fortement augment sur le march international et lon assiste en France par exemple des vols rpts de ces mtaux y compris dans des usines dsaffectes. Mme des lignes lectriques ou des rails de chemins de fer nchappent pas au pillage dans certaines rgions franaises. Ce boom profite directement lAfrique qui recle dimportantes ressources encore inexploites.

Une production qui pourrait doubler dici 2009

Selon les experts, la production des minerais de cuivre africains pourrait pratiquement doubler dici 2009. La production devrait augmenter fortement notamment en Zambie et en Rpublique dmocratique du Congo o lexploitation des mines devrait reprendre si la situation politique se stabilise aprs les lections.
De nouvelles mines devraient aussi entrer en exploitation en Mauritanie et en Erythre. De mme, la production daluminium en Afrique a augment de 19 % en 2004 avec la mise en opration du projet Mosal 2 au Mozambique et avec lexpansion de la production au Cameroun et en Egypte, ainsi quen Afrique du Sud qui produit la moiti de laluminium africain.
La demande de fer est en forte progression et la concurrence entre Chine, Inde et Afrique du Sud profite des pays comme le Sngal, courtis par ces trois pays : ils se dclarent prts non seulement dvelopper les ressources existantes dans le sud-ouest du pays (Falm), mais aussi financer la construction de lignes de chemin de fer et dun nouveau port dexportation pour les minerais.
Selon les experts miniers, lAfrique a produit en 2004 quelque 35 millions de tonnes de minerais de fer dont plus de 70 % en Afrique du sud et 21 % en Mauritanie. La production pourrait augmenter plus de 60 millions de tonnes dici 2011 avec lexpansion prvue de certaines mines sud-africaines, de la mine sngalaise de Falm, et la mise en exploitation dune nouvelle mine en Mauritanie. LAfrique recle aussi des mtaux prcieux comme lor, le platine ou les diamants, eux aussi en forte demande et dont les cours font galement lobjet de spculations sur le march international.

Marie Joannidis


Le paradoxe congolais

(MFI) La Rpublique dmocratique du Congo reste la proie de la pauvret et du pillage de ses ressources. Selon lorganisation britannique Global Witness, qui la premire avait rvl le trafic des diamants en Afrique comme source de financement des guerres, lindustrie minire du cuivre et du cobalt au Katanga, dans le sud-est du pays, reste livre aux pratiques frauduleuses, aux abus et des actes dingrence politique.
lapproche des lections, les hommes politiques et les entreprises tentent de manire effrne de semparer dune part toujours plus importante du commerce lucratif des minraux, en se souciant peu, voire pas du tout, du bien-tre de la population congolaise , affirme lorganisation.
Faisant tat denqutes menes sur le terrain en 2005 et 2006 au Katanga et en Zambie, pays voisin de la RDC, Global Witness met en cause les pratiques abusives que sont la corruption, les extorsions et les exportations illicites, commises dans le secteur de lexploitation minire informelle (artisanale), ainsi que lexploitation sans piti des creuseurs artisanaux laquelle se livrent le gouvernement et les socits de ngoce. Elle dnonce les conditions de travail difficiles qui rgnent dans les mines artisanales, labsence totale de mesures de scurit et le refus du gouvernement tout comme des entreprises dassumer une responsabilit lgard de la sant et de la scurit de dizaines de milliers de creuseurs artisanaux.
En juin 2005, une commission spciale de lAssemble Nationale de transition congolaise dirige par le dput Christophe Lutundula, dans un rapport relatif aux enqutes effectues sur les contrats miniers et les autres contrats daffaires signs par les rebelles et les autorits gouvernementales entre 1996 et 2003 (lorsque la guerre faisait rage au Congo), a constat que des douzaines de contrats sont soit illgaux, soit dune valeur limite pour le dveloppement du pays, recommandant leur abrogation ou leur rengociation. En RDC comme ailleurs en Afrique, le matre mot pour assurer les flux dinvestissements dans le secteur minier reste la transparence, assortie une bonne gestion de lconomie afin dassurer le dveloppement. Mais il apparat que les Chinois, tout comme certaines compagnies internationales, sont moins regardants que les institutions internationales en la matire.

M. J.




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