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16/10/2007 | |||
Rapport annuel de la Cnuced sur les investissements La hausse des produits de base profite lAfrique | |||
(MFI) La hausse des cours des produits de base, minerais mais aussi ptrole et gaz, a profit lAfrique mme si elle reste derrire les pays asiatiques et ceux dAmrique latine-Carabes en termes dinvestissement, indique la Confrence des Nations unies pour le commerce et le dveloppement dans son Rapport annuel sur linvestissement dans le monde. | |||
Le Rapport annuel sur linvestissement dans le monde de la Cnuced, intitul Socits transnationales, industries extractives et dveloppement, publi le 16 octobre 2007, fait tat dune progression de 38 % de linvestissement tranger direct (IED) en 2006. Celui-ci est estim 1 306 milliards de dollars, soit un chiffre proche du record enregistr en 2000. Des gains importants ont t raliss par les trois principales catgories de pays : dvelopps, en dveloppement ou en transition. Les Etats-Unis sont redevenus le premier pays daccueil dinvestissement suivi de la Grande-Bretagne et de la France parmi les pays dvelopps. La Chine, Hong Kong et Singapour sont les principales destinations du groupe des pays en dveloppement et la Russie pour celui des Etats en transition. Lessor de ces flux mondiaux est d en partie laugmentation des bnfices des entreprises et la hausse conscutive des cours des actions, qui a accru la valeur des fusions-acquisitions internationales. Les conomistes de la Cnuced ont mis laccent sur limplication massive des socits transnationales (STN) dans les industries extractives et leur impact sur le dveloppement. Ils prcisent que 23 des 25 principaux producteurs de minerais taient en 2005 des socits prives, alors que les entreprises dEtat dominaient lexploitation ptrolire et gazire, principalement bases dans des pays en dveloppement ou en transition. Le boom actuel des prix des produits de base devrait susciter de nouvelles opportunits en termes de dveloppement et de rduction de la pauvret dans les pays exportateurs de minerais. A condition, soulignent-ils, que des efforts considrables soient dploys pour rpondre aux proccupations de nature politique, conomique, sociale et environnementale lies lextraction minire. IED en Afrique : hausses record en volume, baisse en pourcentage Daprs le rapport, les entres dIED en Afrique ont doubl entre 2004 et 2006 pour atteindre un record de 36 milliards de dollars les sorties dIED ont aussi atteint un montant record, 8 milliards de dollars en 2006, contre 2 milliards en 2005, les entreprises dAfrique du Sud tant les principaux investisseurs de la rgion. Dans les entres, la valeur des fusions-acquisitions internationales a atteint le montant record de 18 milliards de dollars en 2006, prs de la moiti reprsentant des achats raliss par des socits transnationales de pays en dveloppement dAsie. Malgr ces hausses, la part de lAfrique dans lIED mondial est tombe 2,7 % en 2006, contre 3,1 % en 2005, soit un niveau faible par rapport aux pays asiatiques (15 % du total mondial) et ceux dAmrique latine et des Carabes (6 %). En 2006, les 10 premiers pays daccueil africains ont reu environ 90 % du flux, soit 32 milliards de dollars. Les pays dAfrique du Nord ont bnfici dentres record en provenance dAsie, dans un large ventail de secteurs. En Afrique subsaharienne, les IED ont augment partout sauf en Afrique australe, en raison de la multiplication des investissements dans les secteurs du ptrole et de lextraction minire. Ceux-ci ont cependant fortement diminu en Angola (-1,1 milliard de dollars) et en Afrique du Sud (-0,3 milliard de dollars) la suite de la vente dactions trangres au gouvernement, dans le premier cas, et des entreprises locales pour le second. Le secteur manufacturier reste peu important Les fusions-acquisitions ainsi que les investissements de cration de capacits et les projets dexpansion ont jou un rle important dans les principaux pays daccueil. En Egypte, premier destinataire de la rgion, les entres ont t suprieures 10 milliards de dollars, dont 80 % au titre dactivits non ptrolires. Le Nigeria a t la principale destination en Afrique de lOuest, les capitaux, essentiellement chinois, visant surtout le secteur ptrolier. La recherche de nouvelles rserves de ressources naturelles a galement entran une hausse de lIED dans les pays les moins avancs (PMA) dAfrique, soit 8 milliards de dollars aprs deux annes conscutives de baisse. Les PMA ont accueilli 23 % des IED dans la rgion : Burundi, Cap-Vert, Djibouti, Ethiopie, Gambie, Guine-Bissau, Madagascar, Somalie et Soudan essentiellement destins financer de nouvelles activits de prospection ptrolires et dextraction minire. Des perspectives positives Le secteur des services, surtout les transports, le stockage et les communications, a galement continu attirer les investisseurs. Mais le secteur manufacturier sest accru lentement en Afrique du Nord et est rest peu important en Afrique subsaharienne. De nombreux pays africains ont par ailleurs intgr, selon la Cnuced, des mesures dans leurs cadres politiques et rglementaires afin de garantir un volume constant dIED et dattirer des investissements favorisant leur dveloppement. Les perspectives en Afrique restent ainsi positives : en effet, en raison du niveau lev des prix sur les marchs mondiaux de produits de base, les socits transnationales, notamment asiatiques, profitent du bon rendement de leurs investissements. Toutefois, ce mouvement de hausse devrait ralentir en 2007 du fait dune pause des investissements importants dans le secteur ptrolier de plusieurs pays africains. | |||
Marie Joannidis | |||
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