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| 06/01/2009 | |||
| Lesclavage, un flau du pass toujours dactualit | |||
| (MFI) En Mauritanie, les participants aux Etats gnraux de la dmocratie organiss dbut janvier 2009 ont appel, notamment, lradication des squelles de lesclavage. Flau du pass, lesclavage reste en effet dactualit dans nombre de pays travers le monde. La crise conomique pourrait aggraver la situation sur ce front. | |||
| En Mauritanie, pays pingl par un rcent rapport de lUnesco sur lesclavage moderne, les participants aux Etats gnraux de la dmocratie organiss dbut janvier 2009, cinq mois aprs le coup dEtat daot 2008, ont mis laccent sur certaines valeurs majeures comme la place de lIslam dans la socit, la dmocratie ou lunit nationale. Ils ont aussi appel lradication des squelles de lesclavage travers, notamment, lapplication effective de la loi criminalisant cette pratique. Selon lUnesco, les personnes rduites une situation desclavage en Mauritanie, o la supriorit politique et conomique des Maures blancs est essentiellement base sur lassujettissement de leurs compatriotes noirs , seraient au moins au nombre de 100 000. Pour Biram Dah Abeid, un des responsables de lAssociation mauritanienne SOS Esclave et conseiller la Commission nationale des droits de lhomme en Mauritanie, la situation est trs critique malgr linterdiction de lesclavage : une minorit ethnique et de classe, les Arabo-berbres, dtiennent les leviers de commande politique, conomique, militaire du pays au dtriment de citoyens classs de seconde zone, cest--dire les ethnies noires, et des sujets de dernire zone que sont les Harratins (esclaves et anciens esclaves). Ban ki-Moon : La pauvret rend plus vulnrable De mme, les forces soudanaises et leurs milices allies sont accuses par des associations caritatives davoir enlev et contraint lesclavage, y compris sexuel, des milliers dhommes, de femmes et denfants au Darfour, rgion en guerre civile de lOuest du Soudan. Le Darfur Consortium, qui regroupe une cinquantaine dorganisations bases en Afrique ou se consacrant ce continent, affirme dtenir pour la premire fois des preuves que des hommes et des garons ont t enlevs et forcs travailler dans les champs, lors dattaques lances dans cette rgion en conflit depuis 2003. Mais la plupart des personnes enleves sont des femmes et des filles, victimes de viols et contraintes au mariage. Elles sont mme utilises comme esclaves sexuelles ou comme domestiques par des soldats Khartoum. De son ct, le secrtaire gnral des Nations unies, le Coren Ban ki-Moon, a lanc un pav dans la mare en affirmant en dcembre 2008 que si le commerce des esclaves a t aboli officiellement il y a deux cents ans, cette violation flagrante des droits de lhomme persiste, alimente par un manque de respect pour la dignit des tres humains, une ngation de leur humanit et par la pauvret . Il a prcis que les formes traditionnelles desclavage existent encore et que de nouvelles formes contemporaines desclavage sont apparues, telles que la vente denfants, lasservissement via lendettement et le trafic des tres humains. Il a aussi estim que la crise conomique mondiale pourrait exacerber cette situation dj alarmante. Les gens pauvres pourraient sombrer davantage dans la pauvret, les rendant plus vulnrables aux pratiques assimiles de lesclavage et a appel les gouvernements, les organisations de la socit civile, le monde des affaires et les individus sunir pour protger les victimes et mettre fin toutes les formes desclavage et dexploitation. Plus de 27 millions de personnes dans le monde en situation desclavage Lesclavage est un crime contre lhumanit , a dclar pour sa part la Haut commissaire des Nations unies aux droits de lhomme, la Sud-Africaine Navi Pillay. Elle a applaudi le courage dune ancienne esclave du Niger qui a poursuivi rcemment son gouvernement pour navoir pas russi faire respecter ses lois anti-esclavage. Navi Pillay a aussi salu la dcision du bras judiciaire de la Communaut conomique des Etats de lAfrique de louest (CEDEAO) qui a statu contre le gouvernement du Niger accus davoir chou protger cette ancienne esclave. Le rapporteur spcial de lOnu sur les formes modernes desclavage, Gulnara Shahinian, avait estim fin novembre 2008 plus de 27 millions dhommes, de femmes, de garons et de filles le nombre de personnes vivant aujourdhui dans le monde en situation desclavage. Selon le rapport de lUnesco ralis par linstitut britannique Wilberforce et intitul Unfinished Business (Affaire non classe), la plupart de ces 27 millions viennent du sous-continent indien, o entre 15 et 20 millions desclaves seraient maintenus dans un travail forc en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et au Npal. Plus de 8 millions denfants soumis aux pires formes dexploitation Le rapport cite plusieurs exemples comme celui de lInde o, en plus de la question cl de la complicit officielle, de nombreuses tudes ont aussi reli le travail forc aux problmes plus larges de la discrimination des castes et de la pauvret endmique . A Singapour, 160 000 employs de maison immigrs, majoritairement des femmes originaires des Philippines, dIndonsie et du Sri Lanka, endurent des abus psychologiques et physiques, traitements dgradants, punitions arbitraires et restrictions de dplacement , relve le rapport. Enfin, le texte cite lexemple de la Grande-Bretagne, o des dizaines de milliers dimmigrants subissent une grave exploitation . Au moins 10 000 femmes et entre 3 000 et 4 000 enfants ont fait lobjet dun trafic en Grande-Bretagne ces dix dernires annes pour leur exploitation sexuelle et des milliers dautres immigrants ont t contraints au travail forc notamment dans la construction, la restauration, et les emplois domicile, malgr les efforts des autorits britanniques. Cette tude de 139 pages dfinit une srie de stratgies destines rpondre aux problmes contemporains de lesclavage, articule autour de quatre axes : lducation, linformation et la prise de conscience, la ncessit de poursuivre la rforme lgale et de lappliquer efficacement, la libration, la rhabilitation et la restitution. Selon des chiffres plus restrictifs de lOrganisation internationale du travail (OIT), 12,3 millions de personnes se trouvent dans des conditions de travail forc de par le monde, dont 2,4 millions victimes dun trafic dtres humains et 2,5 millions exploits par un Etat ou un groupe rebelle arm. Dautres chiffres de lOIT estiment 8,4 millions le nombre denfants soumis aux pires formes dexploitation (travail forc, enfants soldats, prostitution et pornographie infantile notamment), sur un total de 211 millions denfants qui travaillent dans le monde. Unfinished Business: A Comparative Survey of Historical and Contemporary Slavery, par Joel Quirk, Wilberforce Institute for the study of Slavery and Emancipation (WISE), publi le 5 dcembre 2008 (en anglais uniquement) : http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php- URL_ID=38451&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html | |||
| Marie Joannidis | |||
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