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23/06/2006 | |||
Migrations et dveloppement : comment mobiliser les acteurs ? | |||
(MFI) Comment les politiques migratoires peuvent-elles contribuer au dveloppement conomique des pays dorigine ou de transit ? Comment les politiques de dveloppement peuvent-elles leur tour contribuer corriger les causes profondes de la migration telles que la pauvret et le manque de perspectives conomiques ? Cest pour donner des lments de rponse ces questions qua t organise en mars 2006 Bruxelles une confrence internationale sur la migration et le dveloppement (1). | |||
Lide de lier migration et dveloppement nest pas nouvelle. Dj en dcembre 2002 la Commission europenne avait adopt une communication, qui entre autres thmes, tentait pour la premire fois de prciser les liens entre migration et dveloppement et de promouvoir une cohrence entre ces deux domaines daction. Trois ans plus tard, la Commission publie une autre communication dtaille dans laquelle elle propose des orientations concrtes en matire de migration et dveloppement (2). Plusieurs axes daction sont proposs. Il sagit notamment de favoriser des envois de fonds peu coteux, rapides et srs, vers les pays dorigine, de reconnatre les diasporas comme des acteurs de dveloppement des pays dorigine et dencourager la migration circulaire et la circulation des cerveaux. Sur ce dernier point, la Commission estime quil faut accorder prioritairement de nouveaux emplois temporaires aux travailleurs qui ont dj travaill sous ce type de rgime. Afin dattnuer lincidence ngative de la fuite des cerveaux, il est suggr aux Etats europens de dvelopper des mcanismes, tels que des codes de conduite pour limiter les recrutements actifs qui auraient des rpercussions ngatives importantes sur certains pays en dveloppement, particulirement dans le secteur des soins de sant. Mais la Commission reconnat que dans ce domaine les Etats membres conservent des responsabilits importantes et dans lequel les moyens daction sont relativement limits au niveau communautaire. Une approche multidisciplinaire Organise en mars 2006 conjointement par lOIM (Organisation internationale pour les migrations), la Commission europenne, le gouvernement belge, et la Banque mondiale, la confrence sur la migration et le dveloppement de Bruxelles revient sur ces diffrentes questions (3). Selon les participants (reprsentants de gouvernements de pays dorigine, de transit et de destination ; responsables politiques ; membres des diffrentes diasporas ; reprsentants dorganisations internationales comptentes), il est essentiel dadopter une approche multidisciplinaire et globale. Cela implique de faire travailler ensemble les gouvernements, les organisations internationales et la socit civile et dassocier pays dorigine, de transit et de destination. Autre point voqu : la migration est un phnomne multidimensionnel qui est influenc par dautres secteurs de politique publique comme lducation, le travail, le commerce, la sant et la scurit. Do limportance dune plus grande cohrence dans les mesures politiques prises. Des appels ont t lancs pour une collaboration renforce inter-institutionnelle afin de mettre en commun lexpertise des nombreuses agences internationales impliques dans le domaine de la migration et du dveloppement. Le potentiel norme des communauts de migrants Les participants la confrence se sont dautre part prononcs pour une meilleure gestion de limmigration lgale en prnant des programmes plus rglements permettant la gestion des flux migratoires de la main duvre en partance pour lEurope . De mme, le dveloppement de formes de migration temporaire et circulaire de la main duvre est encourag partir du moment o le migrant est protg et bnficie doptions flexibles en matire de rsidence et de souverainet. Autre axe important soulign par la confrence : le dveloppement de partenariats entre les pays dorigine, de transit et de destination. Ces partenariats peuvent contribuer tablir lquilibre entre lintrt pour les pays en dveloppement de retenir ou rcuprer leurs ressources qualifies essentielles, et celui des pays dvelopps cherchant combler des pnuries critiques de main duvre. Concernant limmigration illgale, les pays dorigine et de transit africains ont rclam davantage de coopration internationale, dassistance technique et de renforcement des capacits afin de contrler leurs frontires. Enfin la confrence a t le lieu pour raffirmer le potentiel norme des communauts de migrants contribuer au dveloppement de leur pays dorigine . Parmi les pays en pointe ayant men une politique impliquant les communauts de migrants dans des initiatives communes de dveloppement dans les pays dorigine, on peut citer la France et sa stratgie de codveloppement. Dautres initiatives sont signaler comme le programme MIDA (Migration pour le dveloppement en Afrique), mis en uvre par lOIM et financ par le gouvernement belge, qui vise mobiliser les connaissances, comptences et ressources des diasporas au profit de quelques secteurs cls du dveloppement tels que la sant, lagriculture, lducation, ou encore le programme TOKTEN (Transfer of knowledge through expatriate nationals) du PNUD. Dans le cadre de ce dernier programme, des experts expatris des pays en voie de dveloppement retournent dans leurs pays dorigine pour de courtes priodes (une semaine trois mois) afin de mettre disposition les connaissances quils ont acquises ltranger. Ces programmes ont lavantage de ramener les migrants qualifis dans leur pays dorigine, tout en rendant possible un partage de leurs comptences entre les pays dorigine et les pays daccueil. Isabelle Verdier (1) Les 29 et 30 mars 2006, la France organisait galement un sminaire de haut niveau sur le thme des questions migratoires, runissant sous lgide du ministre dlgu la coopration des dcideurs et chercheurs, franais et europens. (2) Migration et dveloppement : des orientations concrtes. Communication de la Commission europenne au Conseil, au Parlement europen, au Comit conomique et social europen et au Comit des rgions, Bruxelles, septembre 2005. (3) Site web de la confrence : www.belgium.iom.int/internationalconference/index.htm | |||
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