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13/10/2006 | |||
Chronique Sant | |||
Sida : la charge virale , indicateur fiable ou pas ? (MFI) Une vaste tude, dont le compte-rendu est paru dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) du 27 septembre dernier, fera-t-elle rflchir chercheurs et mdecins ? Elle semble, en effet, branler la croyance selon laquelle la mesure de la charge virale (VIH) serait un indicateur fiable dans lvolution du sida. Jusqu prsent, les scientifiques considraient quune charge virale leve (suprieure 100 000 copies dARN par millilitre de plasma) tait prdictive dune baisse du taux des cellules immunitaires CD4, ainsi que dune volution rapide vers le sida avr . Nous avons montr que ce dogme ne se vrifie pas au cas par cas , a conclu le Dr Benigno Rodriguez, spcialiste des maladies infectieuses de luniversit de Cleveland, et auteur principal de ltude. Celle-ci a consist suivre deux groupes de 1 500 sropositifs, non traits par antirtroviraux, pendant 20 ans. Conclusion des chercheurs : la fiabilit prdictive de la charge virale serait, au niveau individuel, de 6 % seulement. Inversement, nous avons constat quenviron 10 % des patients ayant une charge virale basse ont dvelopp trs vite la maladie. Une charge virale basse ne veut donc pas dire quon ne risque rien. Daprs eux, la mesure de la charge virale nest donc pas un bon indicateur pour dcider si la trithrapie doit tre, ou non, propose. Le nombre de CD4 resterait beaucoup plus fiable : Au-dessus de 350, il vaut mieux attendre, tant donn les effets secondaires des mdicaments. Entre 200 et 350, la dcision nest pas vidente. En tout cas, un simple chiffre nest pas suffisant pour clairer quelquun sur lvolution de son tat (...) Tout ceci veut dire quil existe beaucoup plus de paramtres que ceux que lon peut observer. Lien entre diabte et cancer confirm (MFI) Des chercheurs japonais se sont penchs leur tour sur les liens possibles entre diabte et cancer. Une vaste tude portant sur 98 000 adultes souffrant de diabte, ralise par le Centre national du cancer de Tokyo et parue dans The Archives of Internal Medicine, a montr que chez ceux-ci le risque de contracter galement un cancer est augment de 27 %. Plusieurs hypothses sont mises sur de possibles mcanismes communs aux deux maladies : la production dinsuline en excs chez les diabtiques pourrait promouvoir la croissance cellulaire dans le foie ou le pancras ; le diabte pourrait aussi modifier le taux dhormones sexuelles, ce qui contribuerait laugmentation des cancers hormono-dpendants (ovaires et prostate). Le plus probable pourtant, a conclu le chercheur principal, le Dr Manami Inoue, cest quil ny ait pas de lien causal entre une pathologie et lautre, mais que toutes deux soient lies au surpoids chez bon nombre de patients. Autant dire, encore une fois, que la perte de poids et un mode de vie sain sont ainsi que le raffirment de plus en plus de mdecins, de diabtologues et de cancrologues le meilleur moyen de prvenir et le diabte et le cancer. Mdicaments : trop chers mme pour les riches (MFI) La France est le premier consommateur de mdicaments en Europe, les Etats-Unis le premier du monde. Dans le premier pays, o la Scurit sociale continue de drembourser certains mdicaments (parmi les moins chers), les prix de ceux-ci, fixs par les industriels, les pharmaciens et leurs grossistes, a augment de 110 % pour certains dentre eux, selon une enqute du magazine 60 millions de consommateurs. Dune pharmacie lautre, le prix pay par le malade pour un mme mdicament peut dsormais varier du simple au double. Le record est battu par une molcule dont le prix a grimp de 157 % en six mois. Aux Etats-Unis, dont les citoyens consomment plus de la moiti des mdicaments vendus dans le monde, le prix de ceux-ci continue daugmenter plus vite que linflation, selon ltude effectue par lorganisme indpendant AARP. De mi-2005 mi-2006, les prix ont augment de 6,3 % contre 3,8 % pour linflation. Un antidpresseur, deux bronchodilatateurs et un somnifre ont subi les plus fortes hausses. En termes de cot, cela signifie que pour un seul mdicament peu cher pris vie ce qui est de plus en plus courant un malade devra dbourser 70 dollars de plus par an. Une personne ge, qui en prend souvent plusieurs, verra tout de mme son budget annuel mdicaments augmenter de 300 dollars par an. Pour Sharon Treat, porte-parole dun groupe de juristes fdraux, cest abusif. Les mdicaments les plus vendus sont ceux qui subissent les plus fortes hausses. Cest conomiquement injustifi. On est en train darnaquer et le gouvernement, et le public. Alzheimer : espoirs dus du ct de la recherche (MFI) Plusieurs voies de recherche sont explores pour tenter de comprendre les mcanismes et freiner lavance de cette maladie qui reste incurable. Des chercheurs tentent par exemple dinjecter des anticorps qui sattaqueraient aux protines anormales (immunisation passive). Certains laboratoires veulent mettre au point un vaccin incitant les anticorps naturels sattaquer au peptide bta-amylode, ce constituant des plaques qui touffent les neurones, mais les essais ont d tre arrts car le vaccin avait provoqu une grave inflammation crbrale chez 18 patients sur 300. Les scientifiques travaillent aussi sur des protines (P-glycoprotines) dont la mission est de transporter, par voie sanguine, les molcules nocives hors du cerveau. Ils tentent enfin, surtout, de modifier lactivit denzymes crbrales autres que lactylcholinestrase (cible des seuls mdicaments actuels, mal tolrs par un tiers des patients et peu efficaces) : laminopeptidase ou de la bta-scrtase par exemple. Cest cette dernire qui vient de causer une grave dception aux chercheurs : ils ont en effet constat quelle intervient aussi dans la formation de la myline, cette couche lipidique indispensable la protection et au fonctionnement des neurones Tenter de la supprimer pourrait donc causer des dommages graves aux voies de conduction nerveuse. A partir de maintenant, a dclar le Dr Sam Gandy, neurologue et conseiller principal de lassociation Alzheimer nord-amricaine, nous devrons redoubler de prudence dans la recherche. Par ailleurs, la voie neurologique nest probablement pas la seule explorer puisquon sait maintenant que le systme circulatoire crbral est lui aussi fortement perturb en cas dAlzheimer, que le diabte et le syndrome mtabolique semblent tre dimportants facteurs de risque, et donc que la prvention par lalimentation et le mode de vie parat incontournable. Henriette Sarraseca UNE SCIENTIFIQUE EXPLIQUE Comment le stress influe sur limmunit (MFI) Neurobiologiste et neuropsychiatre, Nicole Bauman a dirig pendant une vingtaine dannes une unit Inserm de neurobiologie molculaire et clinique. Dans une interview accorde au site sant du Nouvel Observateur, elle a confirm la grande influence que le stress peut avoir sur la sant, et notamment sur limmunit. On a mme cr une discipline appele psycho-neuro-immunologie. Un chercheur amricain, Richard Davidson, a mis en vidence que le fait dtre relax avait un effet bnfique sur les ractions immunitaires. Il a montr chez des volontaires pratiquant la mditation, quune vaccination contre la grippe entranait des taux danticorps et une augmentation significativement plus importante des cellules natural killers . On a montr aussi que des personnes qui soccupent dun proche atteint de la maladie dAlzheimer donc stresses au quotidien ragissent moins efficacement au mme vaccin. Ils fabriquent moins danticorps et leurs globules blancs vieillissent plus vite. Comme si le stress chronique affaiblissait leur systme immunitaire. Il semble aussi que le stress rende plus longue la cicatrisation aprs une intervention chirurgicale. | |||
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