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23/03/2007 | |||
Maladies neurologiques : il est urgent de sattaquer aux causes | |||
(MFI) La sant mentale du monde va de plus en plus mal : selon un nouveau rapport de lOMS, les troubles neurologiques (incluant les accidents vasculaires crbraux, les traumatismes et les maux de tte chroniques) affectent prs dun milliard dhabitants de la plante ! Parmi ceux-ci, une partie de plus en plus importante est frappe de troubles neurologiques dgnratifs (Parkinson, Alzheimer, Huntington, sclrose en plaques, etc.). Pourquoi ? | |||
Les chercheurs sont diviss. Une bonne partie de la recherche actuelle tant finance par les laboratoires pharmaceutiques, le but de cette recherche est de trouver des molcules pour de nouveaux mdicaments pouvant gnrer un maximum de bnfices. Parmi ces mdicaments, certains sont utiles, dautres inutiles ou nocifs. Une autre partie de la recherche sintresse aux causes des maladies, ce qui pourrait permettre ensuite de les prvenir. Dans le champ des maladies neurologiques, le clivage entre ces deux recherches est de plus en plus frappant. Alors que la premire se centre sur les mcanismes et les effets des maladies, par lobservation de la cellule et du gne ce qui peut difficilement dboucher sur une vritable prvention , la seconde a depuis plusieurs annes tabli des liens entre une partie de ces maladies et lenvironnement, notamment les pollutions, prsentes aujourdhui partout sur Terre. Lincidence croissante daffections dgnratives du systme nerveux analogues la maladie de Parkinson mais touchant principalement les sujets jeunes est maintenant explique par la contamination de ces derniers par des pesticides organophosphors, dont on a clairement montr quils saccumulaient dans le cerveau et y craient de multiples altrations enzymatiques , rappelle le Pr Dominique Belpomme, cancrologue, dans son tout dernier livre intitul Avant quil ne soit trop tard (d. Fayard). Et, citant des chercheurs, le mdecin, qui a rassembl des centaines dentre eux autour de lAppel de Paris lanc lUnesco, poursuit : Si laluminium contaminant leau de boisson [il sagit de leau du robinet] est dsormais reconnu comme tant un facteur lorigine de certaines formes de la maladie dAlzheimer, des facteurs autres que le vieillissement sont en cause pour expliquer lincidence fortement croissante de cette affection. LAlzheimer et dautres dmences affectent dj 24 millions de personnes dans le monde. Ses trois enfants sont ns autistes Quant lautisme, en forte augmentation, il serait en partie secondaire une intoxication par le mercure, crit le professeur. A la fin dune de mes confrences, une mre est venue me voir, en larmes, pour mexpliquer quayant t contamine par le mercure elle avait elle-mme contamin ses trois enfants et que tous taient ns autistes. Plusieurs rapports scientifiques, en effet, ont montr quune exposition de faibles niveaux de mercure lors dune grossesse pouvait provoquer des dommages crbraux chez les enfants. Lexposition aux mtaux et divers polluants est de plus en plus mise en cause, au point que limagerie mdicale est maintenant utilise aussi pour dtecter et cartographier ces lments toxiques dans les tissus crbraux : luniversit de Sydney (Australie), par exemple, vient de mettre au point une mthode utilise pour le moment sur des rats souffrant de maladies neurologiques induites chimiquement. En dix ans, le nombre des enfants autistes a t multipli par trois aux Etats-Unis, ainsi que le montrent des tudes ordonnes par le Congrs en lan 2000. Trois associations viennent de lancer un cri dalarme (voir www.cniid.org) et militent pour linterdiction mondiale du mercure, en particulier dans ses usages mdicaux (tensiomtres, thermomtres, amalgames dentaires, certains vaccins aux Etats-Unis, le mercure a t retir il y a quatre ans de tous les vaccins destins aux nourrissons). Lexposition au mercure est par ailleurs multiple : on trouve du mercure dans diverses industries (centrales charbon, production de soude ou de chlore), dans des produits courants comme les lampes fluorescentes ou les piles (et donc dans les missions dincinrateurs), dans les terres et les cours deau, et donc dans la chair des animaux, notamment les gros poissons gras comme le saumon ou le thon cest pourquoi on recommande aux femmes enceintes les petits poissons situs en bas de la chane alimentaire comme les harengs ou les sardines. Additifs dangereux pour le cerveau Parmi les causes de laccroissement mondial des maladies neurodgnratives, il y a donc les mtaux et la chimie toxiques (dont les sous-produits du DDT et autres pesticides) que les animaux et les humains absorbent par lair, leau et les aliments. Il ne faudrait pas oublier non plus un certain nombre de mdicaments ayant des effets toxiques prouvs sur les neurones dont les chimiothrapies lourdes anticancreuses, de plus en plus courantes , ni les ondes lectromagntiques qui semblent faciliter la pntration des toxiques dans le cerveau. Depuis les travaux du Pr Henri Laborit, au moins, les chercheurs connaissent par ailleurs le rle dltre du stress chronique sur notre dlicate machine penser . Dautres scientifiques encore ont montr comment une nutrition inadapte peut fragiliser nos neurones jusqu la maladie : la malbouffe moderne est, dune part, dsquilibre et assaisonne de dangereux additifs baptiss par eux excitotoxines , dautre part dpourvue des nutriments indispensables au bon fonctionnement et la dfense de ces cellules nerveuses et crbrales (vitamines A, C, E, D, vitamines du groupe B, acides gras polyinsaturs, magnsium, etc.). Gluten, parasitoses et inflammations Au chapitre de la nutrition, des chercheurs et des mdecins ont constat que des cas dautisme, dhyperactivit, dpilepsie et mme de schizophrnie taient grandement amliors, ou guris, suite la suppression du gluten (protine contenue dans le bl, le seigle et lorge) et des laitages de vache. Leurs travaux, notamment ceux des professeurs Reichelt en Norvge, Pelliccia ou Montinari en Italie, fournissent une explication ce qui peut tonner au premier abord : en saccumulant dans lorganisme, notamment dans lintestin, les mtaux toxiques inhibent une classe denzymes charges de dgrader ces aliments. Mal dgrads, ceux-ci produisent des peptides opiacs qui passent dans le sang travers une muqueuse intestinale enflamme, se fixent sur le systme neuronal et en perturbent le fonctionnement (voir http://filariane.org et www.stelior.org). De plus en plus, ce lien entre premier et second cerveau (lintestin) passionne la recherche la suite de toutes les mdecines traditionnelles. Parmi les causes de lpilepsie, par exemple, qui frappe au total 50 millions de personnes, dont 40 dans le Tiers Monde, on compte les tnias ou la schistosomiase. Dans les mesures de prvention de lpilepsie, lOMS recommande donc la lutte contre les parasitoses. Toutes les infections peuvent, selon le terrain de chaque individu, tre associes des troubles neurologiques graves. On le voit : les vritables causes des troubles neurologiques sont multiples, pour beaucoup identifies, et agissant probablement de concert. Ds lors, la prvention est urgente, et la recherche mdicamenteuse ne peut logiquement tre quune petite partie de la stratgie adopter. | |||
Henriette Sarraseca | |||
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