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18/08/2006 | |||
Sida : une nouvelle piste de recherche majeure (I) | |||
(MFI) Quelques jours avant louverture du congrs international de Toronto (13-18 aot), une quipe de chercheurs a mis en vidence le rle crucial de la muqueuse et de la sant intestinales dans la maladie. Leurs conclusions pourraient ouvrir la voie des rponses thrapeutiques de premire importance, notamment pour lAfrique. Jusqu prsent, on imaginait plutt l attaque virale traversant la muqueuse intestinale pour aller coloniser des cellules immunitaires dans lorganisme. Or, cest dans lintestin mme que se livre la grande bataille juste aprs linfection , dclare Satya Dandekar, professeur de microbiologie luniversit de Californie, spcialiste du sida depuis quinze ans. Porte-parole dun groupe de chercheurs signant un article dans le Journal of Virology (numro daot), la scientifique dorigine indienne ajoute : Cest bien dans lintestin, dont le tissu lymphode associ reprsente 70 % des dfenses immunitaires de lorganisme, que se produit la destruction des cellules immunitaires en cas de sida. Destruction massive en un premier temps, prolonge par une inflammation persistante qui sape les dfenses. Voil pourquoi, peut-tre, le traitement antirtroviral classique, ne prenant pas en compte cette composante cruciale de la maladie, narrive toujours pas la gurir. Cest comme si lintestin servait de rservoir viral, nous empchant daider les malades se dbarrasser du virus , a-t-elle ajout. Et mme lorsque les analyses sanguines laissent penser que le traitement est efficace, le virus, dans lintestin, continuerait de faire chec aux dfenses immunitaires, et cela indpendamment de la date du dbut du traitement. Lquipe a dabord suivi un groupe de personnes qui, HIV- positives depuis plus de dix ans et ne prenant pas dantirtroviraux, prsentaient toujours un systme immunitaire sain, y compris un taux normal de lymphocytes T. En examinant leur tissu lymphode intestinal, nous ny avons pas constat de destruction de lymphocytes T , note la chercheuse. En un second temps, lquipe a suivi un groupe de patients sous ARV afin dvaluer la normalisation du tissu lymphode sous traitement ; des analyses de sang et de tissu intestinal ont t faites en dbut de mdication et trois ans aprs. Dans ce cas, les chercheurs ont constat une inflammation qui inhibe les fonctions de dfense du tissu lymphode, induit une destruction cellulaire massive et dsquilibre la flore intestinale. Intestin et immunit Quest-ce qui provoque cette inflammation ? Quest-ce qui, surtout, provoque son emballement et sa persistance ? De fait, la recherche classique commence peine sintresser au rle de lintestin dans limmunit, et le fonctionnement du GALT (Gut Associated LymphoId Tissue, cest--dire le tissu lymphode associ lintestin) est encore peu connu dans son dtail. En 2004, une autre quipe de chercheurs (du NIH, lInstitut national de sant nord-amricain) constatait : Cest dans le tractus gastrointestinal bien plus que dans le sang ou les ganglions lymphatiques que se produit la destruction la plus importante des cellules CD4, et cela tous les stades de lvolution du sida. La mme anne, une autre notait : Cette destruction se produit tous les stades de la maladie, mme lorsque le patient est sous traitement antirtroviral. Pour tous les malades du sida, et notamment en Afrique, ces constatations rejoignent ce que nous dclarait il y a un an le Pr Luc Montagnier : Il faut savoir que lintestin est une cible majeure du virus du sida. Cest une dcouverte assez rcente. Le virus attaque de faon prfrentielle les globules blancs, les lymphocytes qui sont autour de lintestin, et cela ds le dbut de linfection. Donc, la chute immunitaire initiale porte sur ces cellules qui constituent 60% du total des lymphocytes de lorganisme. Mais cette chute sera dautant plus grave que lintestin est dj la proie de parasitoses, de mycoses, et le site dune flore intestinale gravement dsquilibre cause dun ensemble de facteurs, alimentaires et toxiques. Et le Pr Montagnier ajoutait : En Afrique, o les parasitoses intestinales sont courantes, il y aura une stimulation encore suprieure. Cest sans doute une des raisons pour lesquelles le virus du sida sy propage beaucoup plus facilement dans la population dite htrosexuelle que dans les pays du Nord. ( suivre) Henriette Sarraseca Linflammationcomment a marche ? (MFI) Pour dtruire les bactries et les virus phagocyts, les globules blancs qui montent au crneau respirent cinquante fois plus doxygne que lorsquils sont au repos, afin de crer des drivs oxydants corrosifs : de leau oxygne, de leau de Javel et quasiment la totalit des types connus de radicaux libres. Mais une faible partie seulement de ces scrtions corrosives touchera les pathognes ingrs. Lessentiel diffuse lextrieur du globule blanc, endommageant les lymphocytes helpers qui viennent rcuprer les informations sur les envahisseurs et les tissus alentour, ce qui produit rougeur, enflure et douleur, les manifestations de linflammation. Ces fuites corrosives non seulement font mal, mais elles affaiblissent aussi les agents du systme de dfense. Les antioxydants, vitamine C, vitamine E, bta-carotne, lycopne et slnium en particulier, sont donc trs importants pour rduire les dgts que le systme immunitaire sinflige en cherchant dtruire les attaquants. Deux des raisons principales pour lesquelles nos dfenses, normalement capables de repousser chaque jour de nombreuses attaques par des agents pathognes, se retrouvent insuffisantes et nous exposent au dveloppement dune infection, sont la baisse de lnergie disponible et le manque de vitamines et de minraux, en particulier le zinc et les antioxydants. (Extrait de lexcellent livre Le Guide familial des aliments soigneurs, Dr Jean-Paul Curtay et Dr Rose Razafimbelo, aux ditions Albin Michel) | |||
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