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28/05/2007 | |||
Le « club des pays riches » souhaite s’élargir | |||
(MFI) L’OCDE a décidé d’élargir le nombre de ses membres afin de mieux s’adapter aux nouvelles donnes de la mondialisation, marquée par l’apparition de puissances économiques comme la Chine et l’Inde mais aussi de pays émergents comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, premier Etat du continent africain dont l’adhésion est envisagée. | |||
Les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – qui est de fait le club des pays les plus avancés – ont décidé d’inviter le Chili, l’Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie à ouvrir des discussions en vue d’une adhésion à l’Organisation et ont offert un engagement renforcé, en vue d’une éventuelle adhésion à plus long terme, à l’Afrique du Sud, au Brésil, à la Chine, à l’Inde et à l’Indonésie. Réuni en mai 2007 en Espagne, le Conseil des ministres des 30 pays membres a souligné l’importance de ces deux groupes sur la scène économique mondiale, notant que leurs politiques et leurs activités ont des répercussions internationales et rejaillissent sur toutes les questions traitées par l’OCDE. Les ministres ont aussi estimé que l’expérience de l’OCDE dans le domaine des bonnes pratiques peut intéresser ces pays et ont invité le Secrétaire général à intensifier la coopération avec « ces acteurs importants dans le cadre d’un processus d’engagement renforcé ou en qualité de membres à part entière ». La Russie constitue un cas particulier en raison de ses relations antérieures avec l’organisation, alors que les quatre autres pays du premier groupe, qui tous ont confirmé leur désir de devenir membre, participent activement à de nombreux volets des travaux de l’OCDE depuis un certain temps et mettent à profit les bonnes pratiques qu’elle préconise. Les ministres se sont par ailleurs déclarés favorables au renforcement de l’engagement de l’OCDE avec certains autres pays et régions présentant un intérêt stratégique pour l’organisation, en commençant par les pays d’Asie du Sud-Est. Rester un acteur influent sur la scène économique mondiale Depuis sa création, l’OCDE se veut une organisation à vocation mondiale. Elle reconnaît aujourd’hui que si au début des années soixante, les économies de ses membres représentaient une forte proportion de la production et des échanges mondiaux, cette part a diminué à mesure que d’autres pays s’inséraient dans la sphère internationale. Pour rester un acteur influent sur la scène économique mondiale, l’OCDE doit renforcer ses liens avec les pays non membres, estiment les experts. Ils rappellent que l’OCDE est une organisation qui, avant tout, offre aux gouvernements un cadre pour examiner, élaborer et affiner les politiques économiques et sociales. Les membres comparent leurs expériences respectives, s’efforcent d’apporter des réponses aux problèmes communs et s’emploient à coordonner des politiques intérieures et internationales qui, dans le contexte actuel, doivent former un ensemble de plus en plus homogène. Leurs discussions peuvent déboucher sur des décisions formelles consistant, par exemple, à prendre des mesures juridiquement contraignantes pour combattre la corruption ou à instituer des codes pour garantir la libre circulation des capitaux et des services. L’OCDE est également connue pour la mise en oeuvre d’instruments non contraignants comme les Principes directeurs à l’intention des entreprises multinationales. Pour en devenir membre, un pays doit essentiellement satisfaire à une exigence : être attaché aux principes de l’économie de marché et de la démocratie pluraliste. Au noyau d’origine, constitué de pays d’Europe et d’Amérique du Nord, sont venus s’ajouter le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, le Mexique, la Corée et quatre anciens états communistes en Europe : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la République slovaque. Les non membres sont invités à souscrire à certains accords et conventions, et l’OCDE associe actuellement à ses travaux quelque 70 pays non membres parmi lesquels le Brésil, la Chine et la Russie, ainsi que des pays qui comptent parmi les moins développés d’Afrique et d’ailleurs. Dissiper les craintes attribuées à l’intégration mondiale croissante Les ministres de l’OCDE ont constaté que l’ouverture des marchés va de pair avec la création de postes de travail dans les secteurs offrant de nouvelles opportunités, mais induit également des suppressions d’emplois dans des secteurs et des professions en déclin. Cela peut expliquer un sentiment d’insécurité de l’emploi et d’autres craintes attribuées à l’intégration mondiale croissante. Il est donc essentiel, selon eux, d’apporter des réponses efficaces à ces inquiétudes, pour optimiser les avantages de la mondialisation au profit de tous et maintenir le soutien du public à la libéralisation des échanges et de l’investissement. L’élargissement décidé en Espagne ne signifie toutefois pas une augmentation de l’aide publique au développement (APD) (qui a tendance à diminuer, les annulations de dette pour les pays les plus pauvres comptabilisées dans l’APD globale ne pouvant se répéter indéfiniment). En effet, le Comité d’aide au développement ne compte que 22 membres sur les 30 de l’OCDE. Mais certains experts ont bon espoir qu’un nouveau membre comme la Russie renforce son aide au développement – de la même façon qu’en devenant membre du G8, elle avait dû se plier aux règles de ses partenaires concernant l’allègement de la dette contractée par des pays en développement auprès de l’ex Union Soviétique. La Chine pourrait, elle aussi, le faire, mais les données actuellement fournies par Pékin concernant l’APD ne sont pas encore considérées comme fiables ou exhaustives. | |||
Marie Joannidis | |||
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