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| 09/03/2007 | |||
| Afrique: les nouvelles cls du dveloppement | |||
| (MFI) Longtemps ballotts entre des doctrines contradictoires imposes de lextrieur et les erreurs quils ont commises, les pays africains cherchent dsormais de nouvelles cls pour russir leur dveloppement : la mise en place de ples de croissance et de couloirs conomiques, allant au-del de la simple intgration rgionale et visant des interconnexions travers tout le continent, pourrait tre lune dentre elles. | |||
| Les infrastructures sont une des priorits de la stratgie des ples de croissance et des couloirs conomiques, qui prend en compte la fois les problmes de leau, de lnergie et des transports , souligne un expert africain, tout en mettant laccent sur la ncessit de dvelopper non seulement les zones littorales pour les pays ctiers mais aussi larrire-pays, souvent oubli, y compris par les Etats enclavs. Il sagit, explique-t-il, dutiliser lesprit du Nouveau partenariat pour le dveloppement conomique de lAfrique (Nepad) pour une approche multisectorielle plus efficace sur le terrain , ajoute ce responsable de la Banque mondiale. Il estime que les mentalits aussi bien africaines que des bailleurs de fonds bilatraux et multilatraux ont volu. Ainsi, la Banque mondiale mais galement la Banque africaine de dveloppement, lUnion europenne ou les donateurs comme la France travers lAgence franaise de dveloppement recommencent financer de grands projets comme la construction de routes, de barrages, de gazoducs ou la mise en place de lignes haute tension pour le transport dlectricit, et aident lamnagement de ports et de grands bassins fluviaux (Nil, fleuves Sngal ou Congo). Les chemins de fer, dont les cots sont trs levs, sont laisss aux Chinois, experts en la matire ; les autres bailleurs attendent dailleurs de voir si toutes les promesses de Pkin seront respectes. Un corridor de transport le long du Golfe de Guine, dAbidjan Lagos Il sagit en fait de crer des couloirs conomiques partir de "nuds" importants comme le Nigeria en Afrique de lOuest, la Rpublique dmocratique du Congo (RDC) et le Cameroun en Afrique centrale ou lAfrique du Sud dans la partie australe du continent. Ces couloirs conomiques favoriseront leur tour la cration dautres ples de croissance gnrateurs de progrs et demplois. LUnion europenne, qui ngocie avec quatre communauts de pays africains des Accords de partenariat conomique (APE) dans le cadre du groupe Afrique-Carabes-Pacifique (ACP), estime que ces APE vont soutenir les efforts dintgration rgionale, crer des marchs rgionaux, augmenter le commerce rgional et linvestissement et renforcer la croissance. Parmi les grands projets en cours figurent un corridor de transport le long du Golfe de Guine, dAbidjan Lagos, mais aussi la route trans-saharienne reliant, terme, Casablanca au Maroc Dakar au Sngal, en passant par le port de Nouadhibou en Mauritanie et la capitale Nouakchott. Mais aussi des axes vers des pays enclavs comme le Mali, le Burkina Faso puis le Tchad et la Rpublique centrafricaine. Un gazoduc dont la construction a commenc est envisag le long du littoral ouest africain et 1 500 km de ligne haute tension ont dj t mis en place, dans le cadre de lOrganisation pour la mise en valeur du fleuve Sngal (OMVS), partir du barrage de Manantali au Mali, accompagn de linstallation de cbles de fibres optiques pour favoriser les tlcommunications, autre composante du dsenclavement. Cre en 1972, lOMVS runit le Mali, la Mauritanie et le Sngal, rejoints rcemment par la Guine. Plus de 10 % des quelque 23 millions dhabitants des pays membres vivent sur les rives du fleuve long denviron 1 800 km. La construction de barrages et la rgularisation du dbit du fleuve ont dailleurs permis le dveloppement de lagriculture irrigue, surtout dans la rgion du Delta. La RDC et son barrage dInga, ple de croissance en devenir En Afrique centrale en revanche, le fleuve Congo et ses affluents ne sont pas encore exploits leur maximum en raison de labsence dinfrastructures, mme si prs de 30 000 km de voies navigables internationales ou intrieures constituent les vritables autoroutes naturelles de la sous-rgion . Le ple de croissance que reprsentent la RDC et son barrage dInga reste tributaire de la scurit dans ce pays longtemps ensanglant par un conflit civil et qui a connu, fin 2006, ses premires lections dmocratiques depuis lindpendance. Quant au Cameroun, il constitue un ple en devenir, en raison de sa position gographique et de sa proximit avec le Nigeria, aussi bien sur le plan des routes que de la mise en place du rseau dchange lectrique de lAfrique centrale. En Afrique australe, des corridors existent dj partir de lAfrique du Sud, gant conomique de la rgion et mme de toute lAfrique au sud du Sahara. Mais les rivalits avec lAngola, sorti dune guerre civile qui a dtruit la plupart de ses infrastructures, et la mise lindex du Zimbabwe de Robert Mugabe psent sur le dveloppement de la rgion. De la mme faon, lAfrique de lEst est tributaire de linstabilit qui rgne en particulier dans la Corne de lAfrique. En Afrique du Nord, cest lantagonisme entre lAlgrie et le Maroc qui a frein la coopration rgionale, sans toutefois affecter les relations avec lEurope ou le reste du continent. A Madagascar enfin, la Banque mondiale a financ des ples intgrs de croissance pour un montant de 120,8 millions de dollars, pour aider le gouvernement construire et rhabiliter des infrastructures essentielles dans les secteurs du tourisme, de lagro-alimentaire, de lindustrie de transformation et des mines. | |||
| Marie Joannidis | |||
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