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30/03/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Le parc national dEtosha fte ses 100 ans (MFI) Situ en Namibie, le parc naturel dEtosha fte ce mois-ci son 100 anniversaire. Cest en effet le 22 mars 1907 que Friedrich von Lindequist, gouverneur de ce quon appelait alors lAfrique du sud-ouest allemande, inaugura cette rserve de 22 912 km. Etosha qui signifie le grand espace blanc en langue ovambo fait rfrence une immense dpression de terre argileuse qui fut jadis un lac, mais ne se remplit plus aujourdhui qu la saison des pluies. Le parc est un miracle cologique , en croire son directeur Tobie Aupindi. En effet, laridit du climat namibien laisserait penser quil ny a pas de vie. Or le sanctuaire abrite 114 espces de mammifres notamment de nombreux lions, gupards, lphants et rhinocros et 340 espces doiseaux. Des chiffres qui font dEtosha lune des cinq rserves les plus riches du monde. Ce miracle cologique sexplique par la prsence de 35 sources deau souterraine. La moiti des 600 000 touristes qui visitent chaque anne la Namibie se rendent Etosha. Cest le joyau de notre industrie touristique , se flicite Tobie Aupindi. Un joyau dont les revenus sont cependant mal distribus. Les bushmen dethnie San, descendants des premiers habitants dAfrique australe, vincs il y a quarante ans par le rgime de lapartheid, rclament le droit de retourner sur leurs terres ancestrales, au cur du parc naturel. Le gouvernement de Windhoek envisage pour linstant de leur concder des terres aux abords de la rserve o ils pourraient dvelopper des activits agricoles et touristiques. Une proposition qui ne satisfait gure les San. La dforestation saggrave dans les pays pauvres (MFI) Selon un rapport de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO), la dforestation de la plante se poursuit un rythme alarmant : 13 millions dhectares par an, soit la superficie de la Grce. Les forts couvrent quatre milliards dhectares dans le monde, mais les surfaces boises ont diminu de 3 % depuis 1990. Cette dforestation frappe particulirement les pays les plus pauvres et ceux dchirs par des conflits. Ainsi les zones forestires ont progress en Europe et en Amrique du nord. LAsie aussi a enregistr des progrs pour la premire fois depuis plusieurs dcennies, la reforestation en Chine et en Inde compensant les pertes en Indonsie et en Papouasie notamment. A contrario, la dforestation en Afrique et en Amrique latine saggrave. Le continent noir reprsente 16 % des forts mondiales, mais plus de la moiti des pertes constates ces cinq dernires annes par la FAO. LAfrique a perdu 9% de ses arbres depuis 1990 , smeut Wulf Killmann, un expert de lorganisation onusienne. LAngola, la Tanzanie, la Zambie, la RDC, le Cameroun et le Nigeria sont les plus touchs. Lexpansion des terres agricoles, lexploitation commerciale des forts (lgale ou non), lutilisation du bois comme source dnergie sont les premires causes des destructions, de mme que limpossibilit financire des pays pauvres dinvestir dans le reboisement. Tout nest pas sombre cependant dans ce rapport de la FAO. Ainsi la perte nette des surfaces forestires ralentit. La superficie de forts protges au titre de la dfense de la biodiversit augmente, et plus de 100 pays ont mis en place des programmes censs garantir une meilleure gestion de leur bois. Mais Greenpeace reste dubitatif quant ces progrs. On ne peut pas mettre sur le mme plan la progression de plantations qui privilgient une ou deux espces croissance rapide, sans apport la biodiversit, comme en Europe, et la destruction de zones tropicales trs riches qui se poursuit un rythme lev, notamment en Afrique , souligne Ludovic Frre, de Greenpeace France. Vers des pnuries deau croissantes (MFI) La journe mondiale de leau, le 22 mars, a t loccasion pour lUnesco de rappeler que 25% des habitants de la plante nont pas accs leau potable et que 15 000 personnes meurent chaque jour de maladies hydriques, soit dix fois plus que dans des conflits. Et les perspectives davenir ne sont gure rjouissantes. Selon les scientifiques du Groupe intergouvernemental dexperts sur le climat (le Giec), la hausse trs probable des tempratures de 2 diminuera les ressources hydrauliques alors que les besoins dirrigation augmenteront ; les scheresses seront plus frquentes et affecteront mme les rgions semi-arides. Les rserves deau contenues dans les glaciers et la couverture neigeuse vont dcliner, et les rivires se tarir , salarme le Giec. Ce rchauffement climatique pourraient placer deux milliards dindividus en pnurie deau aggrave, dont 400 millions en Afrique et 800 millions en Asie. De son ct, lUnesco estime que dici 25 ans, les 2/3 de la population mondiale rsideront dans des pays connaissant de graves problmes dapprovisionnement en eau, spcialement en Afrique et au Moyen-Orient. Par ailleurs, les ressources souterraines la Pninsule arabique en dpend 80% , leau de puit et les rserves deau douce sont menaces par la salinisation, sous leffet conjugu des scheresses et de llvation du niveau des ocans qui favorise lintrusion des eaux sales. Des solutions existent pourtant. Selon lAssemble mondiale des lus et des citoyens pour leau (Amece) : Il faudrait moins de 50 milliards deuros par an pour fournir la quantit vitale de 50 litres deau par jour chacun des 1,5 milliard dhumains qui en manquent actuellement. De son ct, Loc Fauchon, prsident du Conseil mondial de leau, estime que les capacits technologiques doivent tre mieux utilises : dessaler leau de mer, la pomper plus profond, la transfrer sur des distances plus grandes, utiliser de leau recycle. Le deuxime dfi est dobtenir que leau devienne une priorit de sorte que les robinets passent avant les fusils. Si rien nest fait, les conflits pour avoir accs leau seront de plus en plus nombreux . LUnesco rappelle pour finir que partout dans le monde la disponibilit de leau a un impact majeur sur lamlioration des conditions de vie. Des algues pour produire du biocarburant (MFI) Au moment o les biocarburants apparaissent de plus en plus comme la solution davenir pour remplacer lessence, le mas, le colza et le tournesol ont dj trouv un concurrent pour produire le carburant vert, savoir les micro-algues. Les atouts de celles-ci font rver les chercheurs. Leur toute petite taille de lordre du millime de millimtre est inversement proportionnelle leur teneur en lipides dont est tir le biodiesel. Elles poussent aussi trs vite puisque leur population double chaque jour. Un hectare et demi de culture en bassins suffit produire plusieurs tonnes dalgues, mme avec de mauvaises conditions climatiques. Cette qualit est fondamentale quand on sait que pour faire rouler toutes les voitures franaises au biocarburant vgtal, il faudrait semer du colza sur toute la superficie de lHexagone , explique Olivier Bernard, chercheur Sophia Antipolis (Nice). De mme, les micro-algues ont un rendement lhectare 30 fois suprieur celui des olagineux terrestres comme le colza ou le tournesol. Quant limpact sur lenvironnement, il est quasi nul puisque les algues se nourrissent dazote et de gaz carbonique, alors que les biocarburants craliers ont besoin dengrais et de pesticides. Ce qui sannonce comme une innovation technologique nen est cependant quau stade de projet. La France, les Etats-Unis, la Chine, lEspagne, le Japon, la Grande-Bretagne et lAllemagne mnent des recherches actives sur le sujet. A en croire Olivier Bernard : Lutilisation de ces micro-algues en tant que biocarburant est rentable partir dun baril de ptrole 60 dollars. Un prix que lor noir a dj franchi. | |||
Jean Piel | |||
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