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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

09/05/2007
Chronique Environnement

LAfrique pour un moratoire sur le commerce de livoire

(MFI) Une vingtaine dEtats africains rclament un moratoire international de vingt ans sur le commerce de livoire afin de prserver les lphants du braconnage, actuellement en hausse. A lorigine du projet, le Kenya et le Mali esprent le voir adopt lors de la prochaine runion de la Convention sur le commerce international des espces de faune et de flore sauvages menacs dextinction (CITES) au mois de juin. En octobre dernier, cette dernire avait repouss le projet, jugeant le moratoire trop long et difficile mettre en oeuvre. En 1989, un tel moratoire avait pourtant t appliqu. Mais laugmentation relative du nombre dlphants en Afrique a incit les Etats signataires de la Convention autoriser une reprise limite des exportations divoire dans les pays o les lphants font lobjet dune surveillance efficace. Une autorisation critique par Bourama Niagate, directeur de la Conservation de la nature du Mali : Chaque fois que la CITES autorise la vente sous contrle de livoire, nous assistons une augmentation du braconnage et du commerce illgal. Ces braconniers sont trs bien organiss. Ils sont mieux arms et mieux quips que nos gardes-forestiers qui doivent protger des centaines de milliers dhectares de parcs sans moyen de communication . Une analyse que partage Patrick Omondi, responsable du service kenyan de protection de la faune sauvage : Les lphants dAfrique sont en train de disparatre et seule une interdiction totale du commerce de livoire pendant vingt ans leur donnerait le temps de se repeupler et nous donnerait le temps dassurer leur protection. Une dlgation compose de reprsentants du Kenya, du Mali, du Togo, du Ghana, de la RDC et du Niger a effectu la mi-avril une tourne en Europe pour essayer de rallier lUE ce projet de moratoire. On compte aujourdhui environ 600 000 lphants en Afrique contre cinq millions dans les annes quarante - et 20 000 seraient braconns chaque anne.

Les rats du march europen du CO2

(MFI) Nous avons compltement loup nos premires ventes de droits dmissions de gaz carbonique. Il vaut mieux oublier cette priode inaugurale et nous concentrer sur la suivante . Tel est laveu dun proche collaborateur de Stavros Dimas, le commissaire europen lEnvironnement. LUnion europenne a mis en uvre pour la premire fois dans la priode 2005-2007 un systme qui autorise les entreprises des secteurs de llectricit, du papier, de la sidrurgie et du ciment - qui rejettent beaucoup de CO2 - acheter un droit de polluer des usines plus vertueuses. Avec laval de Bruxelles, chaque Etat membre a ainsi dfini son quota dmission de CO2. Au total, 9000 usines sont concernes. Lide est de motiver les entreprises acqurir des quipements anti-pollution plutt que dacheter des droits dmission. Problme : le prix de la tonne de CO2 fix 22 euros au dpart na cess de dgringoler pour atteindre 90 centimes en janvier dernier. A ce prix-l, il est plus logique pour un industriel de payer le droit de polluer que de moderniser son usine , reconnat-on lUE. A qui la faute ? Bruxelles se fait accusateur : Lorsque nous avons tabli les quotas, les industriels nous ont fourni des valuations suprieures leurs missions relles. Or pour que le systme fonctionne, il faut videmment que les quotas soient nettement infrieurs au rejet de gaz carbonique . Rponse des intresss : Nous navons pas trich. Mais ce systme est nouveau et nous ne connaissons pas exactement nos missions de CO2 . Une explication peu convaincante puisque les autorits britanniques, slovnes et espagnoles ont fourni des estimations exactes. La France par contre a reu un quota dmissions de 150 millions de tonnes de CO2 alors que ses usines nen ont rejet que 118 millions dans latmosphre. Ce constat fait dsordre au moment o lEurope cherche convaincre les Etats-Unis et le Japon dadopter ce mcanisme, prsent comme loutil essentiel de lutte contre le rchauffement climatique. Bruxelles promet dtre plus svre pour la priode 2008-2012 !

Les biocarburants, une fausse solution ?

(MFI) Les biocarburants seraient-ils des faux amis de lcologie ? Cest ce que pense lassociation de dfense des consommateurs UFC-Que Choisir. Au moment o les autorits franaises ont adopt une srie de mesures visant porter 7 % en 2010 et 10 % en 2015 (contre 2 % actuellement) la part des biocarburants utiliss dans les transports, lassociation met en doute leur rendement nergtique. Elle ne fait ainsi que relayer un dbat qui agite la communaut scientifique pour savoir si la quantit dnergie procure par les biocarburants est vraiment suprieure celle consomme pour rcolter les plantes puis les transformer en carburant. Il semble que le bio diesel bnficie dun bilan nergtique et cologique positif, ce qui ne serait pas le cas du bio thanol. Rappelons que le bio diesel est obtenu partir dhuile dolagineux, comme le colza ou le tournesol ; et que le bio thanol provient de plantes contenant de la saccharose (canne sucre, betterave) ou de lamidon (bl, mas). A en croire lUFC-Que Choisir : Lthanol fournit 25 % dnergie en plus que celle investie dans sa production, alors que le bio diesel en fournit 93 % de plus . Les professionnels ne contestent pas ces critiques. Pour Xavier Beulin, prsident de Sofiprotol (organisation de la filire franaise de biocarburant) : Nos tudes indiquent un excellent rendement nergtique pour le bio diesel. Sur le bio thanol, le dbat nest pas tranch. Il faudrait organiser une confrence de consensus entre les scientifiques . Cette mise en cause du bio thanol survient alors que plusieurs usines de fabrication sont dj construites ou en chantier. Tout le monde saccorde par contre pour juger que lavenir appartient la deuxime gnration de biocarburants, celle qui utilisera lintgralit de la plante pour fournir de lnergie, et pas seulement les graines. Des recherches sont en cours.

Les gagnants et les perdants du rchauffement

(MFI) Luniversit de Columbia, New York, a tabli le classement des pays les mieux prpars au changement climatique. Ironie du sort : les nations industrielles - qui pendant des dcennies ont pollu la plante - occupent le haut du palmars ; non seulement parce que leur littoral est souvent limit, mais aussi et surtout parce quelles ont les moyens de dvelopper des nergies alternatives, construire des barrages, renforcer leur rseau sanitaire, redessiner leur paysage urbain, rorienter leur conomie Les trois premiers, Sude, Finlande et Norvge, sont en outre des pays peu pollus. Lexprience compte aussi beaucoup. Les Pays-Bas - qui du fait de leur situation gographique disposent dun rseau performant de digues et de barrages - ont peu craindre de la hausse probable du niveau des mers. Par ailleurs, ces nations industrielles mettrices de gaz effet de serre disposent de technologies anti-pollution. Le rchauffement climatique va donc leur offrir de nouveaux dbouchs commerciaux mme de les enrichir. En queue de classement, les pays dAsie du Sud et dAfrique subsaharienne. Le Bangladesh pourrait voir le tiers de son territoire noy sous les eaux alors que lAfrique de lEst, Mozambique et Somalie en tte, est menace par une recrudescence du cholra et du paludisme. Menaces contre lesquelles ces pays nont gure les moyens (financiers, sanitaires, structurels) de lutter. Cependant, le lien entre revenu national lev et capacit dadaptation au rchauffement climatique nest pas automatique. Ainsi, lArabie saoudite, au fort PNB, occupe une position trs moyenne dans ce classement car elle a peu investi dans les quipements anti-pollution et de gestion des eaux. A contrario, le Costa Rica est bien class car soucieux de dvelopper le tourisme vert et parce quil investit depuis longtemps dans la protection de lenvironnement. Pour le Pr Dan Esty qui a supervis la rdaction de ce classement : Pouvoir amliorer la propret de son tissus industriel et btir des infrastructures qui limitent limpact du rchauffement est une chose. Mais la protection de lenvironnement est aussi un lment essentiel pour prvenir les consquences futures du changement climatique .

Jean Piel

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