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08/07/2008
Le G8 et lAfrique toujours la recherche dun partenariat quilibr

(MFI) Runis Toyako, sur lle de Hokkaido, au Japon, dbut juillet, pour le sommet annuel du G8, les grands pays industrialiss ont raffirm leurs engagements en faveur dune aide accrue lAfrique tout en exigeant en retour de leurs partenaires une meilleure gouvernance et une transparence accrue pour mieux lutter contre la corruption.

Le sommet du G8 de Toyako, les 7 et 8 juillet 2008 au Japon, sest droul sur fond de crise financire internationale aggrave par la hausse des cours du ptrole et des denres alimentaires et de ncessit dune lutte accrue contre les changements climatiques pour prserver lavenir de la plante. Sans oublier, en ce qui concerne lAfrique, le cas du Zimbabwe o les violences politiques ont permis la rlection dans des conditions contestables du prsident Robert Mugabe, que lUnion africaine a refus de stigmatiser, appelant tout simplement la rconciliation nationale. Ce qui a coup lherbe sous le pied de toute mesure coercitive du G8 ou de lOnu, au-del des condamnations de principe ou dun appel des sanctions personnalises, dautant que deux membres permanents du Conseil de scurit, la Chine et plus discrtement la Russie, sopposent ladoption de sanctions pour ces manquements, comme cela a t le cas pour le Darfour au Soudan.
Presss par les Africains, dont certains ont t invits au G8 comme le veut la tradition, mais aussi par les ONG, les huit pays les plus industrialiss du monde Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie ont confirm lengagement, pris au sommet de Gleneagles (2005) en Ecosse, de doubler dici 2010 laide au dveloppement de lAfrique par rapport 2004 pour quelle passe de 25 50 milliards de dollars par an. Pour les Africains et les ONG, laugmentation en cours ne reprsente que le quart de la somme promise, alors que des sources proches du G8 parlent dun peu moins de la moiti.

Soixante milliards de dollars pour combattre les maladies infectieuses

Dans une dclaration rendue publique le 8 juillet 2008 consacre au Dveloppement et lAfrique, les pays riches se sont par ailleurs donn cinq ans pour dbloquer 60 milliards de dollars pour combattre les maladies infectieuses et renforcer la sant, comme ils lavaient dj promis au prcdent sommet, Heiligendamm en Allemagne. Cette dclaration a t adopte au lendemain dune rencontre de quatre heures, y compris un djeuner de travail, avec les dirigeants de sept pays africains (Afrique du Sud, Algrie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Sngal, Tanzanie) ainsi que de lUnion africaine.
LAfrique du Sud se retrouve galement au sein du Groupe des pays mergents (G5) avec la Chine, lInde, le Brsil et le Mexique invits aussi du G8. Le Prsident franais Sarkozy a, plusieurs reprises, souhait llargissement du G8 au G13 pour inclure les nouvelles grandes puissances conomiques du G5. Mais ni ses partenaires des pays industrialiss ni la Chine notamment ne paraissent acquis cette ide.
Dans leur communiqu de Toyako, les chefs dEtat et de gouvernement du G8 se sont en outre engags fournir 100 millions de moustiquaires imprgnes dinsecticide pour freiner la propagation de la malaria dans les pays pauvres. Ils ont estim que leurs projets daide devraient tre rexamins et pourraient devoir tre accrus pour la priode aprs 2010, au-del des engagements actuels. Ils ont accept dtablir un mcanisme de suivi pour surveiller les progrs accomplis.

Une nouveaut, la rhabilitation du secteur priv en Afrique ?

La dclaration met par ailleurs laccent sur limportance du secteur priv, au-del de lAPD, et raffirme le soutien au maintien de la paix africain sans pour autant prendre dengagements chiffrs, comme le souhaitaient les dirigeants du continent, qui restent hostiles trop dingrence dans leurs affaires prives. Si les pays riches ont une part de responsabilit en ce qui concerne la scurit alimentaire, la rhabilitation du secteur priv en Afrique est une nouveaut car lducation et la sant, objectifs prioritaires du Millnaire, ne sont pas suffisants pour assurer la prosprit de lAfrique , souligne une source proche du G8. Si lAfrique veut jouer un rle dacteur conomique et non plus de simple objet de laide, elle doit dvelopper son secteur priv , ajoute-t-elle.
Au-del de leurs dclarations publiques en faveur de lAPD, sujet la mode surtout la veille et pendant les sommets du G8, nombreux sont ceux qui, parmi les membres du club des riches, soulignent en priv que lAfrique doit aussi respecter sa part du contrat tabli au moment du lancement du Nouveau partenariat pour le dveloppement de lAfrique (Nepad) : plus dAPD et donc de financements contre une meilleure gouvernance et transparence.
Une meilleure coordination entre les partenaires varis, en particulier avec le secteur priv et avec des donateurs mergents et des ONG, est dune importance vitale pour une aide plus efficace dans le contexte de nouvelles sources dassistance , affirme la dclaration. Elle met laccent sur la bonne gouvernance et lefficacit de laide, la transparence et le maintien du fardeau de la dette dans des limites supportables. Comptabiliss dans lAPD, les allgements de dette dans le cadre de linitiative PPTE ont soulag de nombreux pays africains. Il reste encore soccuper de la dette de la Cte dIvoire et de la Rpublique dmocratique du Congo (RDC), les deux "gros morceaux", puis trouver de nouveaux financements pour pallier justement la fin de ces allgements de dette et atteindre en terme de pourcentage du PNB les objectifs fixs publiquement.

Marie Joannidis

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