| |||
| 31/03/2009 | |||
| Confrence mondiale contre le racisme (20 au 24 avril 2009) Suivi de Durban : comment surmonter les divergences politiques? | |||
| (MFI) Tout comme Durban en Afrique du Sud en 2001, le suivi de la Confrence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xnophobie et les formes dintolrance qui y sont lies, prvue du 20 au 24 avril 2009 Genve, suscite bien des controverses concernant Isral et la dfense des religions qui risquent docculter le principal sujet, la situation difficile et parfois tragique des migrants. | |||
| Face aux dfections annonces de pays comme lItalie, les Etats-Unis, le Canada et bien sr Isral et des menaces dabsence de la Grande-Bretagne et mme de la France, le ngociateur russe Yuri Boychenko, charg de prparer un texte de consensus afin dviter un chec cuisant, a dulcor le texte controvers. Ce texte de 17 pages ne mentionne plus explicitement Isral et la volont de certains pays dassimiler le sionisme une forme de racisme, alors que le document prparatoire initial consacrait plusieurs paragraphes lEtat hbreu et la question palestinienne. De mme la notion de diffamation des religions introduite par les pays musulmans a t remplace par celle dincitation la haine raciale et religieuse alors que les demandes de rparation lies lesclavage et la colonisation ont t gommes. En revanche, sous la pression de pays musulmans, africains et du Vatican, la question des discriminations lies lhomosexualit ne figure plus dans le projet de dclaration. Plusieurs pays europens, dont la Suisse, et des pays issus de tous les groupes rgionaux reprsents lOnu ont ainsi adopt une dclaration de soutien au nouveau projet et appel la poursuite des ngociations. Il y a des concertations europennes pour avoir une position commune. Nous souhaitons maintenir cette dynamique europenne pour peser sur ces ngociations afin dobtenir llaboration dun texte utile la lutte contre le racisme, non stigmatisant , a dclar, le 20 mars, le porte-parole du ministre franais des Affaires trangres Eric Chevallier. La ngociation se poursuit. Nous avons clairement indiqu que plusieurs points ncessitaient une volution srieuse par rapport au texte initial qui avait t propos en fvrier. Il y a aujourdhui un facilitateur russe qui fait un excellent travail pour essayer de tenir compte des diffrentes propositions. Laissons ce processus se poursuivre quelques jours 200 millions de migrants internationaux traits comme des citoyens de deuxime classe Pour la France en effet, il serait inacceptable que la lutte contre le racisme soit ternie par lintroduction de considrations contraires son objet, comme toute expression de racisme, toute rfrence la notion de diffamation des religions, car ce concept est incompatible avec la libert dexpression et de conscience, qui est au cur de la Dclaration universelle des droits de lHomme ou toute stigmatisation dIsral en tant que tel. De mme la Grande-Bretagne conditionne sa participation un changement de cap dans les textes de la confrence. Nous avons maintenant une bonne base, solide, pour les Etats alors que nous entrons dans la phase finale , a dclar la Haut Commissaire aux droits de lhomme, Navi Pillay, soulignant quelle esprait un consensus qui puisse aider concrtement des centaines de groupes et des millions dindividus victimes du racisme et dautres formes dintolrance tout autour de la plante. Selon lOnu, prs de 200 millions de migrants internationaux dans le monde sont frquemment traits comme des citoyens de deuxime classe, souvent privs de leurs droits et exposs la xnophobie et au racisme. Si la Confrence mondiale contre le racisme de 2001 a soulign lampleur des dfis poss par les migrations et leur impact sur les droits de lhomme en gnral, la runion de suivi pourrait aider relever ce dfi et changer cette ralit. Environ la moiti de toutes les migrations internationales seffectue des pays en dveloppement vers des pays dvelopps, ce qui signifie que la migration Sud-Sud est aussi importante que la migration Sud-Nord. La triste ralit, souligne Navi Pillay, est que la grande majorit des tats na pas encore accept la notion que les non-ressortissants jouissent des droits de lhomme au mme titre que les ressortissants. Les migrants sont encore victimes de discrimination dune manire inacceptable dans presque toutes les socits et sont gnralement soumis des conditions de travail et de rmunration bien infrieures aux normes dont jouissent les citoyens. Les migrants se voient systmatiquement refuser les droits la scurit sociale ou au logement, et sont exclus de lemploi et dautres opportunits , a-t-elle dplor. Elle a galement soulign la tendance dangereuse croissante criminaliser la migration irrgulire dans de nombreux pays , alimente par des sentiments xnophobes et conduisant des violations des droits de lhomme des migrants . Le racisme possible prcurseur du gnocide De son ct, le Rapporteur spcial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xnophobie et de lintolrance qui est associe, Githu Muigai, a soulign le rle crucial des mdias, pourvoyeurs dinformation, dans la lutte contre le racisme. Il a aussi partag les inquitudes exprimes par le secrtaire gnral de lOnu, le Coren Ban Ki-moon, concernant laugmentation inquitante des actes de haine et dintolrance lis en partie au terrorisme et laccroissement des migrations. Le racisme existe dans tous les pays et je demande instamment ces derniers de se concentrer pour y faire chec , a dailleurs affirm ce dernier alors que Navi Pillay a estim que la discrimination raciale et lintolrance peuvent conduire au nettoyage ethnique et au gnocide . Marie Joannidis | |||
|
