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10/11/2006
Diabte 2 : Difficile gurir, facile prvenir

(MFI) Pleins feux sur cette grave maladie le 14 novembre, dclare Journe mondiale du diabte . Les victimes sont toujours plus nombreuses, et de plus en plus jeunes. Victimes dune information insuffisante, du manque de nourriture saine, des mauvaises habitudes modernes de vie, de facteurs de risque pour la plupart vitables.

Le diabte est fils dune double ignorance. Premire ignorance : une personne peut tre dj diabtique, ou pr-diabtique, sans le savoir. Faiblesse inhabituelle, envie plus frquente duriner, baisse brutale et transitoire de la vision, infections rptition Elle peut ngliger ces manifestations, qui passeront inaperues durant des annes. Cest ici que le dpistage peut tre salvateur. Des analyses de sang trs simples permettront de mettre un nom sur ce trouble de sant qui se prsente rarement sans des comparses : surpoids, hypertension, mauvais cholestrol Des millions de diabtiques signorent, qui risquent, si rien ne change dans leur vie, jusquaux effets les plus terribles de la maladie un stade avanc : insuffisance rnale, dommages nerveux, affections cardiaques, accidents crbraux, amputations, ccit. Ces effets peuvent toucher le plus tragiquement les populations dfavorises du Tiers et du Quart Monde, sur lesquelles lOMS veut mettre laccent cette anne.
La seconde ignorance est celle des facteurs de risque. Ceux-ci sont connus, mais encore peu accessibles au plus grand nombre, faute de relais, de campagnes organises par les responsables mdicaux et de moyens suffisants, y compris dans les pays riches. Ces moyens en suffisance ne concernent pas, dabord, des mdicaments coteux ou des appareils sophistiqus (sauf pour les stades avancs de la maladie), mais une alimentation quilibre et saine, ainsi quune bonne hygine de vie. Puisque, ainsi que le notent lOMS et la Fdration internationale du diabte (1), les principaux facteurs de risque du diabte 2 sont comportementaux , savoir : mode de vie sdentaire, alimentation hypercalorique riche en sucre, en sel et en graisses satures mais pauvre en fruits et lgumes, obsit, consommation excessive dalcool, tabagisme. Le stress majore les risques.


Vie et mort loccidentale

Si des gnticiens cherchent, dans le domaine qui est le leur, des gnes de la diabsit ou des mutations de certains chromosomes qui pourraient, dans une minorit de cas, prdisposer une plus grande rsistance linsuline, lpidmiologie et la physiologie sont quant elles trs clairantes pour cette pathologie. Lpidmiologie montre que, dans les pays du Sud, on constate qu mesure que des tranches importantes de la population adoptent une alimentation et un mode de vie loccidentale , lincidence de la maladie, tant de type 1 dailleurs que de type 2, augmente. Tout comme dans les pays du Nord. Une tude portant sur 85 000 infirmires nord-amricaines durant seize ans a montr que neuf fois sur dix, le diabte 2 tait d cinq facteurs : nutrition malsaine, manque dexercice physique, surpoids, alcool et tabac. On sait aussi que la maladie est plus frquente en ville qu la campagne. Quant la physiologie, elle dcrit par le menu sa progression dans lorganisme au cours des ans : troubles passagers mais rptitifs de la glycmie, rsistance accrue des rcepteurs insuline dans les cellules (due pour beaucoup la consommation de graisses de mauvaise qualit qui rigidifient les membranes de ces cellules), augmentation chronique du sucre dans le sang, baisse de production dinsuline par le pancras.

Enfants et adolescents touchs

Le plus inquitant, cest que le diabte 2, nagure dit de la maturit, commence maintenant toucher des adolescents et mme des enfants , soulignent les spcialistes de lEcole publique de sant de Harvard, aux Etats-Unis. (2) Les tudes scientifiques les plus rcentes montrent que lobsit ladolescence accrot non seulement le risque daffections cardiovasculaires et de diabte, mais aussi, en consquence, de mort prmature lge adulte. Elles montrent aussi que la rsistance linsuline, mesure ds ladolescence, peut tre elle seule un marqueur de risque accru de ces deux maladies. On sait aussi quil existe une relation entre la rsistance linsuline et la statose hpatique (le foie gras chez les humains), et que des millions de jeunes Nord-Amricains et probablement de jeunes ailleurs dans le monde souffrent dj de statose hpatique. Or le foie est lorgane qui gre, entre autres, le cholestrol et le glucose. Le numro doctobre du journal Pediatrics comprend une tude montrant que un Nord-Amricain sur dix, dans la tranche dge des 2-19 ans, souffre dj dun foie gras , donc qui risque de mal fonctionner : 5 % des enfants ayant un poids normal en souffrent, 16 % des enfants en surpoids, 38 % des enfants obses. Le taux augmente avec lge () Etant donn le nombre denfants et dadolescents dj touchs, concluent les chercheurs, il est impratif dtudier les interactions de la statose avec des maladies comme le diabte 2 et les affections cardiovasculaires.
En fait, tous les dysfonctionnements organiques et cellulaires qui concourent au diabte et aux maladies cardiovasculaires se conjuguent pour aggraver un tableau que lon nomme syndrome mtabolique. Et tous sont sensibles la mme prvention. La bonne nouvelle, soulignent encore une fois les experts de Harvard, cest que neuf fois sur dix on peut prvenir le diabte 2 par des mesures trs simples dhygine de vie. Et mme en cas de prise obligatoire dinsuline, ces mesures restent indispensables afin den limiter la quantit, den amliorer lassimilation et de prvenir les terribles effets possibles de la maladie.

Henriette Sarraseca


(1) http://www.who.int/diabetes/en/
(2) http://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/diabetes.html



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