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MFI HEBDO: Economie Dveloppement Liste des articles

20/05/2008
PEA 2008 : de bonnes perspectives mais de nombreux dfis pour lAfrique

(MFI) LAfrique, continent de la pauvret mais aussi dune forte croissance conomique, est toujours en progression mais doit faire face des nombreux dfis, souligne le dernier rapport conjoint de la Banque africaine de dveloppement et de lOCDE, publi cette anne avec le concours de la Commission conomique des Nations unies pour lAfrique.

Lanc la mi-mai 2008, le rapport sur les Perspectives conomiques en Afrique examine la situation dans 35 pays qui reprsentent ensemble prs de 87 % de la population africaine et 95 % de la production du continent. Les chiffres sont bons malgr une conjoncture financire internationale difficile : lactivit conomique de lAfrique a progress de 5,7 % en 2007 et devrait se maintenir ce haut niveau en 2008 puis atteindre 5,9 % en 2009.
Le rapport estime que la situation de la plupart des pays africains reste extrmement favorable, les pays exportateurs de ptrole tant en tte. Mais il souligne que certains pays sont toujours aux prises avec de srieuses difficults comme la catastrophe humanitaire du Darfour au Soudan, le naufrage de lconomie du Zimbabwe ou les conflits et linstabilit politique au Kenya, en Somalie et au Tchad : autant de situations qui assombrissent leurs perspectives de croissance. LAfrique na pas encore souffert de la crise des crdits immobiliers aux Etats-Unis (subprimes) et la demande de ptrole et des autres matires premires industrielles ne fait que crotre.
Ces bonnes perspectives conomiques sont confortes par une augmentation significative de laide publique au dveloppement (APD) lAfrique, par la reprise des flux dinvestissements directs trangers (IDE) mais aussi par la consolidation de la stabilit macro-conomique. De plus, la croissance devrait tre dope en 2008 par laugmentation de la production de ptrole et de minerais en Afrique australe et centrale, et par un certain recul de linscurit. Les rcentes augmentations des flux daide ont davantage profit lAfrique qu dautres rgions, mme sils ont pris pour lessentiel la forme daide humanitaire et dallgements de dette. Reste savoir si cette augmentation de laide va se poursuivre.

Diversifier pour anticiper le dclin de la production ptrolire

Selon ltude, seule une petite poigne de pays africains, principalement dAfrique du Nord, est susceptible de rduire de moiti la pauvret, selon les Objectifs du Millnaire, alors que la mortalit infantile reste un grave problme malgr des avances.
Dans les pays importateurs de ptrole, linflation sacclre, attise principalement par la flambe des cours du ptrole et laugmentation du prix des denres alimentaires. De plus, une persistance de la crise mondiale risque de peser sur la demande de matires premires et pnaliser ainsi les Africains.
Les exportateurs de ptrole doivent, quant eux, capitaliser sur leurs bnfices inattendus en investissant dans lducation et la formation, tout en dveloppant les infrastructures et en amliorant lenvironnement des affaires. Lobjectif est de diversifier lconomie afin quelle entretienne la croissance lorsquil ny aura plus de ptrole ou que ses revenus deviendront insuffisants. Les bnfices importants de lindustrie ptrolire ne dureront pas ternellement et il est crucial que les gouvernements anticipent la priode post-ptrole en mettant en uvre des politiques qui soient appropries. Ces mesures devront permettre damliorer la transparence et de lutter contre la corruption.
Les exportateurs de ptrole, comme les autres, ne sont pas protgs des hausses des prix de lalimentation. De rcentes hausses des prix des produits imports ont affect ces deux groupes de pays, qui luttent paralllement contre linflation. Une forte augmentation de la demande domestique a en effet fait crotre les prix dans les pays exportateurs, tandis que les hausses des prix de lessence et des produits alimentaires imports provoquent linflation dans les pays importateurs de ptrole.
Autre faiblesse et dfi, le commerce intra-africain, qui reste embryonnaire. La valeur des exportations africaines a progress de 21 %, pour atteindre 360,9 milliards de dollars (3 % des changes mondiaux) en 2006. Mais le commerce intra-africain a reprsent moins de 10 % du total des exportations du continent, contre plus de 73 % et 51 % pour le commerce intracontinental respectif de lUnion europenne et de lAsie. Plus inquitant, les exportations africaines vers le reste du monde ont progress plus vite entre 1996 et 2005 que les changes lintrieur du continent.
Le commerce intra-africain reste handicap par des barrires douanires et non douanires, des infrastructures dficientes au niveau en particulier des transports et de lnergie et par labsence de diversification conomique. Seule la suppression de toutes les barrires douanires et non douanires, mais aussi une mobilit totale des facteurs de production et lharmonisation des politiques commerciales et macroconomiques, permettraient de relever ces dfis, souligne ltude. Cela contribuerait la promotion de linvestissement et de la diversification conomique et renforcerait la comptitivit de lAfrique sur le plan international.


Edition 2008 des Perspectives conomiques en Afrique (PEA), thme spcial le "Dveloppement des comptences techniques et professionnelles". Accessible via :
http://www.oecd.org/document/61/0,3343,en_2649_15162846_40344893_1_1_1_1,00.html

Marie Joannidis

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