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20/04/2007 | |||
Prsidentielle Nigeria Des lections sous haute tension | |||
(MFI) Vingt-trois candidats sollicitent les voix de plus de 61 millions de Nigrians pour la prsidentielle du 21 avril 2007. Parmi eux trois tnors, qui se disputent le poste de successeur du gnral Olusegun Obasanjo, au pouvoir depuis 1999, et que la Constitution empche de briguer un troisime mandat. | |||
Elu en tant que civil lors dun scrutin entach de fraudes, en 2003, le prsident sortant Olusegun Obasanjo va donc cder la place un autre civil qui prendra la tte de cette Fdration de 36 Etats qui reste marque par 28 ans de rgime militaire depuis lIndpendance en 1960. Les lecteurs nigrians se sont dj rendus aux urnes, le 14 avril dernier, dans les quelque 120 000 bureaux de vote ouverts dans le pays. Un scrutin pour lire les 360 dputs et 109 snateurs au niveau fdral, qui a t marqu par des violences au moins 50 morts, sans compter les quelque 100 200 dnombrs durant la campagne lectorale. Un scrutin entach de fraude, selon les observateurs internationaux. LUnion europenne (UE) et Human Right Watch (HRW) ont diffus des rapports trs critiques sur ce scrutin. Ils pointent notamment la Commission nationale lectorale (Inec) pour sa pitre organisation et le Parti dmocratique du peuple (PDP) du prsident Olusegun Obasanjo pour son rle trouble dans certains rsultats. Selon des rsultats partiels, en date du 17 avril, le PDP aurait dj remport 26 Etats sur 33 dpouills. Les services de scurit en tat d alerte maximum Depuis le 16 mars, les services de scurit sont en tat d alerte maximum pour prvenir toute tentative de dstabilisation. Le candidat lu sera celui qui aura recueilli le plus grand nombre de voix et au moins un quart des suffrages exprims dans au moins deux tiers des 36 Etats de la Fdration, et du Territoire fdral de la capitale (FCT) Abuja. Si aucun candidat ne remplit ces conditions, la loi prvoit la tenue dun nouveau scrutin sept jours plus tard entre le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de voix dans labsolu et celui qui a obtenu la majorit dans le plus grand nombre dEtats. En cas de contestations, la loi lectorale prvoit que celles-ci sont du ressort exclusif de la Cour dAppel fdrale trente jours maximum aprs la proclamation des rsultats, puis ventuellement devant la Cour Suprme. La passation officielle de pouvoirs entre Olusegun Obasanjo et son successeur devrait avoir lieu le 29 mai. Le grand favori du 21 avril 2007 sappelle Umaru YarAdua. Candidat du Peoples democratic party (Parti dmocratique du peuple, PDP), il tait depuis 1999 gouverneur de lEtat de Katsina (nord). Ag de 56 ans, quasi inconnu des Nigrians, il a reu le soutien de quelque 4 000 dlgus lors des primaires de son parti en dcembre 2006. Il aurait toutefois t impos par le prsident Obasanjo au terme de tractations avec les principaux barons du PDP notamment Peter Odili, gouverneur de lEtat ptrolier de Rivers (sud) et Ahmed Makarfi, son homologue Kaduna (nord). Lactuel vice-prsident, Atiku Abubakar, fait figure de principal challenger Son grand rival, le gnral Muhammadu Buhari, 64 ans, originaire du mme Etat, est le candidat du All Nigeria Peoples Party (ANPP). Il passe pour tre le seul menacer le succs annonc de YarAdua. Contrairement au favori, le gnral a dj dirig le pays (de fin 1983 1985). Il tait arriv au pouvoir la faveur dun coup dEtat avant dtre renvers son tour par le gnral Ibrahim Babangida un moment tent, lui aussi, de se prsenter en 2007 ! Le slogan de Buhari, Guerre lindiscipline (War against indiscipline), stait traduit par de multiples contrles dans ladministration. Comme YarAdua, il nest pas sali par des scandales. Candidat en 2003, il avait obtenu plus de 32 % des suffrages. Mais depuis le 16 avril, cest lactuel vice-prsident, Atiku Abubakar, 60 ans, qui fait figure de principal challenger du candidat du PDP Umaru YarAdua, depuis quil a obtenu lautorisation in extremis de prsenter sa candidature. Disqualifi par la commission lectorale pour corruption prsume, Atiku sest battu pied pied. En aot, Obasanjo, lavait accus de corruption. En lutte ouverte avec son vice-prsident, il avait jur de lempcher de lui succder. Fin 2006, le PDP lavait exclu et M. Abubakar avait rejoint les rangs de Congrs de lAction (Action Congress, AC) sous les couleurs duquel il se prsente. Une commission denqute gouvernementale lavait inculp de dtournement de fonds et lInec lui avait interdit de se prsenter. Moins dune semaine avant le scrutin, les sept juges de la Cour Suprme ont cependant annul lunanimit la dcision de la cour dappel dAbuja qui avait jug le 3 avril que la dcision de lInec tait lgitime. | |||
Antoinette Delafin | |||
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