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| 30/09/2008 | |||
| Crise financire: lAfrique dans lexpectative | |||
| (MFI) LAfrique qui, malgr la forte croissance que connaissent de nombreux pays du continent, reste la priphrie de lconomie mondiale, est dans lexpectative face la crise financire qui, aprs les Etats-Unis, touche de plein fouet de nombreuses banques europennes. Mme sil a diversifi ses relations, en se rapprochant notamment des grands pays mergents Chine, Inde, Brsil, le continent est en effet tributaire de laide au dveloppement et des investissements de ses partenaires occidentaux traditionnels, pays parmi les plus riches de la plante. | |||
| Pour le moment, les principales places financires africaines nont pas beaucoup boug, selon des conomistes africains. Ainsi Abidjan, place boursire commune aux pays de lUnion conomique et montaire ouest-africaine (Uemoa), lindice composite a subi une faible baisse, galement note Casablanca au Maroc, Tunis, au Caire, Maurice ou Johannesburg. Mais New York, le secrtaire gnral de lOrganisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-moon, a mis en garde contre les consquences de cette crise pour les plus pauvres : Je le dis sans dtour : dans le domaine du dveloppement, la situation est grave. Au cours de lanne coule, nous avons suivi avec la plus grande inquitude la monte en flche des prix du carburant, des denres alimentaires et des produits de base. Les pays riches craignent une rcession, tandis que les plus pauvres nont plus de quoi manger. La crise financire mondiale compromet lensemble de notre action : le financement du dveloppement, les dpenses sociales de tous les pays, riches ou pauvres, les objectifs du Millnaire pour le dveloppement , a-t-il dit, appelant une action collective en vue de la prise en main des affaires mondiales. Il sest toutefois flicit, lissue dune runion au sommet sur les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD), des engagements pris collectivement de prs de 16 milliards de dollars supplmentaires de contributions aux divers aspects de la lutte contre la pauvret dans le monde. Tout en prcisant que le total exact devrait encore tre finalis, il a soulign que cette expression dun engagement collectif serait dautant plus remarquable quelle surviendrait sur fond de crise financire . La runion visait relancer les efforts de la communaut internationale pour que le monde parvienne aux OMD dici la date butoir de 2015. La demande en matires premires va-t-elle baisser ? Sur le continent, le systme bancaire des pays de lUemoa a t, heureusement, mis labri de la crise des "subprimes" [crise des crdits immobiliers], mme si certains tablissements sont des filiales de groupes internationaux , a estim Gabriel Fal, prsident directeur gnral de CGF Bourse, une socit de gestion et dintermdiation financire, cit par la presse sngalaise. Cette situation a t rendue possible grce une rglementation prudente (et) une rgulation efficace , a-t-il soulign. Concernant les bourses africaines, il a cependant admis quon pouvait craindre une baisse des valeurs agricoles et agro-industrielles, dans le sillage dune demande plus faible lie au ralentissement de lconomie mondiale. Dautant que la mondialisation risque de provoquer un ralentissement de la demande en matires premires qui ne peut tre compense par les seuls besoins de la Chine, de lInde ou dautres pays mergents. LAssociation des bourses africaines (ASEA), cre en 1993, tente dencourager le dveloppement des bourses mais aussi la coopration entre elles lintrieur de quatre grandes rgions : en Afrique de lEst, entre les bourses du Kenya, de la Tanzanie et de lOuganda ; au sein de la Communaut de dveloppement de lAfrique australe (SADC), entre la bourse de Johannesburg et les autres places moins importantes ; en Afrique du Nord, sous limpulsion des bourses du Caire et dAlexandrie ; et en Afrique de lOuest, entre les bourses du Nigeria, du Ghana et la BRVM. Dans cette dernire zone, lide dune intgration plus complte des bourses sinscrit dans le cadre dun mouvement plus large vers labaissement des obstacles la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et du capital qui est un des objectifs de la Communaut conomique des Etats de lAfrique de lOuest (Cedeao). Bientt une bourse Luanda Nouveau venu dans ce secteur, lAngola, qui mise sur une croissance moyenne de 16 % 20 % dans le secteur du ptrole, a prvu de crer sa bourse dans les prochains mois, les premires transactions pouvant tre ralises sur des titres publics et pas ncessairement sur des actions. En fait, le gouvernement espre profiter de lexcdent fiscal pour relancer lconomie et reconstruire les infrastructures. Les partisans des marchs boursiers africains estiment que les bourses pourraient permettre de mobiliser des ressources pour le dveloppement en mettant des obligations destines financer des projets industriels et sociaux dtermins, ce qui reste encore globalement un vu pieux. Dautres experts estiment cependant que les liens entre bourses et dveloppement sont encore inexistants et quil faut dabord sattaquer la pauvret, mme si lpargne africaine et le secteur informel drainent beaucoup de capitaux difficiles chiffrer. | |||
| Marie Joannidis | |||
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