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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

09/05/2007
Chronique Environnement

Un label quitable pour lAfrique

(MFI) La Quinzaine du commerce quitable qui vient de sachever a t loccasion pour des experts franais et thiopiens, runis Addis-Abeba, de proposer la mise en place dun systme dindications gographiques afin de valoriser les produits locaux. Lexprience devrait concerner dix produits (pices, caf, fruits). LEthiopie a t retenue car plusieurs communauts y ont dvelopp des jardins biologiques o coexistent jusqu 200 espces vgtales diffrentes ; des lieux auxquels sattachent en outre des rituels et des traditions menacs par la pauvret et lexode. En Afrique, la biodiversit disparat en mme temps que la perte des savoir-faire et des hritages culturels. Si la mdecine traditionnelle nest plus transmise dune gnration lautre, pourquoi continuer cultiver les plantes mdicinales , explique Zemede Tasfaw, professeur de botanique luniversit dAddis-Abeba.
Comparable aux appellations dorigine contrle pour le vin en France, les indications gographiques visent attester la qualit dun produit, son mode de rcolte, le respect de lenvironnement qui a entour sa culture. Le problme est que cela suppose des contrles difficiles et coteux, effectus par des organismes indpendants. Or les organisations paysannes sont faibles en Afrique , reconnat Delphine Marie-Vivian, juriste au Cirad, le Centre de coopration internationale en recherche agronomique pour le dveloppement.
Au-del de la protection de la biodiversit, lobjectif des indications gographiques est aussi de favoriser lemploi local, le maintien des communauts sur leurs terres et le dveloppement de rgions en y re-localisant le processus de transformation, dtiquetage et demballage des dix produits concerns. Cest donc un vritable projet de dveloppement durable , conclut Zemede Tasfaw.

Le GIEC chiffre le rchauffement climatique

(MFI) Aprs sa runion de Paris sur les causes du rchauffement climatique et celle de Bruxelles sur ses consquences, le Groupe intergouvernemental sur lvolution du climat (Giec) sest retrouv Bangkok pour tudier les moyens de lutter contre les missions de gaz effet de serre. Lopposition de plusieurs pays, en particulier la Chine et les Etats-Unis, nont pas empch ladoption dun rapport audacieux.
A en croire le Giec, le monde a les moyens financiers de lutter contre le rchauffement, mais il faut agir vite sinon laddition sera plus lourde. Stabiliser les missions de CO2 afin que la hausse des tempratures ne dpasse pas 2 degrs cotera entre 0,2 % et 3 % du PIB mondial dici 2030. Par contre, si rien nest fait, le rchauffement pourrait amputer chaque anne lconomie mondiale de 5 % 20 % de son PIB, et les pays dj les plus pauvres en seront les premires victimes. Comme la soulign Rajendra Pachauri, le prsident du Giec : Le cot nest pas ngligeable, mais il est bien infrieur celui des consquences du rchauffement climatique. En outre, cette lutte contre les missions de CO2 pourrait devenir un secteur conomique trs dynamique et crateur de richesses.

et propose des solutions pour rduire les missions de gaz effet de serre

(MFI) Cette runion du Giec Bangkok a aussi dmontr lexistence de moyens techniques pour rduire les missions de CO2 ; des moyens qui existeront encore plus avec les progrs technologiques. Parmi les pistes retenues : remplacer les nergies fossiles (ptrole, gaz) par des nergies renouvelables (solaire, olien) ; promouvoir le nuclaire ; repenser lagriculture en modifiant les dates des semis et en rationalisant les levages animaux ; amliorer lefficacit nergtique des vhicules et des btiments Lobjectif est ainsi de rduire de 50 % 85 % les missions de CO2 dans latmosphre dici 2050. Le Giec nest quune force de propositions. Cest aux gouvernements dagir dsormais, et dagir vite car ils savent que le temps est compt mais que les solutions existent , insiste Rajendra Pachauri.
Le rapport du Giec rappelle enfin que la lutte contre le rchauffement climatique est laffaire de tous, et pas seulement des industriels et des pouvoirs publics. Ainsi il appartient chacun de moins utiliser sa voiture, de baisser dun degr le chauffage de son logement, de consommer moins deau en se lavant et mme de moins manger de viande rouge. Nous devons changer de modes de vie. Ce nest pas une question de sacrifice, ni de moindre confort, mais de changement dhabitudes , souligne Ogunlade Davidson, un des experts du Giec.
Pour sa part, Greenpeace trouve ce rapport trop timor et rappelle que 2 degrs de hausse des tempratures menacerait laccs leau de deux milliards dindividus et pourrait entraner la disparition de 30 % des espces vgtales et animales dans le monde.

LItalie touffe sous les dchets

(MFI) La Cour europenne de justice a ordonn aux autorits italiennes denfin organiser la collecte et le retraitement des dchets tant industriels que mnagers sous peine de sanctions financires. Cette dcision de justice fait suite une plainte de la Commission de Bruxelles. LItalie en effet ne respecte pas les directives europennes en la matire. On estime 4866 le nombre de dcharges illgales dans la Pninsule, dont 705 contiennent des dchets dangereux sans le moindre contrle. Ce sont particulirement les rgions du sud et la ville de Naples qui sont concernes par ce problme. En Calabre ou dans les Pouilles, il nest pas rare de voir des montagnes dimmondices le long des routes. Nombre de ces dcharges illgales sont en ralit aux mains de la mafia qui organise ainsi un trafic de cuivre et de mtaux en tout genre. Trafic estim 600 millions deuros par an par lassociation cologiste Legambiente. Rome a alourdi les sanctions contre les pollueurs et les trafiquants de dchets ; ceux-ci risque dsormais jusqu cinq ans de prison.
Indpendamment de ce phnomne mafieux, lItalie connat un grave retard en matire de recyclage des dchets, ce qui en croire la Cour europenne de justice menace gravement lenvironnement et la sant des habitants.

Jean Piel

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