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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

16/04/2007
Chronique Environnement

LAfrique et le Protocole de Kyoto

(MFI) Organise du 2 au 4 avril 2007 par lAssemble nationale algrienne et le Parlement panafricain, la Rencontre internationale sur la dsertification en Afrique a appel les pays du continent ratifier le Protocole de Kyoto sur les missions de gaz effet de serre. Objectif : inciter les pays industriels davantage investir dans les zones rurales africaines (o vit 70 % de la population) via le Mcanisme de dveloppement propre (MDP). Prvu par le Protocole de Kyoto, le MDP permet une entreprise qui investit dans un projet peu polluant dans un pays du Sud dacqurir pour elle-mme des crdits dmission de gaz carbonique. Jusqu prsent, ce sont essentiellement lInde et la Chine qui ont profit de ce MDP. Selon la rencontre dAlger, adhrer au Protocole de Kyoto permettrait dobtenir des financements pour lutter contre les effets du changement climatique. Aujourdhui, un Africain sur deux vit dans une rgion menace par la dsertification. A en croire Chrif Rahmani, le ministre algrien de lAmnagement du territoire : La dsertification cote annuellement 48 milliards de dollars lconomie mondiale, dont 9 milliards lAfrique. Cette dsertification risque de pousser 65 millions dAfricains sexiler en Europe dici 2025. Les participants ont galement prconis lutilisation dnergies renouvelables pour freiner la dsertification. Ils ont enfin appel un renforcement de la coopration rgionale pour lutter contre les menaces environnementales en Afrique. A ce jour, 31 pays africains ont ratifi le Protocole de Kyoto ; 14 ne lont ni sign ni ratifi parmi lesquels la Cte dIvoire, le Gabon, la Libye, le Tchad, lAngola ou le Zimbabwe.

Le GIEC dresse un tableau alarmant de lavenir de la plante

(MFI) Runi Bruxelles, le Groupe intergouvernemental des experts sur le climat (GIEC) a eu bien du mal adopter un texte final du fait de lopposition des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et de lArabie Saoudite qui voulaient minimiser les dgts du rchauffement climatique tels quanticips par les scientifiques. Au final, le texte est quilibr car les Etats-Unis nont pas voulu tre accuss dempcher la publication du rapport. Mais leur demande, nous avons retir les donnes chiffres du rsum. Leur but tait de limiter tout lien entre missions de CO2 et rchauffement climatique. Nous, Europens, voulions envoyer un signal plus fort , commente Stavros Dimas, le commissaire europen lEnvironnement.
Le signal envoy est pourtant dj fort tant les prvisions du GIEC sur lavenir de la plante sont alarmantes. Si les tempratures augmentent de 2 3 degrs, nul nchappera aux consquences du rchauffement. LAfrique sera le continent le plus touch, non seulement du fait de limportance du changement climatique, mais aussi parce que le continent, du fait de la pauvret et de linstabilit politique, a une faible capacit dadaptation. La pche sera affecte en mer et dans les lacs ; la production agricole chutera de 50 % ; au moins 250 millions de personnes auront des problmes daccs leau et de nombreuses maladies cholra, dengue et paludisme en particulier seront plus frquentes. Le PNB de lAfrique risque de baisser de 10 % , avertissent les experts du GIEC.
Les perspectives ne sont gure plus rjouissantes en Amrique latine (fonte des glaciers andins, perte de la biodiversit en Amazonie, remplacement des forts tropicales par des savanes) et en Asie (diminution de lapprovisionnement en eau potable, forte occurrence des maladies diarrhiques, scheresse et risque de famine). Quant lEurope, si sa partie septentrionale pourrait bnficier de meilleures rcoltes, sa moiti mridionale verra une hausse des risques sanitaires en raison des vagues de chaleur, des feux de forts frquents, un moindre rendement des cultures, une chute de la production hydrolectrique. Au final, 20 30 % des espces animales et vgtales pourraient disparatre de la surface du globe dici 2100.

Les candidats llection prsidentielle en France parlent peu denvironnement

(MFI) Cest lhistoire du verre moiti plein ou moiti vide. Les optimistes se rjouissent de ce que lcologie nest plus le domaine rserv des Verts. Plusieurs des candidats se disent prts, sils sont lus, nommer un vice-Premier ministre charg du dveloppement durable. Lenvironnement est une proccupation croissante des Franais. Le dbat sur le rchauffement climatique, auquel participent des scientifiques rputs, y est pour beaucoup. Le sentiment durgence cologique existe. Tous les candidats la prsidentielle doivent donc sy intresser , analyse le politologue Erik Neveu. Lintervention dans la campagne lectorale du populaire animateur de tlvision Nicolas Hulot, incarnation mdiatique de la dfense de la nature, a aussi jou un rle. Dix des douze candidats ont sign son Pacte cologique. Seuls Arlette Laguillier et Jean-Marie Le Pen sy sont refuss.
Mais difficile dbranler le triptyque chmage-scurit-identit nationale : la fivre verte est vite retombe, et au-del de quelques dclarations gnrales, les candidats parlent peu denvironnement. La plupart ne proposent ni chances ni objectifs chiffrs. Ainsi tous veulent rduire les missions de gaz effet de serre, mais comment ? Cest linconnu. Il en va de mme pour la place des transports publics ou le retraitement des dchets. Au demeurant, on note une certaine convergence entre les principaux candidats sur une plus grande place de lcologie dans un futur gouvernement, la cration dune organisation mondiale de lenvironnement, la promotion des nergies renouvelables Quelques divergences aussi : Sgolne Royal et Franois Bayrou sont favorables un moratoire sur les OGM, pas Nicolas Sarkozy. Ce dernier nentend pas non plus remettre en cause la politique nuclaire de la France, alors que la candidate socialiste propose un grand dbat national sur le sujet. Mais aucun ne se hasarde sur les thmes sensibles, ceux qui remettent en cause le modle conomique, comme la surpche, lurbanisme, la place de lentreprise dans la socit.

Les orangs-outans menacs par le trafic de bois en Indonsie

(MFI) Si lexploitation illicite du bois continue au rythme actuel, 98 % des forts tropicales dIndonsie auront disparu dici 2022. Des forts qui constituent le dernier refuge au monde des orangs-outans, seul grand singe dAsie. Le primate est en outre chass pour sa viande. On estime moins de 70 000 le nombre dorangs-outans sur lle de Borno et peine 7 000 sur celle de Sumatra. Au dbut du XX sicle, ils taient dix fois plus nombreux. Comme lcrit Christian Nelleman, auteur dun rapport sur le sujet : 73 % de lexploitation du bois en Indonsie est illgale ; 37 des 41 parcs nationaux sont touchs par les coupes sauvages. Cela sexplique par la pression du march mondial et la mode des meubles exotiques. Ce trafic de bois menace la biodiversit et met en pril non seulement lhabitat des grands singes, mais aussi les ressources de millions dhabitants.
Les autorits indonsiennes prennent ce problme au srieux et collaborent plusieurs programmes internationaux de protection des forts. Mais leurs moyens sont limits. Comme lexplique Rachmat Witoelar, le ministre indonsien de lEnvironnement : Le trafic de bois est encourag par des socits internationales plus puissantes que nous. Pour 41 parcs nationaux, nous ne disposons que de 2000 rangers qui doivent surveiller plus de 100 000 km. Ils nont pas suffisamment de 4X4, darmes, de moyens de communication, davions de surveillance. Il faut donc une prise de conscience du monde entier pour que les consommateurs cessent dacheter du bois non-certifi.

Jean Piel

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