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17/01/2007 | |||
Questions internationales (3) Ce qui attend le nouveau secrtaire gnral de lOnu | |||
(MFI) Du programme nuclaire iranien la crise du Darfour en passant par la gestion interne dune organisation de 130 000 salaris, Ban Ki-moon va devoir relever de nombreux dfis. Imposer lautorit des Nations unies dans le rglement des contentieux internationaux ne sera pas le moindre. La victoire des dmocrates au Congrs amricain pourrait faciliter sa tche. | |||
De nombreux dossiers attendent le nouveau secrtaire gnral des Nations unies, le Sud-Coren Ban Ki-moon, tant en interne quau niveau international. A lintrieur de la maison de verre , chacun se demande si le nouveau patron emploiera une main de fer ou un gant de velours pour grer une quipe de 130 000 salaris, avec un budget de 8 milliards de dollars, o les baronnies se livrent des guerres sans merci, o la bureaucratie bat des records de lourdeur, o les privilges des employs semblent excessifs par rapport aux risques que prennent souvent ceux recruts localement. Ban Ki-moon a la rputation dtre un gestionnaire strict et un bourreau de travail ; les Etats-Unis lencouragent dans cette voie. Je souhaite un changement de culture propre relever le professionnalisme et lintgrit de lOnu , a dj dclar lintress. Poursuivre la rforme de lOnu Selon Shashi Tharoor, secrtaire gnral-adjoint charg de linformation, les jeunes fonctionnaires idalistes et travailleurs dpendent dun systme dont la lourdeur trahit leurs idaux ; ceux qui prennent des risques sont assis ct de gens qui ne travaillent pas. Kofi Annan a rform ce quil pouvait et rig un systme plus cohrent, o les clans ont moins de place, o chacun se sent membre dune quipe. Mais beaucoup reste faire . Et le diplomate de nationalit indienne, clbre aussi pour ses romans, dajouter : Lattentat contre le sige de lOnu Bagdad et le scandale Ptrole contre nourriture ont entran une perte dinnocence, voire une perte de foi chez certains. Un changement de secrtaire gnral doit permettre lOnu de tourner la page sur ces questions. Autre interrogation en interne : Ban Ki-moon poursuivra-t-il les rformes tentes par Kofi Annan, notamment le projet dlargissement du Conseil de scurit ? Mettra-t-il laccent comme son prdcesseur sur la dfense des droits de lhomme, la protection de lenvironnement, la lutte contre les pidmies ? Sa proximit idologique avec Washington permet den douter, mais sa prise de fonction Kofi Annan aussi tait rput docile et proche des Amricains. La prolifration nuclaire parmi les priorits Au plan international, huit grands dossiers devraient constituer les priorits du 8e secrtaire gnral des Nations unies. Le programme nuclaire iranien sur lequel les Etats membres, malgr ladoption rcente de sanctions, narrivent pas avoir prise. Dans le mme domaine de la prolifration, la Core du Nord, qui a ralis un essai atomique en octobre dernier ; ancien ministre sud-coren des Affaires trangres, Ban Ki-moon est partisan du dialogue avec Pyongyang, la diffrence des Etats-Unis. Le Liban, ensuite, au bord de la guerre civile selon les observateurs : malgr ladoption de la rsolution 1701 qui exige le respect de la souverainet du pays, les mouvements pro-syriens occupent la rue et les institutions sont paralyses. En Afrique, trois pays proccupent particulirement lOnu : la Cte dIvoire, divise depuis 2002 entre les partisans du prsident Laurent Gbagbo au sud et les Forces Nouvelles au nord ; la Somalie en tat de guerre larve avec son voisin thiopien ; le Darfour o la situation humanitaire reste catastrophique alors quaucun contingent international na pu, du fait de lopposition de Khartoum, se dployer pour protger les civils. La communaut internationale assiste un gnocide, et lOnu est impuissante. Linstabilit du Proche-Orient Septime dossier, priorit presque permanente : le conflit isralo-palestinien. Devant lAssemble gnrale de lOnu, en septembre dernier, Kofi Annan avait dclar : On aimerait croire que le conflit isralo-palestinien nest quun conflit rgional parmi dautres. Ce nest pas le cas. Aucun autre conflit ne porte une charge symbolique et motionnelle aussi forte parmi des gens situs loin du champ de bataille. Tant que le Conseil de scurit sera incapable de mettre fin ce conflit et prs de quarante ans doccupation, en convaincant les deux parties daccepter et de mettre en uvre ses rsolutions, le respect pour les Nations unies continuera de dcliner. Notre impartialit continuera dtre mise en cause. Et nos efforts pour rsoudre dautres conflits seront entravs. La barre est donc place haut pour Ban Ki-moon. Ce dernier suivra avec attention un dernier dossier : lIrak videmment, o la guerre civile fait rage et o les troupes amricaines ne savent pas comment sortir du bourbier. Lquilibre de toute la rgion est en jeu. Vers une meilleure coopration avec les Etats-Unis La victoire des dmocrates aux rcentes lections du Congrs a sanctionn lunilatralisme et le mpris de lOnu exprims par ladministration Bush. Le dsastre irakien tmoigne du prix norme que cote une guerre mene sans laval des Nations unies. On peut donc esprer lavenir une meilleure coopration entre les Etats-Unis et lOnu. Un point important pour que Ban Ki-moon puisse traiter avec succs tous ces dossiers et construire un systme international efficace. | |||
Jean Piel | |||
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