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23/06/2006
Sida : la nutrition, un besoin immdiat et essentiel

(MFI) La pandmie ncessite une rponse globale. Dans cette rponse globale, il est urgent dinclure une alimentation adapte aux besoins des personnes infectes et des malades. Suite ladoption dune rsolution lors de la 59e Assemble mondiale de la sant, fin mai Genve, les pays sont donc invits par lOMS intgrer immdiatement la nutrition dans les programmes de lutte contre le VIH/Sida .

Il ny a pas de sant durable sans une nutrition saine. En cas de maladie, pas de retour une sant durable sans une nutrition saine. Le systme immunitaire ne peut pas fonctionner correctement, ni se renforcer sans une nutrition saine. Cest tellement vident, et tellement occult par lurgence quon oublie de le dire, et dagir en ce sens. Cette fois, lOMS na pas oubli de le rappeler lors de sa 59e Assemble mondiale qui a inclus, parmi ses principales recommandations, lintgration de la nutrition dans laction contre le VIH/Sida (1). Cest important pour les ministres de la Sant et les Etats, dont certains ont trs timidement commenc tenir compte de ce facteur-cl. Important aussi pour tous les malades non ligibles aux antirtroviraux, et pour tous les sropositifs, quils soient dAfrique, dInde ou de Russie.

Mres et nourrissons

Ce nest pas daujourdhui que lOMS sintresse aux liens ente nutrition et sida. En 2002 paraissait un excellent livret codit avec la FAO, Vivre au mieux avec le VIH/Sida Un manuel sur les soins et le soutien nutritionnels lusage des personnes vivant avec le VIH/Sida (2). En 2004, lorganisation a mis des recommandations nutritionnelles pour les femmes infectes et leurs enfants, ainsi que pour les populations de rfugis, les communauts qui les accueillent, et le nourrisson dans les situations durgence. En avril 2005, lOMS a effectu Durban, en Afrique du Sud, une runion de consultation technique sur le sida en Afrique. Des experts y ont examin en dtail les donnes scientifiques les plus rcentes sur les macronutriments (glucides, protides, lipides) et les micronutriments (vitamines, oligolments, antioxydants, etc.) ncessaires aux personnes infectes, notamment aux femmes enceintes et allaitantes ainsi quaux malades sous traitement antirtroviral qui tient le virus en chec mais ne restaure ni le systme immunitaire ni la sant. Il est rappel que pour retirer tous les bnfices des antirtroviraux, un apport alimentaire adquat est essentiel.

Micronutriments multiples

Il a t constat que les carences en micronutriments constituent un problme important pour les personnes vivant avec le VIH , carences qui favorisent notamment un risque accru dinfections opportunistes . Lorganisation recommande donc un rgime alimentaire fournissant tout lventail des micronutriments essentiels . Concrtement, les besoins nergtiques sont accrus de 10 % chez les adultes et les enfants infects de manire asymptomatique ; chez les adultes malades, ils sont accrus de 20 % 30 %. Chez les enfants infects qui prsentent un amaigrissement, de 50 % 100 % ! Pour ce qui est des micronutriments, les adultes et les enfants infects doivent bnficier dapports conformes aux quantits journalires recommandes, grce une alimentation diversifie, des aliments enrichis et une supplmentation, selon les besoins. Selon lOMS, les principales carences combler concernent les vitamines A, B9 (folates), le zinc, le fer et des micronutriments multiples.
Rappelons quune alimentation diversifie comprend chaque jour : de leau pure, des lgumes frais en bonne partie crus (sous forme de jus ou de pures si lintestin est fragilis), des fruits mrs, des graines et des huiles vierges de premire pression froid, des protines animales (poissons, ufs de ferme, etc.) et/ou vgtales (lgumes secs, arachides, noix, soja, lupin, champignons, spiruline et autres algues), des graines germes, des crales peu ou pas raffines (riz, millet). A ceci, des nutritionnistes et des cancrologues ajoutent aujourdhui : de qualit biologique, sans pesticides ni additifs.


Thrapies traditionnelles

Parmi les recommandations concrtes que lOMS invite mettre immdiatement en uvre tous les niveaux : faire de la nutrition une partie intgrante de la riposte au VIH/Sida ; sensibiliser les dcideurs lurgence du problme et aux mesures ncessaires pour incorporer la nutrition aux programmes de prvention ; combler les lacunes recenses dans la formation des agents de sant et en milieu hospitalier ; amliorer les conditions demploi des ditticiens et des nutritionnistes ; valider des outils simples pour valuer le rgime alimentaire et le recours la supplmentation, y compris les thrapies traditionnelles et les mdecines parallles ; revoir et actualiser les directives existantes en faveur dune gestion intgre de la maladie ; encourager les revues scientifiques faciliter la publication de comptes rendus de recherches et de rsultats obtenus grce au recours aux meilleures pratiques.
On sait maintenant, de source scientifique, que lalimentation rapidement dcrite ci-dessus, adapte aux besoins spcifiques de chacun, est bnfique en cas de sida, ainsi que de la plupart des troubles de sant ou maladies. Mieux : elle est incontournable.

Henriette Sarraseca


www.who.int/fr/ : taper nutrition et sida .
www.fao.org//DOCREP/006/Y4168S/Y4168S00.HTM




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