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29/01/2008 | |||
La coopration, modle pour lintelligence conomique | |||
(MFI) Face une concurrence toujours plus forte, les entreprises comme les Etats doivent dsormais adapter leurs stratgies conomiques. Dans ce contexte, lAssemble des chambres franaises de commerce et dindustrie (ACFCI) prconise de suivre le modle de la coopration conomique, qui privilgie au sein dun mme rseau les changes de stratgies, de formations et doutils. Le directeur de lIntelligence conomique, de linnovation et des technologies de linformation et de la communication de lACFCI, Philippe Clerc, juge ncessaire de sappuyer sur l arc francophone comme rseau stratgique. | |||
Nous voulons rinventer lIntelligence conomique sur le modle de la coopration internationale pour mieux se dvelopper et rquilibrer les relations de par le monde. Tel est le message que veut transmettre lAssemble des chambres franaises de commerce et dindustrie (ACFCI) par la voix de Philippe Clerc, son directeur de lIntelligence conomique. Ainsi, lorganisme consulaire appelle de ses vux des changes conomiques stratgiques entre les entreprises de pays diffrents afin de mieux se dvelopper au cur du modle dhyper-concurrence qui rgit le monde. Plus il y a de concurrence, plus le besoin de coopration est important , insiste-t-il. Le concept de coopration conomique dfendu par les Chambres de commerce et dindustrie (CCI) consiste partager avec ses partenaires des formations et des outils leur permettant damliorer leur comptitivit. Il est inspir du modle sudois que Philippe Clerc dcrit ainsi : Les Sudois utilisent les mthodes et les outils dIntelligence conomique sur des pays mergents. Les Scandinaves mobilisent lintelligence collective des diasporas de ces pays installes en Sude. Cette notion dintelligence collective est une force vive sur laquelle lACFCI tente de sappuyer. Par exemple : Depuis quinze ans, des centaines dtudiants indonsiens ont suivi des formations dconomie Marseille et Marne-la-Valle en partenariat avec les Chambre de commerce et dindustrie franco-indonsiennes (IFCCI). De retour en Indonsie, ils nous aident dcrypter la complexit de ce pays aux 17 000 les. Cela nous permet doptimiser la comptitivit des entreprises implantes l-bas. Autre partenariat de formation : les CCI ont mis en place une collaboration avec lEcole nationale dadministration (ENA) pour former des promotions venant des pays francophones aux techniques de lIntelligence conomique. Plus gnralement, Philippe Clerc estime que la France bnficie dun espace dinfluence non ngligeable quelle aurait tort de ne pas mettre profit : la Francophonie. Il sexplique : Face la Grande-Bretagne et son Commonwealth, la Chine et ses instituts Confucius, et face aux Etats-Unis, la France dispose du soutien de larc francophone qui stend du Qubec au Vit-Nam en passant par lAfrique occidentale. Notre pays doit tout prix cultiver cette Francophonie en tant que rseau conomique. Ce sont ces pays, o lon parle la mme langue, qui peuvent permettre lhexagone dasseoir son influence. En Afrique, suivre lexemple marocain Parmi ces Etats, les pays africains constituent un ple potentiel mais encore trs peu cibl en termes de coopration conomique. Pourtant, lexemple du Maroc semble prometteur selon les dires de Philippe Clerc : Une exprience pilote a t mene. Celle-ci est ne du travail des stratges marocains. Aprs stre ouvert au libre-change, notamment avec les Etats-Unis, lEurope et le Japon, le pays sest retrouv submerg par le mode de vie occidental. Afin de protger sa culture, le pays sest recentr sur un modle de dveloppement plus solidaire, plus coopratif et durable. Concrtement, dans la rgion marocaine de lOriental, les entreprises membres de la Chambre franaise de commerce et dindustrie du Maroc (CFCIM) ont form leurs lites linformatique, lInternet et aux tlcommunications. Cela devrait permettre terme une meilleure circulation du savoir. Dautres Etats africains semble prendre un chemin similaire : Au Sngal, le ministre des Finances a lanc rcemment un appel doffre sur ces questions dinfluence conomique. Si lon en croit Philippe Clerc, lACFCI compte multiplier ses laboratoires sur le continent noir : Le rseau des Chambres de commerce et dindustrie entre la France et lAfrique est trs fort depuis quarante ans. On devrait avoir des rsultats prochainement. Lorsque lon aura ralis quelques prototypes de coopration conomique dans ces pays, on pourra les transposer dune nation lautre. Une fois que les communauts autochtones seront formes, elles pourront alors voler de leurs propres ailes. Quoi quil en soit, lAfrique naura pas attendu lACFCI pour sinitier lIntelligence conomique. A lorigine du Forum Intelligence conomique et Dveloppement (FIED), SOPEL International, dirig par le Sngalais Amath Soumar, en est un acteur historique. Cependant, si lide de coopration conomique parat sduisante, elle nest pas nouvelle. Dj, dans les annes 1980, des conomistes avaient thoris et conseill lapplication de ce concept. Celui-ci avait fait natre des espoirs en matire de dveloppement chez de nombreux observateurs. Les rsultats nont finalement pas t la hauteur de ceux escompts lpoque. Mais Philippe Clerc fait preuve doptimisme en rappelant les cas du Brsil et de lIndonsie : Aprs quinze ans de coopration avec ces pays, cest seulement maintenant que nous avons des rsultats. Cest dire le temps long quil faut pour monter des cooprations efficaces. | |||
Jean-Philippe Chognot | |||
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