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| 23/03/2010 | |||
| Afrique de l'Ouest/
Comment grer les pnuries d'lectricit ? | |||
| (MFI) L'Afrique de l'Ouest, comme le reste du continent, souffre de pnuries d'lectricit malgr les ressources en ptrole et en gaz de plusieurs pays de la rgion. A commencer par le Nigeria, premier producteur de brut de l'Afrique sub-saharienne, talonn ces dernires annes par l'Angola. Parmi les producteurs qui montent en puissance figurent galement le Ghana et la Cte d'Ivoire. | |||
| Cette situation, dj proccupante, a connu depuis janvier 2010 un rebondissement catastrophique avec de nombreux dlestages lectriques en Cte d'Ivoire, expliqus officiellement par la perte, dans la centrale lectrique Azito, d'une turbine gaz d'une capacit de 150 mgawatts puis de l'arrt pour entretien priodique d'une turbine dans une autre centrale. Pour parer cette crise nergtique, les dirigeants ivoiriens ont dcid de rationner la distribution de l'lectricit en essayant de grer les dlestages et d'importer du Ghana un certain nombre de mgawatts. Les deux pays, qui ont conclu des accords de partenariat nergtique, ont exprim la volont de surmonter leur diffrend concernant leur espace maritime conomique, aprs la dcouverte d'un important gisement ptrolier offshore au large des ctes ghanennes. Des frontires maritimes jamais prcisment dlimites Le prsident ghanen, John Atta Mills, a dclar que ce diffrend ne devait pas compromettre les liens solides des deux pays. Nous devons nous assurer que la question de la frontire maritime ne dtruise pas les solides relations qui existent entre nous , a-t-il dclar aprs avoir reu le ministre ivoirien des Mines, Augustin Kouadio Komo, envoy spcial du prsident ivoirien Laurent Gbagbo. Le Ghana avait accus la Cte d'Ivoire de rclamer une partie de son espace maritime aprs cette dcouverte faite par le gant ptrolier russe Lukoil et son partenaire amricain Vanco Energy. Les frontires maritimes du Ghana et de la Cte d`Ivoire dans le Golfe de Guine n`ont jamais t prcisment dlimites mais les deux pays avaient respect depuis des annes une ligne mdiane. Un gazoduc sans gaz mettre dedans Le projet-phare de la rgion, le gazoduc d'Afrique de l'Ouest, destin amliorer la fourniture nergtique, est prt - mais, selon les experts, il n'y a pas de gaz mettre dedans, notamment en raison des problmes de violence et de corruption au Nigeria et d'une difficile rpartition des ressources gnres par ce projet. Lanc en 1982 par la Communaut conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), il devait transporter du gaz travers la rgion, depuis le Nigeria jusqu'au Ghana - un pays qui, depuis la dcouverte de son gisement de ptrole, est moins dpendant d'un tel gazoduc. Le Togo quant lui s'est dot d'une centrale lectrique moderne construite et quipe par la socit ContourGlobal base New York. Elle entrera en exploitation en avril 2010. Selon cette socit, la centrale fournira une alimentation lectrique abordable et fiable dans une rgion o moins de 15 % de la population a accs l'lectricit. Le financement du projet a t entirement organis et assur par l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC) des Etats-Unis, qui a galement souscrit l'assurance contre les risques politiques pour le projet. Selon le prsident de ContourGlobal, Joseph Brandt, cette centrale qui respecte les normes environnementales, qui fournira 100 mgawatts d'lectricit, produira plus que le double de l'lectricit actuellement fournie au Togo. La socit possde des installations d'une capacit de 1 300 mgawatts en exploitation, en construction ou en dveloppement actif au sein de divers marchs, dont les tats-Unis, l'Union europenne, le Brsil, la Colombie, le Kenya, le Togo, le Rwanda, le Nigeria et l'Ukraine. Dans un rcent rapport intitul Infrastructure africaine : une transformation imprative, la Banque mondiale a estim que l'amlioration des infrastructures ncessite 93 milliards de dollars, dont prs de la moiti sera ncessaire pour mettre niveau la production d'lectricit. Seul un Africain sur quatre a accs l'lectricit L'accs l'nergie est essentiel pour la croissance conomique et la rduction de la pauvret, soulignent les experts de la Banque qui rappellent qu'aucun pays n'a pu dvelopper son conomie sans un apport abondant d'nergie. Les pannes de courant chroniques sont monnaie courante dans 30 pays du continent et seul un Africain sur quatre a accs l'lectricit. La capacit de production installe globale des 48 pays d'Afrique sub-saharienne est de 68 gigawatts, c'est--dire pas plus que celle de l'Espagne. L'Afrique, avec l'aide de partenaires trangers publics et privs cherche donc prsent dvelopper l'exploitation de son gaz aprs celle du ptrole et mme du charbon ainsi que les nergies renouvelables comme le solaire, l'hydraulique ou le gothermique. Ainsi au Rwanda ContourGlobal a conclu un accord destin extraire du mthane des profondeurs du lac Kivu, situ la frontire avec la Rpublique dmocratique du Congo. La socit dveloppera, construira et exploitera un systme de plateforme d'extraction de gaz qui sera ancre le long des frontires rwandaises et extraira le gaz mthane 350 mtres de profondeur. Le gaz sera trait et transport par un gazoduc jusqu' une centrale lectrique mise au point Kibuye. Ce projet nergtique permettra de doubler la quantit d'lectricit produite dans le pays et pourra aussi alimenter des pays d'Afrique de l'Est comme l'Ouganda, la RDC et le Burundi. La production de charbon devrait crotre de 3 % par an d'ici 2011 Quant au charbon, l'Afrique pourrait en profiter puisque un de ses pays-phares sur le plan conomique, l'Afrique du Sud, se partage la plus grande partie des rserves mondiales avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde et l'Australie. Des recherches en matire de charbon sont en cours dans d'autres pays africains comme le Mozambique, le Botswana, Madagascar, l'Ile Maurice et mme le Nigeria qui cherche diversifier ses sources d'nergie. L'utilisation du charbon est toutefois renchrie par la ncessit de respecter les normes environnementales tant sur le plan local (missions de particules) que global (missions de C02). Selon Abdul Kamara, de la Banque africaine de dveloppement (BAD), la production de charbon en Afrique devrait crotre en moyenne de 3 % par an d'ici 2011, face une demande croissante en particulier asiatique (Chine et Inde). L'Afrique du Sud en sera la locomotive et les perspectives pour l'ensemble du continent sont trs bonnes, a-t-il estim. Mais le prix d'une centrale charbon moderne d'un gigawatt qui respecte l'environnement local et global est encore prohibitif : 1 milliard d'euros pour permettre de fournir de l'lectricit prs de 750 000 personnes. Et seule une approche rgionale permettra l'Afrique de partager le charbon et l'lectricit, en palliant la faiblesse de ses capacits individuelles. | |||
| Marie Joannidis | |||
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