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04/04/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Sant et rchauffement : lAfrique plus vulnrable (MFI) Le changement climatique va se traduire par une augmentation de la mortalit, en particulier en Afrique. Cest lavertissement lanc par le GIEC, le Groupement intergouvernemental dexperts sur le climat. LAfrique connat dj des problmes dpidmies, de disponibilit en eau et de surmortalit lie aux difficults daccs aux soins. Le rchauffement climatique va aggraver ces menaces , rsume le climatologue Jean Jouzel. Le GIEC pronostique des pidmies de dengue et de cholra plus frquentes, la persistance des maladies lies aux tiques, laggravation des pathologies dorigine hydrique en particulier dans les rgions ctires affectes par la monte des eaux, lextension des zones de paludisme et lallongement de la saison de transmission de cette maladie. De mme, les maladies diarrhiques devraient augmenter de 5 % dici 2020. Connu pour ne pas tre inutilement alarmiste, le GIEC note cependant que le rchauffement climatique pourrait avoir un effet bnfique pour la sant en Afrique, savoir la disparition de nombreux parasites au-del dun certain seuil de tempratures et de prcipitations. Dix grands fleuves menacs par la pollution (MFI) Selon un rapport du Forum mondial pour la nature (WWF), dix des plus grands fleuves du monde sont srieusement en danger, dont cinq en Asie : le Yangtz, le Mkong, la Salouen, le Gange et lIndus. En Europe, le Danube est particulirement vis. Ct africain, cest le Nil et le lac Victoria qui font les frais de lactivit humaine, tandis quen Amrique latine le Rio de La Plata et le Rio Grande sont dj gravement pollus. Enfin, en Australie, le Murray-Darling souffre de lintroduction de nouvelles espces de poissons qui dtruisent la faune et la flore aquatique existante. Dune manire gnrale, cest la mauvaise gestion des fleuves et linsuffisante protection des zones naturelles qui favorisent la pollution , souligne Jamie Pittock, lauteur du rapport. Chaque fleuve est ensuite confront des problmes spcifiques. Ainsi, le Mkong est victime de la pche excessive tandis que le Yangtz est asphyxi par les rejets des usines masses sur ses rives. Le pompage excessif de leau pour lagriculture et la consommation menace de tarir le Rio Grande et le Gange. Ce dernier, comme lIndus, est en outre menac par le rchauffement climatique en raison de sa dpendance lgard des glaciers de lHimalaya. Enfin, la hausse des tempratures a potentiellement des effets dvastateurs pour la pche, la ressource en eau et la paix dans la rgion aride du Nil-Lac Victoria , avertit le WWF. Et Jamie Pittock dajouter : Comme les gouvernements sinquitent de la diminution des ressources en eau cause du changement climatique, ils construisent de nombreux barrages pour en stocker davantage, ce qui a pour rsultat de prlever encore plus deau des rivires et daggraver les problmes cologiques. La consommation mondiale deau douce augmente deux fois plus vite que la population ; en 2025, 60 % des hommes vivront dans des rgions souffrant de pnuries deau. Laquaculture au secours de la pche : pour combien de temps ? (MFI) La pche va mal, laquaculture se porte bien. Voil, en rsum, le rapport de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) sur les ressources alimentaires naturelles. La capture des poissons de mer continue son dclin : 93,8 millions de tonnes en 2006 contre 95 millions de tonnes en 2005. Une baisse compense par lexpansion rapide de la production aquacole : 47,8 millions de tonnes en 2006 contre 45 millions en 2005. Selon la FAO, les rserves halieutiques sont de plus en plus menaces. En effet, la moiti des stocks marins est la limite de la surexploitation, un quart est dj surexploit et en dclin, et un quart seulement prsente un espoir de progression. Le potentiel maximum de capture de poissons de mer a probablement t atteint , crit lagence onusienne. La survie mme de plusieurs espces pose problme ; cest notamment le cas de certains requins et de grands poissons migrateurs. Laquaculture aussi atteint ses limites, certes pas dans les mmes proportions ni la mme chance que la pche. Mais la saturation des lieux dexploitation possibles et la dpendance de laquaculture lgard des petits poissons pchs en mer, ncessaires la nourriture des animaux dlevage, constituent terme un frein lactivit. Ce constat incite la FAO rclamer une meilleure gestion collective des pcheries et ladoption dune approche cosystmique, cest--dire la prise en compte non seulement de la situation ponctuelle des stocks de poissons, mais aussi de tous les lments de leur cosystme qui influent sur leur existence et leur reproduction. La renaissance des marais irakiens (MFI) Asschs pour des motifs politiques sous Saddam Hussein, les marais du sud de lIrak renaissent aujourdhui progressivement. En 1991, lancien dictateur avait fait construire des barrages et des canaux de drivation, tarissant 90 % de ces marais, cosystme pourtant unique au monde et source de revenus pour prs de deux millions de personnes, notamment les nomades des tribus Madan. En asschant ces marais, Saddam Hussein visait deux objectifs : rprimer les chiites du sud du pays qui lui taient majoritairement hostiles, et fertiliser de nouvelles terres qui taient distribues des membres du parti Baas. Ds la chute du Ras en 2003, les habitants ont dtruit les digues et les barrages, permettant au Tigre et lEuphrate de reprendre leur cours dorigine. Paralllement, le Programme des Nations unies pour lEnvironnement (Pnue) a initi un projet de 11 millions de dollars, entirement financ par le Japon, pour aider reconstituer les marais et assainir leau. Une usine de dessalement a notamment t construite, assurant un accs leau potable aux riverains. Actuellement, 40 % des marais ont repris leur forme initiale. Les poissons qui avaient presque disparu sont revenus, de mme que de nombreux oiseaux migrateurs. On compte galement 6000 buffles deau. Ce ne sont pas seulement des btes de somme, mais aussi une source de lait et de viande , explique Azzam Alouach, un ingnieur irakien du Pnue. Les marais de lancienne Msopotamie ne sont pas encore sauvs nanmoins. Certains cherchent encore dtourner les rivires pour irriguer leurs champs. Surtout, le Tigre et lEuphrate souffrent dun dbit irrgulier et sont pollus et ensabls. Les deux fleuves prennent leur source hors dIrak. Des ngociations doivent donc tre menes avec la Turquie, la Syrie et lIran pour une juste rpartition de leurs eaux dans une rgion o lor bleu constitue une denre prcieuse. | |||
Jean Piel | |||
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