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31/10/2007
Les prmices dune souverainet partage

(MFI) Les autorits israliennes nexcluent pas un partage du pouvoir Jrusalem-Est avec les Palestiniens. Mais elles nen dfinissent ni les conditions ni le calendrier. Dans leur majorit, les Israliens sont opposs une telle solution.

Isral va devoir prendre des dcisions invitables et renoncer lapplication pleine et absolue des rves qui ont nourri son me nationale des annes durant. Cette dclaration, le 19 octobre dernier, du Premier ministre isralien, Ehoud Olmert, a t interprt dans lEtat hbreu comme une premire tape vers un abandon de souverainet sur les quartiers arabes de Jrusalem. Cela dautant que dix jours auparavant, Ham Ramon, le vice-Premier ministre, avait lanc au micro de Radio Isral : Ne vaudrait-il pas mieux aujourdhui que les Palestiniens, les pays occidentaux et le reste de la communaut internationale reconnaissent lannexion par Isral des quartiers juifs de Jrusalem, et de notre ct que nous nous retirions des quartiers arabes ? Proche dEhoud Olmert, Ham Ramon est connu pour rgulirement lancer des ballons dessai sur des sujets sensibles en lieu et place du Premier ministre. Les observateurs rappellent quavant dannoncer formellement le retrait des forces israliennes de la bande de Gaza en fvrier 2004, Ariel Sharon avait us de la mme tactique des petites phrases anticipatrices.

La fureur des dputs

Rien na t prcisment annonc, et Tzipi Livni, la ministre des Affaires trangres, a immdiatement dclar que le statut de Jrusalem ne serait pas discut lors de la confrence sur la paix au Proche-Orient, qui doit se tenir en novembre Annapolis. Nanmoins, les propos dEhoud Olmert et de Ham Ramon ont suffi pour dclencher une tempte la Knesset, le Parlement isralien. Certains dputs ultra-conservateurs ont soutenu que les Juifs avaient un droit biblique sur Jrusalem. Le leader du Likoud, lancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, a accus Ehoud Olmert de prparer lentre du Hamas Jrusalem . La moiti des parlementaires dont des membres du Parti travailliste dEhoud Olmert a sign une ptition sopposant tout transfert de souverainet sur les quartiers arabes de la ville sainte lAutorit palestinienne. Le sujet est si sensible que les dputs estiment mme que le mandat du Premier ministre ne stend pas des pourparlers sur lavenir de la Perle de lOrient .

Les Israliens opposs tout partage de souverainet

A en croire un sondage ralis par le quotidien Yediot Aharonot, les Israliens partagent lmotion de leurs lus : 68 % dentre eux ne veulent mme pas imaginer un abandon de la souverainet isralienne sur Jrusalem ; 20 % ny seraient pas hostiles, et 11 % renvoient la dcision un rfrendum.
Concernant la Vieille ville et les Lieux saints, Ham Ramon a estim quun transfert de pouvoir tait actuellement prmatur. Mais il na pas exclu lavenir un rgime spcial , selon ses propres mots, sans en prciser le contenu. Sensibles la symbolique religieuse des sites, les Israliens sont encore moins partageurs puisque seuls 16 % dentre eux seraient prts envisager une souverainet conjointe isralo-palestinienne sur la Vieille ville.


Une ide lance par Bill Clinton

Ham Ramon estime que lEtat hbreu a tout intrt un tel plan de partage. Cela rduirait la population arabe sous son contrle et lui offrirait, du moins lespre-t-il, la reconnaissance internationale de lannexion des autres quartiers de Jrusalem. La ville sainte pourrait ainsi tre officiellement admise comme la capitale dIsral. Ce plan nest dailleurs pas trs loign de celui propos par Bill Clinton, alors prsident des Etats-Unis, en juillet 2000 : les quartiers majorit juive sous souverainet isralienne, ceux majorit arabe (musulmans ou chrtiens) sous souverainet palestinienne, et les Lieux Saints sous supervision internationale avec interdiction de mener des fouilles archologiques ou des travaux de restauration sans laccord des reprsentants des diffrentes confessions.
Reste que face la leve de boucliers provoque par ses demi- propos, Ehoud Olmert a prfr rappeler que, sur le statut de Jrusalem comme sur le reste des sujets, un accord entre Isral et les Palestiniens tait encore loin, et la route seme dobstacles .


Jean Piel

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