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MFI HEBDO: Economie Dveloppement Liste des articles

15/09/2006
Zone franc : croissance et gouvernance au menu

(MFI) Runis le 12 septembre 2006 Paris avec les gouverneurs des banques centrales et les prsidents des institutions rgionales, les ministres des Finances de la Zone franc ont dbattu de la situation conomique au sein de chacune des deux unions conomiques et montaires quelle compte, lUemoa et la Cemac. La ministre franaise dlgue la Coopration Brigitte Girardin en a profit pour voquer la vision franaise de la gouvernance et indiquer que Paris allait faire jouer la concurrence pour allger le cot des transferts dargent des immigrs installs en France vers leurs pays dorigine.

Si les ministres runis Paris le 12 septembre 2006 ont constat une hausse de lactivit conomique en Zone franc de 4 % en 2005, croissance qui devrait tre comprise entre 3,2% et 4% en 2006, ils ont cependant insist sur le risque majeur que constitue la persistance, sur une longue priode, des prix levs du ptrole, et conseill aux pays importateurs dhydrocarbures, pour attnuer la vulnrabilit de leurs conomies nationales, de dvelopper des sources alternatives dnergie. La situation, cependant, nest pas la mme dans les deux unions de la Zone franc.
Au sein de lUnion conomique et montaire ouest-africaine (Uemoa), la conjoncture reste relativement bien oriente , bien que les tensions inflationnistes persistent et doivent tre matrises et que les finances publiques restent fragiles . La croissance dans lUemoa, a soulign Damo Justin Baro, gouverneur de la Banque centrale des Etats dAfrique de lOuest (BCEAO) par intrim il y remplace Charles Konan Banny, Premier ministre de la transition ivoirienne est plombe par les problmes socio-politiques, le prix du ptrole et les difficults de nos matires premires, notamment le coton et les phosphates . Tous les pays de lUemoa produisent du coton. La croissance 2006, estime 3,6 %, est insuffisante pour voir les habitants de la zone senrichir, a-t-il prcis. Nous navons pas de problmes de liquidits, au contraire, les agrgats montaires sont bien, mais lconomie relle, elle, nest pas bien. A terme, ce nest pas tenable, a-t-il averti.
Dans la Communaut conomique et montaire dAfrique centrale (Cemac), les perspectives sannoncent globalement favorables, ont constat les ministres, avec une croissance conomique en hausse et la poursuite de lassainissement des finances publiques. Cependant, la croissance conomique doit tre davantage diversifie et les tensions inflationnistes contenues . La croissance en zone Cemac, a prcis Jean-Flix Mamalepot, gouverneur de la Banque centrale des Etats de lAfrique centrale (BCEAC), devrait passer de 3,8 % en 2005 4%, voire 4,5 % en 2006 , soulignant que la zone connat une bonne situation depuis trois ans, le cours de ses produits ptrole, bois, caf, manganse tant plutt la hausse . Cinq des six pays de la Cemac produisent du ptrole.


Une stratgie franaise en matire de gouvernance dici la fin de lanne

Pour les pays membres de lune comme de lautre union cependant, les rformes budgtaires et la qualit des systmes de gestion des finances publiques restent des lments dterminants. Le thme de la gestion budgtaire est une illustration du sujet plus large de la gouvernance, qui est actuellement au cur des dbats de la communaut internationale en matire de dveloppement , a ainsi soulign Brigitte Girardin, ministre franaise dlgue la Coopration. La Commission europenne vient de rendre publique une stratgie "gouvernance" qui sera discute au niveau de lUnion dans les prochaines semaines, a-t-elle prcis. Ce sujet est galement une proccupation majeure pour la France. Et cest pourquoi nous avons galement dcid dlaborer dici la fin de lanne une stratgie en la matire, afin dorienter lensemble de nos actions de coopration. () Lamlioration de la gouvernance est certes un exercice complexe, qui prend du temps, mais elle est essentielle pour envisager une rduction effective et durable de la pauvret. Sans gouvernance, les progrs accomplis risquent de rester phmres et dtre remis en cause la moindre difficult, a soulign la ministre. La France entend dfendre une approche quilibre de la gouvernance, en lui confrant certes un caractre systmatique pour lensemble de nos actions de coopration, mais aussi en veillant lui donner une acception large, adaptable la diversit des ralits locales, et en lui donnant le temps ncessaire sa pleine maturation.
Brigitte Girardin a galement indiqu que la France allait faire en sorte que le cot des transferts dargent des migrants installs en France vers leur pays dorigine soit allg . A cet effet, Paris entend mettre en place un systme , avec laide de lAgence franaise de dveloppement (AFD), pour accentuer la concurrence entre les banques et faire ainsi baisser le cot de ces transferts, a-t-elle prcis. Elle a galement voqu la recherche de solutions pour inciter les migrants orienter leurs transferts dargent vers linvestissement productif dans leur pays dorigine.


Ariane Poissonnier

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