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| 16/09/2008 | |||
| Rapport 2008 de la Cnuced sur le dveloppement de lAfrique De meilleures perspectives mais les efforts sont encore ncessaires | |||
| (MFI) Le dernier rapport de la Cnuced sur le dveloppement conomique de lAfrique publi la mi-septembre 2008 souligne la ncessit pour le continent dintensifier ses efforts afin dacqurir sa place dans le commerce mondial et de favoriser sa croissance. Il fixe aussi trois objectifs principaux : diversifier les exportations, manufacturer davantage de biens et relancer la production agricole. | |||
| Intitul Rsultats lexportation aprs la libralisation du commerce : quelques tendances et perspectives, le dernier rapport de la Confrence des Nations unies pour le commerce et le dveloppement (Cnuced) montre que vingt annes de libralisation du commerce ont permis de lever de nombreux obstacles aux changes partir du continent ; les exportations ont mme lgrement augment, mais il reste beaucoup faire pour rattraper les autres rgions en dveloppement. Pour les conomistes de la Cnuced, lamlioration de laccs aux marchs mondiaux ouvre de vastes perspectives, mais de nombreux pays africains ne disposent pas encore des ingrdients suffisants pour en profiter. Ils prconisent une main duvre bien forme, un approvisionnement fiable en lectricit, des comptences en matire de recherche-dveloppement, des services bancaires et des investissements flexibles, ainsi que des transports efficaces pour fournir, des prix comptitifs, dimportants volumes de produits pour lesquels il existe une demande mondiale. Le volume des exportations africaines a peu augment Les efforts dploys depuis vingt-cinq ans ont permis de nombreux pays africains de se dbarrasser de la plupart des obstacles politiques qui freinaient leurs exportations. Mais ils nont pas russi se diversifier pour contrer les alas des marchs internationaux. Leur part des exportations mondiales a mme diminu, passant de 6 % en 1980 3 % en 2007. Cest pourquoi, en dpit de la forte croissance des recettes dexportation enregistre ces dernires annes, lAfrique doit dabord rcuprer ses parts de march perdues. Selon le rapport, la faible capacit dadaptation de loffre constitue le principal obstacle la progression des exportations de lAfrique, qui devrait mieux cibler ses priorits. La productivit, la comptitivit, laccs aux marchs et laccs aux facteurs de production, dans les secteurs tant agricole que manufacturier, sont ainsi dans la ligne de mire de la Cnuced. Le ratio moyen entre les exportations et le produit intrieur brut (PIB) en Afrique, qui stablissait 23 % avant la libralisation, a augment pour atteindre 26 % aprs la libralisation. Cette hausse denviron 11 % est toutefois trs infrieure celle de 50 % constate dans les pays en dveloppement non africains aprs la libralisation. Dautant que laugmentation des exportations africaines en valeur est principalement due laugmentation des prix des produits de base, plutt qu la progression des exportations en volume. Daprs ltude, les gouvernements africains doivent inverser certaines tendances inquitantes. Pendant des dizaines dannes, le secteur de lagriculture a t relativement nglig, ce dont les pays africains ont souffert quand les prix agricoles ont augment. En outre, les pays nont pas diversifi leurs activits conomiques, recommandation qui leur tait faite depuis longtemps pour parvenir une croissance plus stable et plus vigoureuse. Enfin, le secteur manufacturier, qui permettrait de raliser des bnfices plus importants et damliorer la qualit de vie gnrale, na fait que stagner alors que dautres rgions en dveloppement ont sensiblement accru leur production industrielle. Diversifier les exportations, fabriquer davantage, cultiver la terre Lanalyse de la structure des exportations montre que la plupart des pays africains nont pas diversifi leurs produits dexportation. Au contraire, plus de 60 % dentre eux ont enregistr une hausse de leur indice de concentration des exportations, ce qui a accru leur vulnrabilit la chute des prix dun nombre restreint de produits de base. Dans la plupart des pays africains, la croissance des recettes dexportation nest due qu une augmentation inattendue des prix des combustibles et autres minraux, tels que le cuivre et lor. En effet, le ratio entre le montant des exportations de combustibles (en valeur) et le PIB est pass de 5 % en 1998 plus de 15 % en 2006. Au cours de la mme priode, le ratio correspondant pour les matires premires hors combustibles et les produits manufacturs est rest constant, stablissant environ 5 % du PIB dans les deux cas. Quant au secteur agricole africain, considr comme vital pour le dveloppement, il na cess de se dtriorer au fil des ans. En lespace dune gnration, affirme la Cnuced, ce secteur a connu un tel dclin que le continent a perdu son statut de producteur net de denres alimentaires pour devenir la rgion la plus tributaire de laide alimentaire extrieure ; lAfrique connat actuellement une crise alimentaire, principalement du fait de la mauvaise orientation des politiques mises en uvre ces vingt-cinq dernires annes. Les mesures rcentes, y compris dans le domaine de la libralisation du commerce, nont pas reconnu le rle stratgique de lagriculture et ont mme dmantel les institutions qui soutenaient jusqualors le secteur. Laide des donateurs au secteur agricole est passe dun maximum de 8 milliards de dollars au dbut des annes quatre-vingt 3,4 milliards de dollars en 2004. La part de laide publique au dveloppement consacre lagriculture a chut de 16,9 % en 1982 peine 3,5 % en 2004, et les ressources nationales alloues lagriculture ont enregistr les mmes tendances. La part des dpenses publiques consacre lagriculture reste donc bien infrieure au montant de 10 % que les gouvernements staient engags verser pour lanne 2008 au titre du Nouveau partenariat pour le dveloppement conomique de lAfrique (Nepad). Enfin, en Afrique subsaharienne, les exportations darticles manufacturs ne reprsentent que 26 % du total des exportations, soit la plus faible proportion de toutes les rgions en dveloppement, contre par exemple 90 % pour les pays dAsie de lEst et du Sud-Est. Daprs le rapport, dans les annes 2000-2006, seuls 8 pays africains affichaient des exportations darticles manufacturs reprsentant au moins le dixime de leur PIB : Botswana, Maurice, Maroc, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Togo et Tunisie. Le rapport suggre que les politiques sectorielles visant accrotre la production et la comptitivit dans les secteurs agricole et manufacturier reposent sur deux piliers : laugmentation de la productivit et la mise en place dinfrastructures fiables. Outre les efforts demands aux Africains, y compris en matire de coopration rgionale pour surmonter ltroitesse des marchs nationaux, la Cnuced estime que les pays dvelopps ont un rle important jouer notamment par le biais des initiatives de laide pour le commerce. | |||
| Marie Joannidis | |||
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