Rechercher

/ languages

Choisir langue
 
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Sant Liste des articles

12/06/2007
Chronique Sant

Certains mdecins ne veulent plus de cadeaux

(MFI) Chaque anne, lindustrie pharmaceutique consacre des milliards de dollars la promotion de ses produits des plus utiles aux plus chers et aux plus dangereux auprs des mdecins prescripteurs. Pour la seule anne 2000, plus de 15 milliards de dollars ont ainsi t dpenss aux Etats-Unis sous forme de cadeaux, chantillons, voyages, sminaires dits de formation continue , dners et autres symposiums sponsoriss. Cette pression exerce sur les mdecins commence ds la Facult et continue dinfluencer aussi bien les praticiens de ville que les hospitaliers. Rsultat : beaucoup trop de mdicaments prescrits et plus de 100 000 morts par an suite aux effets dits secondaires rien quaux Etats-Unis. Depuis peu, dans les pays anglo-saxons, les tudes se multiplient pour valuer et condamner ces pratiques lourdes de consquences pour les malades. Un ancien visiteur mdical tmoigne : Ctait mon travail de dterminer le prix de tel ou tel mdecin. Certains sont convaincus par des donnes scientifiques solides, dautres par des gards et des marques damiti, dautres encore par des dners fins dans les restaurants les plus chers.
Des groupes de mdecins, pour le moment minoritaires, commencent sexprimer pour rejeter cette collusion. Lun deux propose un site internet trs document au nom vocateur : www.nofreelunch.org (non aux invitations djeuner !). Nous nous sommes donn pour mission, crivent ces mdecins, dencourager les soignants pratiquer la mdecine en fonction de donnes scientifiques plutt que de promotion pharmaceutique . Evoquez ce problme autour de vous, conseillent-ils, parlez-en votre chef de service lhpital, crivez aux associations de confrres, manifestez votre inquitude et votre mcontentement, refusez les invitations djeuner et mme les plus petits cadeaux. Et si vous avez besoin de gadgets ou de stylos gratuits, adressez-vous nous : nous vous en enverrons !

Insuffisance rnale en forte hausse

(MFI) Les cancers des reins sont en augmentation. Linsuffisance rnale aussi. Aux Etats-Unis, le Journal of the American Medical Association (Jama) vient de publier les taux de prvalence pour la priode 1999-2004 : 16,8 % de la population ge de 20 ans au moins souffre aujourdhui dinsuffisance rnale, contre 14,5 % dix ans plus tt. Un Amricain sur cinq pourrait bientt tre affect dinsuffisance rnale lgre (stade 1) grave (stade 5). Aux stades ultimes, cette insuffisance na pas dautre issue que la dialyse, un traitement lourd, cher, et alatoire : le nombre de malades gs de plus de 80 ans dialyss a augment de 57 % en moins de dix ans, et un sur deux dcde dans la premire anne du traitement.
Quels sont les principaux facteurs de risque de linsuffisance rnale ? Lhypertension et lobsit, ainsi que les affections cardiovasculaires et le diabte deux maladies qui explosent dans le Tiers Monde. La priorit est donc dviter ou de retarder au maximum les stades dinsuffisance grave, en prvenant dabord les troubles et maladies cits.
La nutrition et lhygine de vie sont fondamentales. Une tude italienne, publie fin mai dans lAmerican Journal of Kidney Diseases, vient de montrer quune nutrition riche en lgumes et fruits et pauvre en protines suivie durant deux ans permet de retarder lentre en dialyse de prs de dix mois. Depuis toujours, on sait en mdecine que lexcs de protines, notamment dorigine animale, fatigue les reins. On sait aussi que lexcs de sel et les minraux sous forme de chlorures, les eaux calcaires et trs minralises bues en continu, de mme que les mtaux lourds et nombre de mdicaments chimiques (dont, notamment, des mdicaments contre le diabte !) peuvent tre nocifs pour les reins, un organe constitu de millions de micro-vaisseaux, et de ce fait trs facilement endommag par toutes les grosses molcules.

LOMS dclare que les bbs ont besoin dtre nourris

(MFI) Quatre grandes organisations mondiales spcialises dans la sant se sont associes pour publier le 7 juin un communiqu commun soulignant une vidence. Pour ne pas mourir ou tomber malades, les bbs ont besoin dtre nourris ! En termes officiels, cela donne : LOMS, le PAM (Programme alimentaire mondial), le Comit permanent des Nations unies sur la nutrition (SCN) et lUnicef apportent de nouvelles preuves que les trois quarts des enfants atteints de malnutrition aigue svre peuvent tre traits domicile laide daliments thrapeutiques. Autre vidence : Les enfants atteints de malnutrition svre sont vulnrables aux infections en raison de leur faible immunit.
Dans la pratique, il sagit de renutrir les bbs la maison, grce des sachets contenant une pte riche en aliments protins et vitamines (arachide, etc.). Jusqu prsent, en cas de malnutrition svre aigu (qui tue au moins 1 million denfants par an), on envoie les enfants lhpital o ils reoivent des rgimes spciaux base de lait. Mais la solution est loin dtre idale : beaucoup de parents ne peuvent pas se permettre de quitter leurs foyers pendant plusieurs semaines, et les bbs affaiblis risquent de contracter des infections nosocomiales. Sans compter que le problme se repose ds le retour la maison.
Depuis cinq ans, Mdecins sans frontires (MSF) utilise ces aliments thrapeutiques dans ses centres durgence, ce qui lui a permis de sauver neuf enfants sur dix. LONG, ainsi que dautres, prconise lusage gnralis de ces super-aliments . Les grandes institutions prennent enfin le relais. Mise en uvre grande chelle, note lOMS, et combine avec un traitement hospitalier des enfants qui prsentent des complications, la prise en charge au niveau communautaire de la malnutrition aigu svre peut permettre dviter chaque anne la mort de centaines de milliers denfants. Bien plus que cela en fait, puisque, ainsi que la rappel le Dr Margaret Chan, directeur gnral de lOMS, 20 millions denfants de moins de 5 ans souffrent aujourdhui dans le monde de malnutrition aigu grave . Plus de la moiti en meurt.
A moyen terme, la sant des enfants continue bien sr de dpendre de laccs des aliments de qualit et de leau potable, de mesures dhygine et dassainissement, et dune ducation des mres et des parents afin quils sachent bien alimenter leurs bbs et dceler les premiers signes de dnutrition.

Henriette Sarraseca

retour