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24/11/2006 | |||
Cancer et pollutions : Sans prvention, il ny aura pas de victoire | |||
(MFI) Le cancer est la principale proccupation de sant des Franais, rvle un tout rcent sondage. Le nombre de cancers devrait continuer progresser dans le monde, annonce lOMS. Dans les pays du Maghreb, les taux ont augment fortement au cours des dernires annes Pour Dominique Belpomme, professeur de cancrologie, cest lenvironnement toxique dans lequel nous baignons quil faut surtout assainir. | |||
Je peux dj vous annoncer que le Plan cancer mis en place par la France est vou lchec, de mme que tous les autres plans sils ne prennent pas en compte les pollutions et la prvention , a rpt le Pr Dominique Belpomme lUnesco le 9 novembre alors quil prsentait le Mmorandum de lAppel de Paris. Sous-titr Environnement et sant durable , cet important document prsente 164 mesures concrtes labores par 68 experts internationaux afin de convaincre les dcideurs politiques : au vu des preuves scientifiques existantes, il est plus que temps dagir. Comment ? Constatant que la recherche en matire de thrapeutique a fait trs peu de progrs depuis trente ans sauf pour quelques cancers prcis , et quil est peu raisonnable de fonder tous les espoirs sur de nouvelles molcules ou sur la gntique, le Pr Belpomme souligne que la voie dans laquelle il faut rsolument sengager est celle de la prvention. Dautant que la plupart des facteurs de risque sont identifis. Des milliards de dollars ont t engloutis dans la recherche depuis que le prsident nord-amricain Richard Nixon avait dclar au dbut des annes 70 la guerre au cancer . Guerre perdue puisque les malades, y compris des enfants, sont toujours plus nombreux. Selon lOMS, le cancer a tu 7,5 millions de personnes dans le monde en 2005, dont 70 % dans les pays faible revenu ou revenu intermdiaire. Dans les pays dvelopps, le cancer explose. Aux Etats-Unis, il frappe dj un homme sur deux et une femme sur trois. LEurope totalisait 2,9 millions de nouveaux cas de cancer et plus de 1,7 million de dcs par cancer en 2004. Les cancers de lenfant et de ladolescent augmentent de 1 % et 1,5 % par an. En France, le cancer est devenu la premire cause de mortalit avant 65 ans. Au Maghreb, la hausse des cas est dj trs alarmante : des responsables annoncent 10 000 nouveaux cas par an en Tunisie, 50 000 au Maroc. Face cela, et comme le souligne le Pr Belpomme, le taux de mortalit par cancer des adultes est demeur presque inchang en trente ans : en moyenne statistique, un malade sur deux dcde cinq ans aprs le diagnostic et le dbut des soins (les valuations vont de 45 % 53 %). Chez les enfants, 20 % des cancers sont incurables. Son dclars guris les patients dont la survie dpasse ces cinq annes, mais la rechute reste possible pendant longtemps (de lordre de vingt-cinq ans pour le cancer du sein selon un autre cancrologue, le Pr Henri Joyeux). A moins que les nombreux facteurs de risque ne soient srieusement pris en compte. Grillades et pesticides Au dbut des annes 80, les scientifiques considraient que les facteurs de risque taient surtout dordre alimentaire (35 %) et que les facteurs toxiques se rsumaient lalcool et au tabac. Les responsables de sant publique font depuis lors reposer la politique de prvention primaire sur larrt du tabac (alors que de plus en plus de cancers du poumon frappent des non-fumeurs), la baisse de la consommation dalcool (qui recule alors que la maladie continue davancer) et limportance des fruits et lgumes dans une nutrition varie. Sil est plus que jamais pertinent de mettre laccent sur une nutrition saine et quilibre (comprenant des fruits et lgumes sans pesticides !), de nombreuses substances cancrignes ont t mieux tudies depuis. On a examin les mcanismes daction par lesquels des mtaux toxiques, produits chimiques, pesticides et sous-produits de notre mtabolisme (issus entre autres de la partie brle des grillades ou des caramels contenus dans de dlicieux desserts) peuvent altrer le fonctionnement de lADN au cur mme de nos cellules. Tous ces effets toxiques sont plus rapides et plus graves chez les enfants qui y sont exposs ds avant la naissance, et ensuite par lalimentation, leau, le contact cutan et la respiration. Leucmies et lymphomes Les pesticides notamment (lindane, DDT ou autres), peuvent tre toxiques pour le systme nerveux ; ils ont t associs la leucmie chez lenfant et laccroissement des lymphomes ; de plus, comme leur structure molculaire ressemble celle de certaines hormones, ils peuvent perturber les glandes endocrines en augmentant le taux doestrognes et en inhibant celui des andrognes. Cest--dire quils sont susceptibles dinduire des malformations gnitales chez des bbs aprs exposition in utero, ainsi que le souligne le Pr Charles Sultan, de lInserm, ou encore de stimuler la division de cellules mutes : dans ce cas, ils vont acclrer plus tard la croissance dun cancer en formation dans le sein ou la prostate. En Isral, la mortalit par cancer du sein chez les femmes a dcru de 30 % par suite de rglementations rduisant les niveaux de pesticides dans le lait et les graisses alimentaires. Conclusion du Pr Belpomme, des scientifiques et des mdecins qui participent dsormais sa tentative dinformer lopinion et les dcideurs europens : la priorit est de retirer du march des milliers de produits parmi les plus toxiques. Des produits de remplacement existent, mais de puissants lobbys sactivent pour empcher des dcisions urgentes dtre prises, au mpris de la sant des populations. Pour ces scientifiques lanceurs dalerte , il est urgent aussi denseigner lcologie et lhygine aux enfants ds le plus jeune ge. Ainsi que de former tous les mdecins prendre en compte ces facteurs de risque du cancer et dautres maladies graves, prsents sur tous les continents. Henriette Sarraseca Pour en savoir plus, notamment sur la prvention individuelle possible : http://www.artac.info/static.php?op=30regles.txt http://www.cancerdecisions.com/tips.html http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/SectionSpeciale.aspx?doc=cancer_spec | |||
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