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09/02/2007 | |||
Mauvais climat pour la lutte contre la pauvret en Afrique | |||
(MFI) Le rchauffement climatique, accentu par la pollution provoque par les activits humaines, arrive enfin en tte des proccupations de la communaut internationale, quinze ans aprs la Confrence de la Terre tenue Rio en 1992, et cinq ans aprs le sommet de Johannesburg sur le dveloppement durable. LAfrique est particulirement expose ses consquences nfastes. | |||
Dans un message vido diffus la confrence pour une gouvernance cologique mondiale, runie Paris dbut fvrier 2007, le nouveau secrtaire gnral des Nations unies, le Sud-Coren Ban Ki-moon a affirm que le rchauffement climatique sapait les efforts de la communaut internationale pour lutter contre la pauvret et pouvait compromettre la paix et la scurit internationale . Lenvironnement et la question du rchauffement climatique sont une priorit pour moi , a-t-il dclar, sengageant faire en sorte que les Nations unies, travers notamment leur Programme pour lenvironnement (PNUE), aident la communaut internationale se tourner vers un dveloppement durable. Mais le rchauffement climatique nest pas la seule menace pour lenvironnement : Il y a beaucoup dautres nuages lhorizon, notamment les pnuries deau et la perte de la biodiversit , a-t-il prcis. Les participants la confrence de Paris ont pour leur part appel transformer le PNUE en une vritable organisation internationale composition universelle, limage de lOrganisation mondiale de la sant (OMS). Cette Organisation des Nations unies pour lenvironnement sera une voix forte et reconnue dans le monde. Elle doit tre un instrument pour valuer les dommages cologiques et comprendre comment y remdier ; un instrument efficace pour promouvoir les technologies et les comportements les plus respectueux des cosystmes ; un moyen pour soutenir la mise en uvre des dcisions environnementales travers la plante , ont-ils conclu. Le continent plus vulnrable quon ne le pensait Un rapport sur limpact du changement climatique en Afrique et sur la vulnrabilit et ladaptation du continent face ces changements, publi en novembre 2006 par le secrtariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prsente un tableau effrayant si rien nest fait. Bas sur des donnes issues de plusieurs organismes, le rapport indique que la vulnrabilit du continent face au changement climatique est beaucoup plus forte quon ne le pensait. Il estime, par exemple, que 30 % des infrastructures ctires dAfrique, y compris les amnagements humains au long du Golfe de Guine et des ctes sngalaises, gambiennes et gyptiennes, risquent dtre submerges. Le nombre de personnes menaces par des inondations ctires passera ainsi de 1 million en 1990 70 millions en 2080. Ct faune et flore, de 25 % plus de 40 % des habitats despces en Afrique pourraient disparatre dici 2085. Le rendement des cultures cralires baissera de 5 %, au plus, dici les annes 2080 et les cultures de base, comme le sorgho au Soudan, en Ethiopie, en Erythre et en Zambie, le mas au Ghana, le millet au Soudan ou larachide en Gambie, se dtrioreront galement en raison du changement climatique. Michel Jarraud, secrtaire gnral de lOrganisation mtorologique mondiale (OMM), a soulign dans le rapport que de graves consquences sont observes en haute altitude, dans des endroits comme le mont Kilimandjaro dont les glaciers, la calotte glacire et le ruissellement deau est crucial lapprovisionnement en eau. Dans lensemble, on estime que lAfrique a besoin de 200 stations climatiques automatiques, dun surplus defforts pour sauvegarder les donnes historiques et pour amliorer la formation et renforcer davantage les capacits en matire de veille climatologique , prcisant que le systme dobservation du climat y est dans un tat plus piteux que sur tout autre continent et continue de se dtriorer . En gnral, les experts prdisent que les phnomnes extrmes comme les scheresses et les inondations deviendront de plus en plus frquents travers le continent. Marie Joannidis Des eaux injustes qui accroissent la pauvret (MFI) Dans un nouveau rapport intitul Eaux injustes (Unjust Waters), lONG britannique ActionAid qui travaille en Afrique, en Asie, en Amrique latine et dans les Carabes, souligne que les effets des changements climatiques sont aggravs pour les populations pauvres. LONG sest penche sur les inondations qui se sont produites dans six villes africaines : Accra, Freetown, Kampala, Lagos, Maputo et Nairobi. La population pauvre des cits africaines est souvent force de sinstaller des endroits dangereux, exposs aux risques dinondation , souligne le rapport, ajoutant que les inondations sont des phnomnes naturels mais les dommages et les pertes infligs sont la consquence daction humaines. En effet, les inondations des zones urbaines ne sont pas seulement une question de pluies torrentielles mais aussi une consquence des changements dans les zones construites. Lurbanisation aggrave les inondations en empchant leau de scouler librement. Dans les villes africaines tudies, les infrastructures dassainissement sont frquemment obstrues par les boues et les dbris urbains. Leur principale conclusion est que les inondations, consquence des changements climatiques, vont augmenter encore la pauvret. M. J. | |||
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