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28/04/2006 | |||
LOrganisation de la Francophonie joue un rle utile dans le monde en faveur de la paix | |||
Trois questions Jean-Marie Guhenno, Secrtaire gnral adjoint des Nations unies, charg des Oprations de maintien de la paix (MFI) Dans le cadre du renforcement du rle des organisations rgionales au sein de lOrganisation des Nations unies, quel peut tre celui de la Francophonie, notamment en matire de scurit humaine ? | |||
MFI : Le concept de scurit humaine a t nouveau raffirm par Kofi Annan dans son rapport prparatoire au sommet du 60e anniversaire de lOrganisation. Pensez-vous que lAssemble gnrale annuelle, qui devrait adopter une dfinition du concept en septembre 2006, lui confrera plutt un sens large ou restreint ? Et quelle approche lONU a-t-elle aujourdhui de la responsabilit de protger ? Jean-Marie Guhenno : Une approche densemble des dfis auxquels le monde fait face est de plus en plus accepte par la communaut. La consolidation de la paix, dans les pays qui sortent de crises, ncessite une action convergente, plus long terme, sur les problmatiques lies la scurit mais relevant plus du dveloppement et des droits de lhomme. Celles-ci se trouvent dailleurs souvent lorigine des conflits que le maintien de la paix peut aider rsoudre. Lexclusion, la corruption, la mauvaise gouvernance, les violations des droits sont presque toujours associes aux conflits actuels. Cest pour cela que la plupart des missions de maintien de la paix dployes rcemment reoivent un mandat multi-disciplinaire, et que lintgration au sein du systme des Nations unies se poursuit activement. Cette approche se confirme galement dans le domaine inter-gouvernemental, et la cration de la Commission de consolidation de la paix, ou la rforme du Conseil des droits de lhomme, sinscrivent dans cette logique. MFI : Dans le cadre du renforcement du rle des organisations rgionales au sein de lONU, quel peut tre celui de la Francophonie en matire de scurit humaine ? Notamment, quelle place peut-elle avoir dans la Commission de consolidation de la paix, mise en place en dcembre 2005, ou encore dans le nouveau Conseil des droits de lHomme ou la Cour pnale internationale ? Jean-Marie Guhenno : LOrganisation de la Francophonie joue un rle utile dans le monde en faveur de la paix. Il est important que laction de la communaut internationale, dans le domaine de la scurit humaine, soit galement adapte aux ralits des pays et des rgions o elle est ncessaire. Cest pourquoi nous travaillons au renforcement des capacits des organisations rgionales travailler en partenariat avec les Nations unies dans la rsolution des conflits, notamment en Afrique. Il est cependant important quune coordination effective soit maintenue, afin que la communaut internationale agisse de faon concerte, que chacune de ses composantes travaille en fonctions de ses capacits au service dobjectifs communs. Le rle central du Conseil de scurit, et bientt de la Commission de consolidation de la paix, nen sera que renforc. MFI : La multiplication rcente des Oprations de maintien de la paix a particulirement touch les pays francophones depuis 2004. La confrence de Saint-Boniface devrait examiner les conditions dun renforcement de la contribution de la Francophonie au maintien de la paix. Comment voyez-vous les choses ? Jean-Marie Guhenno : Nous sommes en effet confronts un dfi srieux d aux besoins importants dans des pays francophones, tels que Hati, le Burundi, le Congo, la Cte dIvoire, o les oprations de maintien de la paix ont rcemment fortement augment. Mais les ressources dont nous disposons, notamment en matire de troupes et de policiers, sont minoritairement francophones. Cela nous incite faire preuve parfois dimagination, afin de faciliter la communication entre une population francophone et des casques bleus qui ne parlent pas franais. Un renforcement de notre coopration avec lOrganisation de la Francophonie, dans ce domaine, est en cours, afin de mieux identifier la meilleure faon de rpondre ces besoins et danticiper de possibles besoins futurs. | |||
Propos recueillis par Antoinette Delafin et Marie Joannidis | |||
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