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13/10/2006 | |||
Afrique du Sud Jacob Zuma, candidat aux prochaines lections prsidentielles ? | |||
(MFI) Labandon, fin septembre 2006, des poursuites pour corruption lencontre de Jacob Zuma relance le vice-prsident de lANC dans la course la succession de Thabo Mbeki la prsidence en 2009. Portrait. | |||
Ex vice-prsident du pays mais toujours vice-prsident de lAfrican National Congress (ANC, au pouvoir), Jacob Zuma est dsormais au centre de la bataille pour la succession de Thabo Mbeki. N en 1942 Nkandla, dans le bantustan du Zululand qui est maintenant intgr la province du Kwazulu-Natal, Jacob Zuma est un pur produit de la lutte contre lapartheid : linstar de la jeunesse pauvre des townships, il rejoint 17 ans les structures clandestines de lorganisation dans sa province, puis est arrt et passe dix ans Robben Island. A sa libration, il quitte le pays et travaille dans les services de renseignement de lANC dont il assurera la direction. Outre cette position privilgie, son ascension lintrieur du parti tient son rle de mdiateur entre lANC et son ennemi zoulou, lInkatha, avant et aprs le premier scrutin dmocratique (1994). Jouant sur ses origines et son enracinement familial au Kwazulu-Natal, il est au cur des ngociations qui ont vit le boycott du scrutin de 1994 par lInkatha et permis sa participation au gouvernement de coalition de Nelson Mandela. Matre duvre du ralliement symbolique lANC du roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini, il rend possible limplantation du parti dans la province zouloue et uvre la pacification dune rgion qui tait lpicentre des affrontements entre lANC et lInkatha. Ministre dans le gouvernement provincial (domin par lInkatha) du Kwazulu-Natal pendant la prsidence de Mandela, il est nomm vice-prsident du pays par Thabo Mbeki en 1999 dans un souci de reprsentation des Zoulous (Buthelezi, le prsident de lInkatha, avait alors refus le poste). Cependant, la popularit de Jacob Zuma est vite ternie par des soupons de corruption lis aux contrats darmement signs en 1998 avec la socit franaise Thals. A lissue dune enqute trs controverse, son bras droit financier, Shabir Shaik, est condamn pour corruption en juin 2005 ; puis cest au tour de Jacob Zuma de dfrayer la chronique judiciaire durant toute lanne 2005 : tout dabord dans le cadre dun procs pour le viol dune jeune femme sropositive et ensuite dans laffaire des contrats darmement. Les mises en cause judiciaires augmentent sa popularit Dmis de ses fonctions de vice-prsident du pays par Thabo Mbeki, Jacob Zuma a nanmoins obtenu gain de cause en justice : les accusations pour viol et corruption ont t abandonnes lissue de procs trs mdiatiques. Loin de ternir son prestige, ces mises en cause judiciaires, interprtes comme des complots visant lcarter du pouvoir, augmentent sa popularit auprs de la population noire. Soutenu par la principale centrale syndicale du pays, la Cosatu (1,5 million de membres), et le parti communiste qui sopposent depuis 1999 au prsident Mbeki, Jacob Zuma est parvenu rester vice-prsident de lANC et la centrale syndicale, lissue de son acquittement en septembre 2006, vient de demander quil soit renomm vice-prsident du pays. Bien que silencieux sur ses intentions pour 2009, il fait maintenant figure de candidat capable de coaliser les anti-Mbeki dans la perspective du scrutin prsidentiel. Il cultive une image loppos de la rputation trs litiste de Thabo Mbeki, en affichant son attachement aux coutumes zouloues (polygame, proche du roi, etc.), son got pour le contact avec le peuple, allant mme jusqu prendre des positions outrancirement populistes (dfenseur de la street justice , proche des croyances populaires sur le sida, etc.). Son populisme traditionaliste est, pour lheure, sa carte majeure car, au plan politique, il ne propose pas dalternative et a mme rcemment dclar tre en plein accord avec les options stratgiques du parti depuis 1999. Malgr ses dngations, il apparat comme un candidat de poids la magistrature suprme, candidat qui devrait tre dsign lors du congrs national de lANC en dcembre 2007. | |||
Thierry Vircoulon | |||
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