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| 27/01/2009 | |||
| Afrique : la course luranium est relance | |||
| (MFI) Avec le yo-yo des prix du brut, la lutte contre les gaz effet de serre et la demande dnergie accrue moyen et long termes, lnergie nuclaire civile redevient la mode. Consquence : la course luranium, ncessaire la production de lnergie nuclaire, est relance en Afrique. Dj le Niger, lAfrique du Sud et la Namibie figurent parmi les principaux producteurs africains duranium et des recherches sont aussi bien effectues en Rpublique dmocratique du Congo (RDC), au Malawi, en Zambie et devraient reprendre au Gabon, ainsi quen Algrie et en Egypte. | |||
| Selon les dernires estimations de lOrganisation de coopration et de dveloppement conomiques (OCDE), lnergie nuclaire, utilise depuis plus dune cinquantaine dannes pour produire de llectricit, assure aujourdhui prs de 15 % de la production lectrique dans le monde et 22 % dans les pays de lOCDE, qui regroupe les conomies les plus dveloppes. Si la crise du ptrole au dbut des annes soixante-dix a stimul les commandes et la construction de centrales nuclaires, la stabilisation puis laffaissement des cours du ptrole ainsi que les mises en service de centrales hydrauliques ont pnalis le nuclaire. Dautant que les accidents de Three Mile Island aux Etats-Unis (1979) et de Tchernobyl en Ukraine (1986) ont amplifi le dbat autour de la sret nuclaire au sein de lopinion publique. Lnergie nuclaire est toutefois de nouveau sur le devant de la scne car, selon lOCDE, de nombreux pays ont pris conscience des risques de la dpendance vis--vis des combustibles fossiles et rvaluent leurs politiques nergtiques. Le ptrole, le charbon et le gaz assurent plus des deux tiers de la production dlectricit dans le monde, mais sont aussi lorigine des gaz effet de serre jugs principaux responsables du rchauffement climatique. Paralllement, la progression rapide de la demande dnergie prvue dans les cinquante prochaines annes constitue un vritable dfi pour tous : comment produire lnergie ncessaire la croissance conomique et au dveloppement social sans dgrader lenvironnement ? Luranium ne reprsente que 5 % du cot de llectricit produite par le nuclaire Selon lAEN, lAgence de lOCDE pour lnergie nuclaire, les pays du Moyen-Orient et la Russie dtiennent 70 % des rserves mondiales de ptrole et de gaz qui, par ailleurs, spuisent. Paralllement, les pays de lOCDE (notamment lAustralie, le Canada, les Etats-Unis) produisent prs de 55 % de luranium utilis dans le monde et possdent 40 % des ressources estimes, cest--dire des ressources qui, au rythme actuel de la consommation, devraient suffire la production dnergie pendant une centaine dannes. Les cots du combustible des racteurs nuclaires en service aujourdhui ne reprsentent que 20 % du cot total de llectricit produite, dont seulement 5 % environ pour luranium lui-mme. Un doublement du prix de luranium entrant dans la fabrication du combustible aurait un effet minime sur le prix de llectricit produite. Par comparaison, le doublement du prix du gaz naturel pourrait faire bondir de quelque 70 % le prix de llectricit sortant des centrales au gaz. Un recensement global tabli tous les deux ans par lAEN et par lAgence internationale de lnergie atomique (AIEA) a valu en 2007 les ressources globales duranium exploitables 5,5 millions de tonnes. Dix millions de tonnes devraient galement tre dcouvertes dans des rgions que les gologues ont dj identifies comme uranifres. Luranium extrait des mines ne reprsente quune grosse moiti de la consommation des centrales, 45 % de celle-ci provenant de la reconversion des stocks militaires russes et amricains et des rserves accumules par les grandes compagnies dlectricit. Le dmarrage de la production du site dImouraren est prvu lhorizon 2012 Au-del des risques, toujours mis en avant par les cologistes hostiles au nuclaire, luranium est aussi un enjeu politique stratgique qui gnre des conflits, comme dans le nord du Niger o opre le groupe franais Areva o lEtat lutte contre des Touaregs qui sestiment flous dans le partage des richesses et sont qualifis de terroristes par les autorits locales. Le groupe franais, leader mondial du nuclaire, a rcemment sign avec le gouvernement de Niamey un nouvel accord portant sur lexploitation du gisement dImouraren, la mine duranium la plus importante de toute lAfrique et la deuxime du monde , selon Areva. Cet accord, qui prvoit que le groupe franais dtiendra 66,65 % de la socit cre en vue de lexploitation du gisement et lEtat du Niger 33,35 %, intervient aprs de longues et dures ngociations. Le dmarrage de la production dImouraren est prvu lhorizon 2012 et devrait permettre ce pays de se hisser la deuxime place des producteurs duranium, avec quelque 5 000 tonnes annuelles. De plus, Areva tudie de nouveaux contrats miniers lis lexploitation des gisements duranium du Haut-Ogoou, dans le sud-ouest du Gabon o elle avait cess ses activits en 1999 et avait t accuse de ne pas se soucier suffisamment de ltat de sant de ses employs. Aujourdhui, le groupe franais insiste sur son volet sant et environnement. Convaincre les producteurs, dont la RDC, de ne pas fournir lIran Selon le Times de Londres, plusieurs pays occidentaux tentent de convaincre les producteurs duranium de ne pas approvisionner lIran, dont les stocks seraient presque puiss. Les stocks de concentr duranium ou yellowcake acquis par Thran, dans les annes soixante-dix, auprs de lAfrique du Sud, arrivent leur fin et les mines du pays ne devraient pas suffire les renouveler. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et lAllemagne ont ainsi entrepris une campagne pour convaincre de potentiels fournisseurs duranium parmi lesquels le Kazakhstan, lOuzbkistan, la RDC et le Brsil, qui est rcemment entr dans le club des producteurs duranium enrichi de ne pas approvisionner la Rpublique islamique. LIran a toujours affirm que son programme nuclaire avait un objectif strictement civil, alors que de nombreux pays craignent quil puisse le dtourner des fins militaires. Luranium africain intresse galement les Chinois et les Canadiens mais aussi les Russes, eux-mmes producteurs de ce minerai, qui voudraient relancer leur coopration en matire denrichissement avec lAfrique du Sud. Mme si le prix de luranium est rcemment retomb, les partisans du nuclaire restent optimistes. | |||
| Marie Joannidis | |||
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