Accueil « première classe » pour Grace Mugabe à Hong-Kong. L'épouse du président zimbabwéen a été aperçue le 16 octobre 2009 dans le carré VIP de l'aéroport avec une escorte de huit personnes. C'est la première fois qu'elle y revient depuis qu'un tribunal chinois a décidé qu'elle ne serait pas inquiétée pour avoir agressé un photographe. En janvier 2009, Grace Mugabe, prise d'une colère très violente, avait frappé au visage un journaliste qui l'attendait à la sortie de son hôtel. Richard Jones avait terminé sa mission à l'hôpital et porté plainte.
Mais la First Lady bénéficie de l'immunité diplomatique. Elle peut aujourd'hui revenir sans inquiétude à Hong-Kong et rendre visite à sa fille qui y fait des études. Privée depuis quelques années des grands magasins des capitales européennes, Grace Mugabe, réputée pour sa collection de chaussures de luxe, a pris l'habitude d'aller faire son « shopping » en Asie et ne compte pas y renoncer. Le couple présidentiel a acquis à Hong-Kong une villa d'une valeur de quatre millions et demi d'euros en février dernier. De nombreux pays ont interdit à la famille Mugabe tout accès à leur territoire mais la Chine souhaite préserver les bonnes relations commerciales avec le Zimbabwe.
Tsvangirai fatigué d'avaler des couleuvres
Pendant ce temps, le Premier ministre du Zimbabwe Morgan Tsvangirai partait en tournée pour tenter de convaincre les pays d'Afrique australe d'intervenir dans son bras de fer avec le président Robert Mugabe. « Le Premier ministre, un des trois principaux signataires de l'accord de partage du pouvoir, a quitté le pays pour informer les leaders régionaux de la décision de son parti » - celle de couper tous les liens avec le parti présidentiel -, a déclaré le porte-parole de M. Tsvangirai, James Maridadi. « Il va profiter de cette opportunité pour rendre compte des problèmes du gouvernement d'union aux autres membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). C'est à la SADC de sauver la situation », a souligné le porte-parole. Tsvangirai a quitté Harare le 19 octobre pour se rendre en Afrique du Sud, et devait poursuivre cette tournée en Angola, en République démocratique du Congo (RDC), qui préside le bloc régional, et au Mozambique, à la tête de l'organe de sécurité de la SADC.
Les déboires judiciaires de Roy Bennett, un proche du Premier ministre qui est sous le coup d'un procès pour "terrorisme" qui vient d'être reporté au 9 novembre prochain, sont au cour de la crise au sein du gouvernement d'union nationale formé il y a huit mois. Cet ancien fermier blanc, membre du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, avait été arrêté le 13 février, jour de la formation du gouvernement d'union dont il devait faire partie en tant que vice-ministre de l'Agriculture. Il a passé un mois en prison avant d'être libéré sous caution en mars. La semaine dernière, un juge a voulu le remettre en prison.
Fatigué d'avaler des couleuvres, Tsvangirai a déclaré le 16 octobre avoir suffisamment « masqué les défauts du gouvernement d'union ». Dénonçant un partenaire « indigne de confiance », il a annoncé suspendre tout contact avec le clan présidentiel jusqu'à la « restauration de la confiance ». Le même jour, les Etats-Unis ont appelé à « maintenir la pression » sur le président zimbabwéen afin qu'il mette en ouvre l'accord de partage du pouvoir avec l'opposition. « Nous comprenons la frustration de l'opposition face à l'absence de progrès », a déclaré le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly
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