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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

28/05/2007
Chronique Environnement

Amliorer la rentabilit des arbres en Afrique

(MFI) La production de gomme arabique constitue pour les populations africaines des rgions sches une source de revenu majeure. Or le Centre international de recherche en agronomie du dveloppement (Cirad) vient de dmontrer que la productivit des arbres pouvait crotre de 25 % en leur inoculant au dbut de la saison des pluies une bactrie naturelle appele le rhizobium. Le rendement de gomme arabique oscille entre 10 et 1000 grammes par arbre en Afrique de lOuest, et peut aller jusqu 10 kg au Soudan.
Daprs les expriences du Cirad, le rhizobium stimule la croissance des arbres, les rend moins vulnrables aux variations de prcipitations et amliore donc la production de gomme arabique. Ainsi en 2005, les 80 arbres inoculs dune mme plantation situe au Sngal ont produit chacun en moyenne 217 grammes de gomme contre 188 grammes pour les arbres non-inoculs. En 2006, o les pluies avaient t plus fortes, les arbres inoculs avec du rhizobium ont donn une moyenne de 406 grammes de gomme contre 293 gramme pour les autres. Cette technologie a t teste plus grande chelle au Niger et au Burkina Faso. Elle doit bientt ltre au Cameroun et au Kenya. Mais elle ouvre dj des perspectives intressantes pour la production de gomme arabique en Afrique subsaharienne. Le rhizobium entretient en outre les micro-organismes des sols.

La Chine championne du monde des missions de CO2

(MFI) Cest un titre dont lempire du milieu se serait bien pass. En 2006, la Chine a rejet dans latmosphre 6,02 milliards de tonnes de gaz effet de serre contre 5,91 milliards pour les Etats-Unis. Les experts avaient dabord prdit que Pkin dpasserait lOncle Sam en 2025, puis en 2010. Cest donc finalement quatre ans plus tt que prvu que le nouveau classement a t tabli.
La dfense de lenvironnement est pourtant une relle proccupation des autorits chinoises ; la presse en parle longueur de colonnes et le Premier ministre a lui-mme pris la tte de la commission gouvernementale consacre au sujet. Mais aussi importante soit-elle, la dfense de lenvironnement compte moins que le dveloppement conomique. Pkin a encore enregistr un taux de croissance de 11,1 % au premier trimestre 2007 malgr sa promesse de freiner la surchauffe de lconomie. Signataire du protocole de Kyoto, la Chine nest pas astreinte, en tant que pays en dveloppement, aux conditions imposes aux pays riches en matire de rduction des missions des gaz effet de serre. Elle sest cependant engage limiter son intensit nergtique, cest--dire la quantit dnergie consomme par unit de PIB. Jusqu prsent sans succs. Son intensit nergtique a mme augment de 4 % en 2006. La croissance chinoise est dautant plus polluante que 70 % de sa production dlectricit provient de centrales thermiques au charbon. Autre signe dinquitude : quelques 800 gigawatts de production lectrique supplmentaires devraient tre installs dici 2008, soit la capacit totale des 27 pays de lUnion europenne. Si la Chine ne joue pas un rle significatif dans le contrle des rejets de gaz effet de serre, les efforts des autres pays ne serviront pas grand chose , souligne lAgence internationale de lnergie.

Locan austral ponge moins bien le CO2

(MFI) Le rchauffement climatique a rduit la capacit de locan austral absorber le dioxyde de carbone (CO2) contenu dans latmosphre. Telle est la conclusion dune longue enqute mene par une quipe internationale de chercheurs et publie dans la revue amricaine Science. Actuellement, la moiti des missions humaines de CO2 principal responsable de leffet de serre est absorbe par les mers et les forts, dont 15 % par le seul ocan austral, ce qui en fait le principal puits naturel de carbone de la plante. Mais depuis 25 ans, au lieu de crotre dans les mmes proportions que la concentration atmosphrique de CO2, comme ctait attendu, la capacit de cette mer ponger le CO2 stagne. Depuis 1981, ce sont ainsi 8 millions de tonnes de carbone qui se sont accumules chaque anne dans latmosphre au lieu dtre dissoute et stockes dans cette rgion ocanique. Explication du phnomne : laccumulation des gaz effet de serre dans latmosphre et la rarfaction parallle de lozone ont renforc les vents dans locan austral, faisant remonter les eaux profondes. Or celles-ci sont plus denses et le CO2 sy dissout plus difficilement. Cest la premire fois que nous constatons que le changement climatique est lui-mme responsable de la saturation des capacits des ocans absorber le dioxyde de carbone. Cest trs grave, dautant que ce phnomne va inluctablement saccentuer , souligne Corinne Le Qur, le principal auteur de ltude. Cest le dbut dun cercle vicieux trs proccupant : le rchauffement climatique freine la capacit des mers ponger le CO2, ce qui a pour effet daggraver le rchauffement climatique, et ainsi de suite.

La 8 merveille du monde menace par la pollution

(MFI) Cest peut-tre le plus beau monument au monde construit par amour. Lorsque son pouse meurt en couches en 1632, lempereur Shah Jahan fut si dsespr quil lui fit construire un magnifique mausole, tout de marbre blanc et de pierres prcieuses : le Taj Mahal. Situ Agra, 200 km au sud de Delhi, en Inde, le monument modle dquilibre et de grce subit aujourdhui les assauts de la pollution. Son marbre se jaunit et seffrite par endroit ; son dme se couvre dune paisse crote grise. En cause, non pas les trois millions de visiteurs annuels, mais les nombreuses usines, ateliers et autres tanneries implants dans les environs qui ne respectent gure les normes anti-pollution. Tous recrachent une paisse fume noire. Ds 9 heures du matin, le ciel dAgra sassombrit. Le Taj Mahal a rsist aux guerres mogholes, aux affrontements inter-communautaires, la lutte pour lindpendance. Cest peut-tre le dveloppement conomique qui va le tuer , dplore Sanjay Dalayan, le responsable local de la Socit indienne darchologie.
Des mesures strictes ont pourtant t adoptes pour protger la principale attraction touristique du sous-continent : aucun vhicule motoris ne peut sen approcher moins de deux kilomtres, les habitants du quartier ont interdiction de cuisiner au feu de bois et toutes les usines ont t contraintes de dmnager 20 km. Mais rien ny fait : la pollution est l.
Pour remdier au problme, des experts ont suggr un traitement radical : recouvrir le monument tous les trois mois dun masque dargile non-corrosif et non-abrasif quon laisse scher plusieurs jours, avant de le laver grande eau. Lensemble de lopration prend une dizaine de jours. Cest le seul moyen de retirer les dpts qui saccumulent et de redonner son clat blanc au marbre , affirme Sanjay Dalayan. Problme : lopration cote chaque fois 170 000 euros, soit 680 000 euros par an. Le Parlement indien trouve laddition sale, et aimerait que lUnesco en prenne une partie en charge. Mais, comme le rappelle Sanjay Dalayan, cest trs peu au regard de limportance historique du Taj Mahal pour lInde. Et des revenus quil gnre

Jean Piel

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