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| 15/09/2006 | |||
| Migrantes internationales Lautre moiti du monde en mouvement | |||
| (MFI) Les femmes migrantes ont jusquici occup une place modeste sur lagenda de la migration internationale. La journe du 13 septembre 2006 leur est consacre dans le cadre du dialogue de haut niveau sur les Migrations internationales et le dveloppement, organis mi-septembre en marge de la 61e Assemble gnrale des Nations unies, New York. Loccasion pour le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) de leur consacrer son rapport 2006, Vers lespoir. | |||
| Les femmes migrantes sont environ 95 millions soit prs de la moiti des migrants internationaux. Un fleuve puissant mais silencieux , estime le rapport du FNUAP, qui reconnait leur rle incontournable dans la lutte pour la rduction de la pauvret. Le manque daccs aux ressources est un des facteurs essentiels de la propension des femmes migrer. Jeunes ou ges, maries ou clibataires, veuves, divorces, elles voyagent lintrieur ou lextrieur de leurs pays, seules ou avec leurs enfants, pour rejoindre un mari ou simplement pour travailler. La plupart sont volontaires mais elles sont aussi parfois forces de fuir un conflit ou des violences. Elles affrontent des dfis et des risques particuliers en tentant laventure. Des obstacles plus grands que ceux rencontrs par les hommes. Pour beaucoup, la migration ouvre la porte vers un monde nouveau o elles bnficient de plus dgalit et souffrent moins de la discrimination tout en transformant la vie de leurs proches rests au pays. Lapport des migrants en gnral au dveloppement de leur pays daccueil comme de leur pays dorigine est encore largement sous-estim. Les fonds envoys dans leur pays dorigine en 2005 sont valus 232 milliards de dollars, dont 167 milliards vont aux pays en dveloppement, dpassant de trs loin toutes les formes daide internationale. Malgr la raret des donnes, il est sr que les fonds envoys par les femmes sont importants. Ils ont contribu plus de 62 % du milliard de dollars envoy au Sri Lanka ou encore au tiers des six milliards aux Philippines en 1999. Gnralement infrieurs ceux des hommes, ils demeurent levs eu gard leurs revenus plus modestes et au fait que les migrantes les affectent pour plus de la moiti aux besoins quotidiens, aux soins de sant et lducation quelles considrent comme autant de dpenses prioritaires. Exode des cerveaux, traite des tres humains et service domestique Dans les annes quatre-vingt-dix, la moiti des migrants internationaux de plus de 25 ans vivant dans les pays de lOrganisation de coopration et de dveloppement conomiques taient hautement qualifis. Les femmes migrantes nchappent pas la tendance, comptant un nombre accru de professionnelles de la sant venant des pays pauvres. Le dpart massif des femmes qualifies vers les pays riches est un des problmes les plus difficiles que pose aujourdhui la migration internationale , souligne le rapport. Leffet de lexode des cerveaux est ressenti dautant plus durement que les pays ont des systmes de sant fragiles. Lintention de migrer est particulirement forte dans les rgions les plus touches par le sida. Plus encore que les mdecins, les infirmires sont en premire ligne : salaires mdiocres, mauvaises conditions de travail ou manque de perspectives les persuadent de partir. Au Ghana, par exemple, le taux de vacance de postes tait de 57 % dans la profession en 2000. Les mesures propres arrter ce courant ont peu de chances de freiner la demande, les pays riches ayant aussi une carence dans ce secteur. Les femmes migrantes sont des millions tmoigner du manque de protection des lgislations. La discrimination existe au niveau politique quand, de manire implicite ou explicite, on leur interdit dmigrer lgalement, les rendant plus vulnrables encore lexploitation et aux svices. Pourtant, lOrganisation internationale du travail value 2,45 millions le nombre de victimes de la traite des humains. Sur les quelque 700 000 personnes emmenes hors de leur pays chaque anne par des trafiquants, 80 % sont des femmes et des filles, contraintes une prostitution aux cadences infernales. Troisime source de commerce illicite dans le monde aprs celui des armes et des drogues, la traite des humains produit un bnfice net de 7 12 milliards de dollars par an pour la vente initiale des personnes. Le gain additionnel une fois les victimes achemines est valu 32 milliards par an dont la moiti dans les pays industrialiss et un tiers en Asie. Le service domestique est lun des plus importants secteurs lorigine de la migration fminine internationale , rappelle le FNUAP. Sil offre des millions de femmes une possibilit de gagner dignement leur vie, le travail chez des particuliers peut aussi relever de lesclavage moderne. Il expose aux violences verbales et psychologiques, aux agressions et aux viols. Certaines sont accables de travail, prives de leurs gages ou de leur jour de repos, dun accs aux soins mdicaux, et souvent de leur passeport. A ce jour, seuls 19 pays ont des lgislations se rapportant au service domestique et les employeurs coupables de violence sont rarement poursuivis. Les femmes, mais aussi les jeunes de 10 24 ans Enfin, en 2005, la moiti des 12,7 millions de rfugis dans le monde taient des femmes, qui sont en revanche peu prsentes parmi les demandeurs dasile : les perscutions lies au sexe dont elles se plaignent sont rarement entendues. Dans les conflits arms, elles sont pourtant souvent contraintes par les hommes en armes des rapports forcs suivis de grossesses non dsires, dinfections et de lsions irrversibles de lappareil gnital. Le quart des femmes rfugies sont enceintes. Le rapport publie un supplment sur les jeunes en mouvement, les 10 24 ans, qui forment un tiers des migrants internationaux. Les pays dvelopps dont la population vieillit tirent profit de cette main-duvre qui occupe non seulement les travaux dont personne ne veut mais aussi une part croissante des postes qualifis. Pour rduire le foss entre pays riches et pays pauvres et mettre en place un systme de migration moins anarchique, (...) il est capital dadopter des politiques dimmigration saines qui rpondent aux intrts conomiques, protgent les droits humains et promeuvent lgalit des sexes , conclut le rapport qui incite couter les voix largement ignores de ces femmes et de ces enfants, afin damplifier la lutte contre la xnophobie, la violence, lexploitation et la traite des humains, et de remanier les politiques en fonction des ralits, savoir lidentit des migrants et les raisons de leur migration . | |||
| Antoinette Delafin | |||
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