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23/02/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
La Grande Barrire de corail menace dextinction (MFI) Si rien nest fait aujourdhui, la Grande Barrire de corail aura disparu dici vingt ans. Cest le cri dalarme lanc par un organisme de recherche australien. Selon ce dernier, le rchauffement climatique a un impact direct sur la temprature des eaux, mais aussi sur leur acidit. Il faut au moins dix ans pour que les coraux se reconstituent. Avec la hausse prvue de 3 degrs de la temprature des ocans, ils ne pourront plus se renouveler , sinquite le biologiste John McComb. Le rchauffement climatique en Australie est non seulement d lindustrialisation et au nombre croissant de vhicules, mais aussi aux larges dplacements de populations qui quittent lintrieur des terres pour sinstaller en bord de mer, do laugmentation du taux de CO2 sur les rgions ctires. Ces dmnagements augmentent aussi le nombre dhabitants menacs par les catastrophes naturelles ouragans, inondations, scheresses qui devraient se multiplier dans les prochaines dcennies du fait du rchauffement. Ces catastrophes naturelles cotent dj 555 millions deuros par an aux autorits australiennes. La mort possible de la Grande Barrire de corail est une mauvaise nouvelle pour lenvironnement, mais aussi pour lconomie puisque le site, attraction touristique majeure, rapporte chaque anne prs de 3,4 milliards deuros et gnre 63 000 emplois plein temps. Un gros chque clt laffaire du Probo Koala (MFI) Affrteur du cargo Probo Koala et accuse ce titre dtre responsable du dversement de dchets toxiques dans une dcharge dAbidjan, la socit nerlandaise Trafigura a conclu un accord, le 13 fvrier 2007, avec le gouvernement ivoirien au terme duquel elle versera ce dernier 100 milliards de F CFA (152 millions deuros) en change de labandon des poursuites judiciaires de sa part. Largent servira indemniser les victimes de la pollution et construire une usine de traitement de dchets. Cest un trs bon accord , a dclar le prsident Laurent Gbagbo. En contrepartie, ni le gouvernement ivoirien ni Trafigura nendossent la responsabilit du drame. Les trois dirigeants de la socit emprisonns Abidjan depuis le 18 septembre 2006 ont en consquence t immdiatement librs. On se souvient quen aot 2006, des produits chimiques stocks dans les cales du Probo Koala avaient t dverss dans plusieurs endroits dAbidjan, provoquant des milliers dintoxication et la mort de dix personnes. Est-ce que les fonds allous par Trafigura seront vritablement remis aux victimes ? Il existe un vrai scepticisme sur la transparence de lopration. Toutes les garanties ne sont pas runies , sinquite Me William Bourdon, lavocat de plusieurs victimes. Au demeurant, Trafigura nen a pas fini avec la justice. Elle est vise, Londres, par une plainte collective (une class action) de victimes ivoiriennes qui esprent obtenir rparation solidairement. Par ailleurs, deux directeurs des services portuaires dAmsterdam ont t interrogs par la police nerlandaise, puis remis en libert le 16 fvrier. Mais ils restent suspects. Le Probo Koala tait parti dAmsterdam avec sa mortelle cargaison. La catastrophe de lErika devant la justice (MFI) Sept ans aprs le naufrage du ptrolier Erika au large des ctes bretonnes, le procs des responsables de cette catastrophe cologique majeure sest ouvert le 12 fvrier Paris. A la barre des accuss : quinze prvenus, parmi lesquels le capitaine (indien), la socit de certification (italienne), larmateur (maltais), laffrteur (franais) savoir Total, le gestionnaire du navire (italien), lassureur de la cargaison (britannique) Face eux, 70 parties civiles, essentiellement des communes souilles par la mare noire lorsque lErika, pris dans une terrible tempte, sest bris dans la nuit du 12 dcembre 1999, au large de Penmarch, dversant 20 000 tonnes de fioul dans lAtlantique. Sans surprise, chacun rejette sur lautre la responsabilit du drame. Total qui vient dannoncer des bnfices records de 12,5 milliards deuros estime que la faute incombe au certificateur qui a dlivr un permis de navigation un bateau totalement rouill. Ce dernier critique le gestionnaire du navire qui, lui, invoque la fatalit de la mer et accuse le capitaine dincomptence. Ce dernier est rest prudemment New Delhi. De leur ct, les communes sinistres rclament un milliard deuros dindemnit et ne veulent pas que laffaire se rsume celle dun mauvais bateau men par un mauvais quipage, pris dans la tempte. Car au-del de la seule affaire de lErika, le procs qui devrait durer jusquau 13 juin sera aussi celui du transport maritime, avec son cheveau de pavillons de complaisance, de socits crans, de paradis fiscaux, dquipages de fortune La difficult est celle de labsence de lgislation internationale claire. Ainsi, au moment o elle cherche pnaliser la criminalit environnementale, lUnion europenne est incapable dadopter des directives contre les navires poubelles, comme lont fait les Etats-Unis, du fait des pressions du Royaume-Uni, de la Grce, de Chypre et de Malte. Depuis la catastrophe de lErika, le transport maritime sest cependant scuris, mais cela na pas empch le naufrage du Prestige. Le Japon veut reprendre la chasse la baleine (MFI) Les autorits japonaises ont organis, du 13 au 16 fvrier 2007, une runion extraordinaire de la Commission baleinire internationale (CBI), officiellement pour renouer le dialogue entre les membres de la CBI, diviss de faon presque passionnelle entre partisans et adversaires de la chasse. En ralit, Tokyo esprait obtenir la leve du moratoire qui, depuis 1986, interdit la chasse la baleine. Ses arguments : certaines espces sont suffisamment reconstitues pour de nouveau tre chasses ; et surtout la consommation de ctacs appartient la culture nippone. On ne peut nous renier ce droit au nom de la dfense de valeurs morales . Les statistiques attestent cependant que les Japonais sont de moins en moins nombreux manger de la baleine. Peine perdue : cette confrence de Tokyo a t boycotte par 35 des 72 pays membres de la CBI, notamment par les Etats-Unis, lAustralie et la plupart des pays europens. Les associations cologistes accusent le Japon dacheter en espces sonnantes et trbuchantes ou par des avantages divers la voix de pays en dveloppement pour quils votent en sa faveur. Les autorits nippones ont menac de se retirer de la CBI si le moratoire sur la chasse ntait pas prochainement lev. Tokyo contourne ce moratoire grce une clause autorisant la pche des fins scientifiques. En 2006, les navires-baleiniers japonais ont ainsi captur 850 rorquals contre 440 en 2005. | |||
Jean Piel | |||
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