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15/03/2009 | |||
Des outils varis disposition de tous (1) LAlliance franaise : un rseau international en expansion | |||
(MFI) LAlliance franaise, vritable courroie de transmission de la langue ponyme, connat une expansion rgulire avec un chiffre daffaires global annuel de 160 millions deuros, et cela malgr les coupes budgtaires du gouvernement franais. | |||
Cre en 1883 par dillustres personnalits comme Ferdinand de Lesseps, promoteur de la construction du canal de Suez, Louis Pasteur, inventeur du vaccin contre la rage, ou le diplomate Paul Cambon, lAlliance franaise cherche mieux faire connatre les cultures franaise et francophone et favoriser la diversit culturelle. En France et dans le monde, elle propose des cours de franais pour tous les publics. En juillet 2007 est ne une fondation afin de mieux dvelopper et coordonner cet exceptionnel rseau international : 1 040 reprsentations de droit local dans 136 pays, soit 910 alliances franaises et 130 centres associs. Selon le secrtaire-gnral de lAlliance, Jean-Claude Jacq, ce rseau connat une croissance tonnante et cela malgr la crise financire et les coupes budgtaires. En 2007, il a progress de plus de 4 %, un rythme qui se maintient depuis plusieurs annes dans une moyenne entre 3 et 5%. Il a touch cette anne-l 461 000 tudiants travers le monde, laudience la plus importante de son histoire. Les causes en sont diffrentes selon les pays ou les rgions. Ainsi, par exemple, la progression des Alliances franaises en Afrique du Sud depuis la fin de lapartheid sexplique par le fait que le pays sest ouvert au reste du continent, permettant un double mouvement : une forte immigration francophone sur place et limplantation dantennes des entreprises industrielles et commerciales sud-africaines dans le reste du continent africain. Autre exemple, quand le Mur de Berlin est tomb, tous les pays dEurope centrale et orientale qui taient sous la coupe sovitique se sont ouverts et se sont tourns vers dautres langues. Le russe, jusqualors dominant, a connu un trs net recul et beaucoup se sont orients vers langlais et le franais ce dernier tant traditionnellement li lide de libert et dmancipation. La Chine a aussi jou un rle moteur. Beaucoup de Chinois se sont rendus au Canada, pays bilingue, et y apprennent le franais. Quand on va dans des Alliances au Canada, celle de Vancouver par exemple, 75 % des lves sont des Chinois, prcise Jean-Claude Jacq, et la moiti Toronto. Cette loi de la double langue au Canada, qui nest pas toujours respecte par les anglophones, est toujours respecte par les Chinois. Ce sont eux qui la renforcent. La spcificit des Alliances : leur capacit dautofinancement Enfin, tout en admettant que langlais est hors course puisquil la fait en tte , le secrtaire gnral de lAlliance franaise estime aussi que le franais nest pas vraiment concurrenc par lespagnol et le chinois. Sil est vrai que lespagnol est une langue trs dynamique, elle reste localise dans son aire gographique dAmrique latine . Quant au chinois, cest une langue qui demande tellement defforts quelle ne sera jamais une langue de masse. Plus de gens parleront chinois, mais il ny aura pas de concurrence massive avec le franais qui est rpandu dans le monde entier. Concernant le franais, il y a une dynamique propre qui peut nous rendre optimistes malgr les coupes budgtaires que lon connat depuis vingt ans , affirme-t-il, parlant de restrictions en demi-teinte . Ainsi, le budget allou par lEtat franais a diminu de 3 % en 2007, de 10 % en 2008 et les coupes atteindront entre 15 et 30 % selon les pays en 2009, ce qui est norme . Le responsable souligne toutefois la spcificit des Alliances : elles ont une capacit dautofinancement puisquelles sont enracines localement et quelles vivent assez largement des recettes des cours de franais en moyenne 75 % de leurs rentres budgtaires, ce qui est lev. Mme si les diminutions des subventions franaises ont un impact sur les activits culturelles ou sur le parc immobilier. Chaque alliance est une petite entreprise, qui trouve elle-mme les moyens de rsister seule, qui sorganise en fonction de la situation : concentration et augmentation des cours, recherche de mcnats et de partenariats locaux. En rsum, il faut faire mieux avec moins . Dautant quen France, on se soucie peu du franais et de la Francophonie : On a les politiques quon mrite, qui refltent dailleurs lopinion publique , dplore-t-il. Faciliter la recherche de mcnats Il se dclare galement du par la frilosit des chambres de commerce je nen connais pas une seule qui fasse quelque chose et par celle des entreprises franaises, qui malgr leur dynamisme ont tendance se prsenter comme internationales et occulter le franais. Et dajouter quil existe pour linstant plutt un partenariat localis avec les entreprises trangres . Jean-Claude Jacq espre convaincre les entreprises franaises de faire plus. Si la Fondation a t cre, cest dailleurs aussi pour faciliter la recherche de mcnats, qui aujourdhui marchent bien dans lhumanitaire, lducatif et les actions culturelles de prestige, mais moins dans les langues ou les projets culturels ordinaires. Nous avons dj russi runir 5,5 millions deuros de capital bloqu pour soutenir le rseau mondial des Alliances franaises et assurer sa professionnalisation ; cest important de continuer car au vu, notamment, de la fermeture des centres culturels franais en Europe, notre rseau est appel de plus en plus tre le grand rseau culturel tranger. | |||
Marie Joannidis | |||
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