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29/09/2006
La maladie dAlzheimer nest pas une fatalit !

(MFI) La gnration actuelle dadultes nchappera peut-tre pas cette terrible affection, qui frappe dj 25 millions de personnes dans le monde. On sattend ce que le nombre de malades soit multipli par quatre en Chine et en Inde, par cinq en Amrique latine, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Pourtant, il existe dores et dj assez dvidences scientifiques montrant quil est possible de la prvenir.

1. Ce que montre lpidmiologie.

Lhomme moderne vit trs dangereusement : sil rchappe une maladie cardio-vasculaire (18 millions de morts par an dans le monde) ou un diabte nagure dit de la maturit (qui apparat de plus en plus tt), il peut tre frapp par un cancer (premire cause de mort chez les hommes en France avant 65 ans) ou alors sombrer pour toujours dans lAlzheimer. Au Nord comme au Sud de la plante. Mmes causes, mmes effets. Car dans la plupart des cas, ces maladies sont cres par un mme mode de vie, les mmes choix individuels et socio-conomiques, cest--dire les mmes erreurs. LAlzheimer, souligne le Dr Bernard Aranda, neurologue, est bien une maladie de civilisation : elle est, par exemple, quatre fois plus frquente aux Etats-Unis quen Inde. Son augmentation exponentielle concerne tous les pays qui ont adopt le mode de vie occidental () Il y a une identit des facteurs de risque entre les maladies cardiovasculaires et lAlzheimer. Lpidmiologie est clairante : la prvalence des dmences sniles est plus leve chez les Nord-Amricains dorigine japonaise quau Japon ; les tudes comparatives europennes montrent une plus faible prvalence au Sud quau Nord de lEurope. Un article qui vient de paratre dans la revue spcialise Annals of Neurology ( Rgime mditerranen et risque dAlzheimer , juin 2006) indique que cette alimentation, teste sur des groupes de populations en Europe du Nord, en Inde et en Australie, sest montre prventive dans plusieurs troubles ou pathologies comme lobsit, lexcs de cholestrol, le syndrome mtabolique, la dpression ou le diabte ; or, les chercheurs pensent aujourdhui que ces maladies sont intimement lies lAlzheimer ou ne font que le prcder.

2. LAlzheimer est-il d au vieillissement ?

Non, il nest pas d une dgnrescence suppose invitable. De nombreux centenaires conservent lessentiel de leurs fonctions cognitives et, inversement, on a vu des cas avant 40 ans, pour la plupart dits gntiques mais pas toujours. La maladie est-elle associe ou lie au vieillissement ? Seulement dans la mesure o, ainsi que le fait remarquer le Dr Aranda, le vieillissement ne fait quaugmenter le nombre dindividus chez lesquels les troubles associs ont suffisamment de temps pour se dvelopper. Mais il nen est pas la cause. La maladie a longtemps t conue comme un phnomne irrmdiable de fin de vie, peut-on lire sur le site du ministre franais de la Sant. Mais, au cours de la dernire dcennie, les progrs dans sa comprhension ont permis de voir quelle tait bien une maladie comme les autres, certes trs grave, mais sur laquelle il tait possible dagir.

3. Ce que les scientifiques ont observ.

Les scientifiques ont donc observ un ensemble de dysfonctions crbrales spcifiques : dficit de la transmission entre les synapses ; accumulation de plaques amylodes entre les neurones ; enchevtrement de neurofibrilles lintrieur ; mort neuronale ; insuffisance grave de lirrigation du cerveau ; manque dactylcholine (mais aussi dautres neuromdiateurs) ; rsistance linsuline avec dficit en glucose Le cerveau malade est le sige dune inflammation permanente, productrice de radicaux libres.
Au-del de ces observations, on recherche, encore en amont, des causes premires. Certains chercheurs sinterrogent sur limplication dinfections virales, notamment lherps. Depuis longtemps, on a constat aussi que le cerveau de ces malades contient des quantits anormales daluminium, mtal toxique, et des tudes menes aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, en France (Pr Jean-Franois Dartigues, universit de Bordeaux) incluent laluminium parmi les facteurs de risque. Or, laluminium est devenu omniprsent : dans leau du robinet, lalimentation moderne (certains aliments, ustensiles de cuisine, canettes et botes de conserve, feuilles et barquettes jetables quon ne devrait jamais chauffer, additifs), on en trouve aussi dans la plupart des dodorants et certains dentifrices, de mme que dans des mdicaments (il est trs concentr dans les antiacides pour lestomac) et certains vaccins.

4. Toxiques et autres facteurs.

La piste iatrogne mne aussi lexposition des anesthsiques, et aux molcules anticholinergiques : une quipe de lInserm a mis en vidence cette anne un trouble comparable un dbut de maladie dAlzheimer, provoqu par la consommation de ces mdicaments, prescrits de manire courante chez les personnes ges pour lincontinence, le Parkinson ou certains troubles psychiatriques
Dautres chercheurs travaillent sur les taux de mercure, de plomb, de cuivre. Dautres encore sur limplication des pesticides. Car on sait que les facteurs toxiques peuvent favoriser la prcipitation des protines, perturber la sant des cellules, et notamment le travail incessant des enzymes, ces micro-ouvriers sans lesquels aucune transformation chimique ou mtabolique indispensable la vie ne serait possible. Lexposition professionnelle aux champs lectromagntiques, ainsi que cela est relev par le ministre de la Sant, a dsormais sa place dans cette recherche : Cette exposition interfrerait avec lhomostasie du calcium provoquant laccumulation de peptide amylode ; des mdecins ont par ailleurs crit que lutilisation prolonge du mobile rend le cerveau plus permable tous les toxiques.


5. Nutrition saine et mode de vie.

La nutrition, pourtant, et plus largement le mode de vie semblent jouer un rle primordial. Ct thrapies classiques, les molcules chimiques, inhibiteurs denzymes ou candidats-vaccins tests et utiliss ce jour nont quune action partielle et trs modre sur les symptmes de lAlzheimer, et ils savrent parfois trs dangereux. La vraie solution rside donc dans la prvention primaire. Certes, des tudes ont montr que les statines (inhibant la production de cholestrol par le foie) et les AINS (anti-inflammatoires non strodiens) pourraient peut-tre influer en partie sur la progression de cette maladie qui saggrave bas bruit pendant dix ou vingt ans avant le diagnostic. Mais cela, au prix deffets secondaires parfois graves. Autant utiliser des plantes et des substances naturelles (ayant aussi fait lobjet dtudes) comme le curcuma, la lcithine, la sauge, le cassis, lhuperzine, le resvratrol, les vitamines B, les omga 3
Lexcs de nourriture, de graisses satures, dhuiles industrielles, dhydrates de carbone, de sucre - tout comme pour les maladies circulatoires et le diabte - sont des facteurs de risque dAlzheimer. A linverse, rappelle le Dr Aranda, on a constat dans cette maladie des carences en vitamines A, E, C, D, B1, B6, B9, B12, ncessaires aux neurotransmetteurs et antioxydantes Les poissons et aliments riches en omga 3, les lgumes rduisent le risque de dvelopper la maladie. De mme que les jus frais de fruits et de lgumes (tude scientifique de septembre 2006). Le Dr Jean Seignalet, immunologue, notait que parmi ses patients, mme gs, suivant son rgime ancestral , aucun cas dAlzheimer navait t signal. Les auteurs de larticle scientifique cit plus haut concluent, suite une tude de quatre annes sur plus de 2 200 New-Yorkais, quune alimentation bien suivie de type mditerranen est hautement protectrice. Ancestral, crtois, japonais, la plupart des rgimes traditionnels risquent de faire baisser les risques. Avec lindispensable exercice physique, la rduction du stress chronique (et la part ventuelle de la psychologie : dpression, sentiment dinutilit, implication sociale), ils font partie dun mode de vie sain et protecteur. Et le Dr Aranda conseille: A mettre en place ds la quarantaine !

Henriette Sarraseca

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