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06/10/2009
Perspectives conomiques : le FMI prvoit un nouvel lan pour l'Afrique

(MFI) Selon le Fonds montaire international (FMI), l'Afrique, elle aussi frappe par une crise qui a mis un frein la croissance qu'elle connat depuis quelques annes, devrait connatre un nouvel lan partir de 2010 dans le cadre d'une reprise mondiale diversifie.

Les perspectives conomiques mondiales, publies dbut octobre par le FMI, l'occasion de sa runion annuelle avec la Banque mondiale Istanbul, en Turquie, soulignent que si la reprise est amorce, l'enjeu consiste la prenniser. L'conomie mondiale a renou avec la croissance et la situation financire s'est sensiblement amliore. Il faudra nanmoins quelques temps avant que les perspectives de l'emploi ne connaissent une vritable embellie, souligne le Fonds qui estime que le redressement est gnralement plus marqu dans les pays mergents et les pays en dveloppement, grce un regain d'activit en Asie. De manire gnrale, les pays mergents ont nettement mieux rsist aux turbulences financires que les crises antrieures ne le laissaient prvoir, ce qui rsulte de l'amlioration des politiques conomiques.

La croissance du PIB rel pourrait remonter 4 % en 2010

En Afrique, si la croissance a accus un net ralentissement la suite de l'effondrement des changes mondiaux, elle devrait regagner de l'lan mesure que la reprise mondiale se mettra en marche. L'effet de la rcession mondiale s'est d'abord fait fortement sentir dans les pays les plus intgrs aux marchs financiers mondiaux, dont l'Afrique du Sud. Par la suite, l'impact de la diminution des flux financiers s'est propag aux producteurs de ptrole (dont l'Algrie, l'Angola, la Libye et le Nigeria), de produits manufacturs (Maroc et Tunisie) et d'autres matires premires (Botswana) avec l'effondrement des changes internationaux. La rcente embellie des conditions financires et des cours des matires premires aidera cependant ces pays se redresser. La croissance du PIB rel de l'Afrique devrait reculer d'une moyenne de 6 % entre 2004 et 2008 1,75 % en 2009, avant de remonter 4 % en 2010. Ces chiffres, quoique dcevants par rapport aux rsultats du milieu des annes 2000, n'en sont pas moins encourageants au vu de la gravit des chocs extrieurs. Le net repli des exportations de la rgion devrait entraner une modration de la croissance notamment pour les exportateurs de ptrole comme l'Angola, la Guine quatoriale ou le Nigeria qui ont pti de la baisse des prix du brut.

Rcent redressement des flux de capitaux vers l'Afrique du Sud

Par ailleurs, le PIB de l'Afrique du Sud, la plus grande conomie de la rgion et un importateur de ptrole, devrait connatre une contraction de 2,2 % en 2009 avant que la croissance ne reprenne au second semestre 2009, sous l'effet des politiques budgtaires et montaires de relance et de la reprise projete du commerce mondial. Le rcent redressement des flux de capitaux vers l'Afrique du Sud devrait aussi contribuer la reprise. Si le Botswana et les Seychelles sont deux des pays les plus touchs par la rcession mondiale, le premier en raison de la chute de la demande mondiale de diamants et le second, qui a entrepris un vaste programme de rformes, de la forte compression des recettes du tourisme, d'autres plus pauvres mais dont les exportations sont plus diversifies devraient renouer rapidement avec la croissance. L'inflation en Afrique devrait passer revenir 9 % en 2009, puis 6,5 % en 2010. l'exclusion du Zimbabwe, dont les informations ne sont pas fiables, trois pays (Rpublique dmocratique du Congo, thiopie et Seychelles) prsentent des taux d'inflation projets pour 2009 de plus de 20 %. En revanche, la majorit des pays de la zone franc et du Maghreb devraient afficher des taux d'inflation infrieurs 5 %. la diffrence du pass, plusieurs pays de la rgion ont eu, selon le FMI, une marge de manoeuvre budgtaire qui leur a permis de faire jouer les stabilisateurs automatiques. Cette marge de manouvre a t possible grce des politiques budgtaires relativement prudentes et l'allgement de dette obtenu ces dernires annes. Les pays pauvres trs endetts, dont la majorit sont africains, rclament une reprsentation plus importante au sein d'instances comme le FMI mais aussi du G20 qui regroupe les pays les plus riches de la plante, dont un seul africain, l'Afrique du Sud. Cette position est d'ailleurs soutenue par le directeur gnral du fonds, le Franais Dominique Strauss-Kahn. Celui-ci a estim qu'il tait difficile d'organiser l'conomie mondiale en laissant un milliard de personnes en Afrique en dehors du processus .

La lutte contre la pauvret freine

Une autre inquitude des Africains est que les pays donateurs frapps par la crise ne rduisent leurs aides au dveloppement. Dans tous les pays d'Afrique subsaharienne, il faut s'attendre ce que la crise freine la lutte contre la pauvret et, peut-tre, rduise nant les progrs accomplis dans ce domaine. Il est probable que le chmage et le sous-emploi, qui svissaient dj de faon endmique, aient augment dans toute la rgion. Cela dit, en comptant sur la reprise conomique mondiale, nous prvoyons une croissance de 4 % en 2010 et de 5 % en 2011 pour l'Afrique subsaharienne , prcisent les experts du FMI. Ils soulignent aussi que l'accroissement de l'aide financire du Fonds a permis de soutenir les mesures prises par les pouvoirs publics. Ainsi, les nouveaux engagements de ressources du FMI en faveur de l'Afrique subsaharienne ont dj atteint plus de 3 milliards de dollars cette anne, contre 1,1 milliard pour toute l'anne 2008 et 0,1 milliard seulement en 2007. Il est maintenant indispensable que les autres partenaires au dveloppement se joignent ces efforts et ceux des autres institutions financires internationales, ajoutent-ils. La France et la Grande-Bretagne ont dj annonc dans ce cadre qu'elles transfraient 4 milliards de dollars en Droits de tirage spciaux (DTS, l'unit de compte du FMI) ces prts aux pays pauvres, sans les leur verser directement.

Marie Joannidis

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