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07/07/2009 | |||
35me session de lAssemble parlementaire de la Francophonie (1) Recrudescence des coups dEtat : un flau dans lespace francophone | |||
(MFI) La 35e session de lAssemble parlementaire de la Francophonie sest ouverte le 5 juillet 2009 dans lenceinte de lAssemble nationale franaise Paris. Sous la prsidence de Guy Nzouba-Ndama, prsident de lAssemble nationale du Gabon, elle sest penche notamment sur les consquences de la crise financire dans les pays en dveloppement et sur la srie de crises politiques au sein de lespace francophone. | |||
Devant 300 parlementaires francophones venus de 73 pays, Bognessan Arsne Y, rapporteur de la commission politique de lAssemble parlementaire de la Francophonie (APF), et dput du Burkina Faso, a constat un recul important dans les processus de dmocratisation et sest inquit de la recrudescence du flau des coups dEtat dans lespace francophone. Alors quun an auparavant, aucune section ntait sous le coup dune suspension, la Guine, Madagascar et la Mauritanie ont t suspendus de lAPF au cours de lanne 2009 pour avoir renvers lordre constitutionnel. A lissue de sa 35e session, lAPF a recommand le maintien de la suspension des dlgations guinenne et malgache. En revanche, la tenue, le 18 juillet, de la prsidentielle mauritanienne devrait permettre de lever la suspension du pays de linstance francophone sous rserve toutefois que cette dernire se droule dans des conditions transparentes. Ce ne sont pas les moyens qui manquent mais la volont politique Le Secrtaire gnral de la Francophonie, lancien prsident du Sngal, Abdou Diouf, a soulign galement avec force la gravit de la situation politique au Niger, o le prsident Mamadou Tandja sest accord des pouvoirs exceptionnels , a-t-il dit, affirmant que tous les verrous de la dmocratie ont saut . Pour sa part, la commission politique a dnonc la modification des rgles du jeu lectoral , la qualifiant de pratique condamnable au regard des principes qui doivent rgir une dmocratie . Lors du dbat gnral, les parlementaires ont par ailleurs appel la solidarit des pays du Nord, jugs responsables de la crise (voir article suivant : Les consquences de la crise financire inquitent les francophones). Les pays dvelopps doivent respecter leurs engagements en ce qui concerne laide publique au dveloppement , a dclar Mamadou Seck, le prsident de lAssemble nationale du Sngal. Les parlementaires ont exprim leur inquitude face laccumulation des difficults conomiques et financires des pays africains. Le revenu par habitant a chut de 20 % et la mortalit infantile augmente , a averti Abdou Diouf. Etant donns les moyens allous aux dpenses militaires et de sauvetage bancaire, on est oblig de faire le constat que ce ne sont pas tant les moyens qui manquent que la volont politique . Vers une Dclaration universelle sur la dmocratie parlementaire ? Cre en 1967 sur une proposition de Lopold Sdar Senghor, lAPF a cependant pour principale mission de dvelopper la dmocratie et de soutenir les parlements. Les parlementaires ont ainsi travaill ltablissement de critres de dfinition de la ralit dmocratique des parlements. Dveloppant la rflexion sur les conflits dintrt et le cumul des mandats, ces travaux sinscrivent dans une dmarche instaure par le Programme des Nations unies pour le dveloppement (PNUD) qui vise dici 2010 ladoption par lAssemble gnrale de lONU dune Dclaration universelle sur la dmocratie parlementaire . Autres mesures de soutien aux parlements, les formations destination des parlementaires et des stages pour les hauts fonctionnaires, organiss notamment en France o ont lieu des sessions dtudes lEcole nationale dadministration (ENA). Un sminaire sest aussi droul Lom en octobre 2008 qui a abord la question du contrle budgtaire par les parlements, et un autre, Kinshasa, en novembre de la mme anne, sur le statut et le rle de lopposition dans une dmocratie parlementaire. Cest aussi dans ce cadre qua t mis en place le programme Noria. Cr en 2002, il vise rduire la fracture numrique afin de rendre linformation parlementaire plus accessible. Dot dun budget de 500 000 euros par an, il est pratiqu dans une vingtaine de parlements du Sud, principalement en Afrique sub-saharienne, sous diverses formes qui vont de la mise en place de rseau informatique la formation dinformaticiens et de webmestres. Noria participe aussi la cration de sites Internet en franais. Le programme alimente les bibliothques des parlements avec des ouvrages en langue franaise. Lela Beratto Le partage du franais est notre atout Quapporte lAssemble parlementaire de la Francophonie aux parlements nationaux ? Dpute camerounaise et membre du Rseau parlementaire des femmes, Marie-Rose Nguini Effa donne ici son point de vue. MFI : Quel est latout de la Francophonie par rapport aux autres organisations internationales ? Marie-Rose Nguini Effa : Le rle de la Francophonie est crucial, cest une vigie de la dmocratie. Le partage du franais est notre atout. Au moment dappliquer les textes internationaux, certains pays jouent sur le fait quils nont pas la mme comprhension des textes. Comme nous parlons la mme langue, et que nous avons les mmes dfinitions, il ny a pas dobjection possible. MFI : Quel rle jouent les parlementaires francophones dans les parlements nationaux ? MRNE : Mme si les pays ont vot des textes, cest leur application qui fait souvent dfaut. Il faut donc sassurer quune part du budget leur est consacre. Il faut aussi faire voter des lois qui permettront de les mettre en uvre. Cest notre rle, nous sommes parlementaires et nous pouvons le faire sans avoir besoin de moyens extrieurs. Nous pouvons obliger un gouvernement prendre des mesures en lui posant des questions, en interpellant un ministre lAssemble ou en demandant une enqute parlementaire. Propos recueillis par Lela Beratto Marie Rose Nguini Effa. Rapport sur La situation des femmes rfugies, APF. Rseau des femmes parlementaires, 2009. | |||
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