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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

02/02/2007
Chronique Environnement

102 millions dhectares dOGM dans le monde

(MFI) Dix ans aprs lintroduction des OGM aux Etats-Unis, le nombre dhectares de cultures transgniques dans le monde a franchi en 2006 la barre des 100 millions. Trs exactement 102 millions, soit une hausse de 13 % par rapport 2005. Cest ce qua annonc lInternational service for the acquisition of agri-biotech applications (Isaaa), un organisme priv dont les chiffres sont considrs comme fiables.
Les OGM sont aujourdhui limits quatre plantes (soja, mas, coton et colza), essentiellement destins lalimentation animale et concentrs 88 % dans quatre pays (Etats-Unis, Argentine, Brsil et Canada). Cest dans les pays en dveloppement que les OGM ont le plus progress en 2006, notamment cause de ladoption du coton transgnique par lInde. Les OGM sont cultivs par 9 millions dagriculteurs, soit moins de 1 % de la profession, mais reprsentent 7 % des surfaces arables dans le monde. Ce sont donc surtout les grandes exploitations qui font ce choix. Face au triomphalisme de lIsaaa, lOng Friends of the Earth rappelle les revers enregistrs par les cultures transgniques : refus continu de lEurope, abandon par lIndonsie, mfiance de la Chine, monte des rsistances aux proprits pesticides des plantes Selon lIsaaa, les OGM couvriront 200 millions dhectares en 2015 du fait de larrive du riz transgnique et du dveloppement des plantes destines aux biocarburants.

Les dangers de la surpche en Afrique

(MFI) Sappuyant sur des donnes fournies par lUnion europenne et le Programme des Nations unies pour lEnvironnement, Greenpeace dnonce, dans un rapport publi fin janvier 2006, les effets de la libralisation du march de la pche sur les ressources halieutiques et la scurit alimentaire des pays pauvres. Cette libralisation entrane une baisse des droits de douane, bnfique pour les exportations des pays en dveloppement court terme, mais provoquant une surexploitation des fonds, une destruction des cosystmes et un abandon des prises destines au march local au profit des seuls poissons dexportation.
Dans son tude, Greenpeace cible deux pays : la Mauritanie et le Sngal. Nouakchott a sign en 2006 un accord de pche avec lUE, autorisant laccs des navires europens ses eaux territoriales moyennant 86 millions deuros sur cinq ans, et exemptant de droits de douane les produits de la mer mauritaniens imports en Europe. Rsultat : la majorit des poissons ctiers, mais aussi les homards et les crabes sont menacs dextinction. La scurit alimentaire se dgrade puisque les flottilles mauritaniennes concentrent leurs efforts sur les espces prises linternational, rduisant loffre sur le march local et faisant augmenter les prix. Le pire est quen Europe, les exportateurs mauritaniens ne rpondent pas la concurrence asiatique.
Le scnario est comparable au Sngal. Lindustrie de la pche est dchire entre lespoir de bons revenus lexportation et une forte demande intrieure puisque les espces ctires assurent 75 % des besoins de la population en protines animales. La surpche ctire a dtruit la biodiversit, plusieurs espces de flore et de poissons tant en voie de disparition et nassurant donc plus leur rle dans la chane alimentaire et lquilibre cologique. Cette libralisation a donc contribu rduire tant la quantit que la qualit du poisson disponible sur les tals du Sngal.
Greenpeace appelle lOMC abandonner les ngociations visant rduire les tarifs douaniers sur les produits de la mer, au nom de la dfense des cosystmes et de lquilibre social et conomique des pays les plus pauvres.

Dbat sur la fort quatoriale au Cameroun

(MFI) Publi en mars 2006, un rapport de lOng britannique Global Witness souligne que le pillage de la fort camerounaise permet aux forestiers de couper illgalement 700 000 mtres cubes de bois par an. Pourtant sur le papier, le Cameroun a adopt une politique volontariste. Une loi de 1994, labore avec la Banque mondiale, limite en principe lexploitation des forts ; 25 % des surfaces sont aussi protges par un accord avec le Rseau mondial des forts et du commerce, une initiative de lOng WWF qui vise sensibiliser les populations locales et former des agents forestiers. Hlas, la corruption trs forte au Cameroun permet lacquisition illgale de licences dexploitation, lachat de droits dexportation auprs des douanes et le dpassement des quotas de coupes. Ainsi, alors que lexportation de grumes camerounaises est interdite, les surfaces de stockage dans le port de Douala ont tripl.
Dans ce concert de lamentations, une note optimiste sest faite entendre fin janvier. Une tude de luniversit de Montpellier, ralise par des chercheurs franais, camerounais et gabonais, montre que la fort quatoriale gagne du terrain sur la savane, et cela depuis des sicles. Comme lexplique Charly Favier : Il sagit dune tude sur du trs long terme. La fort quatoriale africaine a connu une rgression importante au profit de la savane de 2000 500 avant J.-C. Mais depuis mille ans, le phnomne sest invers et la sylve regagne du terrain. Ltude reconnat que le massif du bassin du Congo se dgrade, notamment cause de lexploitation forestire. Mais sur les marges, la fort progresse. Lquipe de luniversit de Montpellier cherche dsormais reconstituer le climat du Cameroun pour expliquer les volutions de sa fort.

La Chine ragit face la pollution

(MFI) LAgence chinoise de protection de lenvironnement (Sepa) avait promis une rduction de 2 % de la consommation dnergie, afin de mieux contrler les missions polluantes. Peine perdue : 2006 a t lanne la plus sombre en la matire en Chine, avec 161 accidents majeurs de pollution. Les missions de dioxyde de soufre ont augment de 4,2 %. Le gant asiatique reste le deuxime metteur mondial de gaz effet de serre. Au banc des accuss : les industriels qui rechignent investir dans des quipements propres, et les autorits locales trop laxistes lencontre dentreprises pourvoyeuses demplois et de revenus. Le tout sur fond de corruption.
Mais cette anne, la Sepa est passe laction : elle a annonc des sanctions contre quatre producteurs dlectricit (dont deux firmes publiques) pour avoir utilis des chaudires vtustes. Elle a aussi publi la liste de 82 projets industriels qui ne respectent pas les normes environnementales et dress un rquisitoire contre les villes ayant dpass leur quota de pollution. Enfin dici 2020, 15 % de lnergie consomme en Chine devrait provenir de sources renouvelables, essentiellement hydro-lectriques.
Les optimistes soulignent que cette raction dune agence gouvernementale une premire est mme de mobiliser lopinion publique, de plus en plus sensible au thme de lcologie. Les pessimistes dnoncent laspect symbolique des mesures, sans rapport avec lampleur du dfi. Selon lOrganisation mondiale de la sant, 6 des 10 villes les plus pollues de la plante se trouvent en Chine. Chaque semaine, une nouvelle centrale thermique est inaugure, qui fonctionne en gnral au charbon. Le PIB chinois a augment de 10,7 % cette anne. Entre protection de lenvironnement et dveloppement conomique, Pkin a choisi.

Jean Piel

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