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05/06/2007
Obsit : le poids des aliments bon march

(MFI) En mme temps que demeurent des poches importantes de famine ou de malnutrition dans le monde, lpidmie dobsit continue de stendre. Chez les pauvres plus encore que chez les riches. Les causes de lobsit sont aussi conomiques et sociales : le traitement exige des dcisions politiques denvergure.



Des produits gras, sucrs et pas assez chers

En liaison avec une agriculture productiviste et un peu erratique, les auteurs du livre Tous obses ? (1), rcemment paru, pointent du doigt une des explications de lobsit : la production industrielle daliments gras, sucrs et peu coteux. Aux Etats-Unis, le prix relatif de ces aliments na cess de diminuer depuis 1980. Cest aussi cette date que lon fait remonter les dbuts de lpidmie dobsit. Concidence ? Dans le mme temps, les prix des fruits et lgumes, du poisson, du lait ont augment. Il est plus profitable de commercialiser des produits crateurs dobsit. La grande distribution et la restauration rapide participent ainsi luniformisation des cultures culinaires. Corollaire : la perte de la diversit et de la tradition alimentaires contribuent lobsit.



Des portions gantes

La taille des portions a beaucoup augment : La matire premire compte de moins en moins dans le prix de la nourriture prte manger , rsume le Pr de nutrition Marian Apfelbaum dans la prface du livre. On propose des rations doubles pour un prix peine plus lev que celui dune ration simple. Les produits vendus dans les fast foods amricains sont 2 5 fois plus volumineux quil y a vingt ans. La contenance des sodas et boissons sucres est passe de 180 ml dans les annes cinquante 340 ml en 1970 et plus dun demi-litre en 2000 ! Mme les paquets de chips sont 2 3 fois plus gros. Or les travaux scientifiques montrent que lapptit sadapte au volume de lassiette, sans quil y ait rassasiement : on mange plus sans sen rendre compte



Les enfants, cibles de choix

La publicit continue le travail de sape. On dpense beaucoup plus pour promouvoir les friandises que les fruits et lgumes. Dans les pays anglo-saxons, aux heures des missions tlvises pour enfants, 7 spots sur 10 concernent des produits alimentaires riches en graisse, sucre et/ou sel. Crales, boissons sucres, confiseries et snacks : la bande des quatre , un quatuor muscl en calories, est maintenant venue sagrger la publicit pour le fast food. Un club des 5 particulirement obsogne



Des pistes pour ragir

Cest ici que lindividu doit rgir, prvenir : bien choisir son alimentation, faire de lexercice Mais leffort individuel ne suffit pas si lenvironnement ne sy prte pas. Ce qui implique, par exemple, un rythme de travail plus souple avec des lieux et des pauses pour de lactivit physique, un urbanisme plus favorable la marche ou au vlo. Lducation des catgories sociales dfavorises. Des subventions peut-tre pour diminuer le prix des fruits et lgumes. Des programmes nutrition et sport dans les coles, lamlioration des cantines, etc. Parmi les pistes explorer, les auteurs suggrent aussi de faire attention au cot des calories transportes, de privilgier une agriculture et une consommation plus localises. De faire payer ceux qui profitent de lobsit et de taxer la junk food : boissons sucres, confiseries, sucreries, chips, biscuits apritifs
Face au flau de lobsit, une prise de conscience collective est urgente. Elle seule pourra entraner les rformes politiques et conomiques ncessaires. Aura-t-elle lieu et est-il encore temps ?

MFI/Cerin

(1) Francis Delpeuch, Bernard Maire, Emmanuel Monnier : Tous obses ? Prface de Marian Apfelbaum. Editions Dunod (Quai des Sciences)





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