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05/06/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Dfendre les aires protges en Afrique (MFI) Les premires Journes des aires protges dAfrique centrale se sont tenues du 28 au 30 mai 2007 Kinshasa, linitiative du Rseau des aires protges dAfrique centrale (Rapac), une association scientifique spcialise dans lamnagement de ces espaces. Le Rapac regroupe huit pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guine quatoriale, la Rpublique centrafricaine, la RDC, Sao Tome et Principe et le Tchad. La runion de Kinshasa a appel valoriser les 82 aires protges (parcs nationaux, rserves, domaines de chasse) rparties sur 50 millions dhectares dans ces huit pays. Ces espaces sont en effet des rservoirs de biodiversit exceptionnels tant pour la faune que pour la flore. Ce sont galement des rservoirs de carbone pour la rgulation du climat et le maintien des quilibres cologiques. Pour valoriser un tel domaine, il faut des moyens ; le budget estim pour sa conservation est de 1,3 milliard deuros pour la priode 2004-2013, en partie financ par lUnion europenne. La rencontre de Kinshasa a demand aux pays membres daccrotre significativement les ressources humaines et financires affectes ces espaces, et dharmoniser leur lgislation pour mieux les protger . Laccent a aussi t mis sur limplication des populations locales dans la gestion durable des aires protges. Comme la soulign le prsident du Rapac, Samy Mankoto : Il existe un lien intime entre le dfi de la pauvret et celui de la conservation du patrimoine biologique. La faune fournit 40 % des apports en protine en milieu urbain et 60 % en zone rurale. Mieux grer les aires protges vise aussi rduire la pauvret des populations vivant leur priphrie. La conservation des espaces verts ne doit pas tre vue comme lennemi de lhomme, comme cest souvent le cas. Au contraire, les populations locales doivent tre associes leur gestion afin de bnficier de leur valorisation . Au terme de la runion de Kinshasa, 33 des 82 aires protges dAfrique centrale ont t retenues pour devenir des ples de dveloppement socio-conomique qui serviront de modles aux autres. George Bush se met au vert (MFI) Le prsident amricain a dvoil, jeudi 31 mai 2007, sa stratgie de lutte contre le rchauffement climatique, stratgie qui prvoit de dfinir, fin 2008, un objectif mondial de rduction long terme des missions de gaz effet de serre . Pour atteindre cet objectif, les Etats-Unis organiseront une srie de runions entre les principaux pays pollueurs, notamment ceux qui connaissent une croissance conomique rapide comme lInde ou la Chine. George Bush a galement propos la suppression des barrires douanires sur les technologies antipollution. Plusieurs responsables politiques, tels Tony Blair ou le Premier ministre japonais, ont salu ce discours, notant quil sagissait dun changement radical dans la politique de Washington qui, jusqu prsent, refusait de reconnatre la gravit du rchauffement climatique. Mais le discours de George Bush a t largement accueilli avec scepticisme. Premiers metteurs au monde de gaz effet de serre, les Etats-Unis nont pas sign le protocole de Kyoto et sopposent toujours une rduction chiffre des rejets de CO2. La stratgie du prsident amricain na aucun sens puisquil refuse de limiter les missions de CO2. De mme refuse-t-il le mcanisme de dveloppement propre qui autorise le rachat de carbone aux pays les moins pollueurs par les plus pollueurs. Ce discours, ce ne sont que des mots. Les objectifs sont imprcis et lointains. Pourquoi refuser de signer le protocole de Kyoto qui a le mrite de la clart, et proposer de nouvelles discussions sans chancier ? Cest un moyen de noyer le problme , commente Charlie Kronick, un des responsables de Greenpeace. Les critiques ne viennent pas que des Ong, mais aussi de nombreuses capitales. Ce plan ne fait que raffirmer, sous une autre forme, la politique amricaine qui sest rvle inefficace contre le rchauffement. Il ny a ni objectifs contraignants, ni rduction chiffre des missions de gaz effet de serre, rien sur les changes de CO2 et des projets vagues et lointains. Ce plan manque singulirement dambitions , a dclar Stavros Dimas, le commissaire europen lEnvironnement. Pour la majorit des observateurs, George Bush cherche juste sortir de son isolement avant le sommet du G8 du 6 au 8 juin en Allemagne. Ce sommet, largement consacr la lutte contre le rchauffement climatique, devrait adopter des objectifs contraignants de rduction des gaz effet de serre. Mais lors des runions prparatoires, les Etats-Unis sy sont opposs. La Maison Blanche veut saboter le sommet du G8 en proposant un programme vague et lointain la place de mesures concrtes immdiates , estiment des diplomates europens. Le Japon toujours revendicatif sur la chasse la baleine (MFI) A loccasion de la 59 session de la Commission baleinire internationale, qui sest runie du 28 au 31 mai 2007 Anchorage (Canada), le Japon a une nouvelle fois rclam que le quota de chasse dite de subsistance accord aux populations autochtones du Grand Nord et de certaines les des Carabes soit tendu quatre communauts nippones pour lesquelles, selon Tokyo, la capture des ctacs est une tradition culturelle sculaire. Ces quatre communauts Wad, Abashiri, Ayukawa et Taiji chassent actuellement sur les quotas soit-disant scientifiques que le Japon a obtenu par drogation lors de linstauration du moratoire sur la chasse la baleine en 1986. La Commission baleinire internationale a rejet cette requte des autorits nippones qui ont aussitt dnonc une dcision de la haine . La CBI a en effet considr que cette drogation officiellement pour raisons scientifiques masquait en ralit une chasse commerciale qui na cess de prosprer au cours des dernires annes. Il tait donc exclu dy ajouter le quota des chasses de subsistance. En effet, le Japon avait pch 201 ctacs en 2003 ; il en a captur 850 en 2006. Que le Japon cesse de tuer des baleines sous couvert de la science, et nous examinerons ensuite ses revendications , a dnonc la CBI. Cette 59 session de la Commission baleinire a une nouvelle fois illustr lopposition frontale entre les partisans de la chasse la baleine (Japon, Islande, Norvge) et ses adversaires (Etats-Unis, Union europenne, Nouvelle-Zlande). Entre les deux blocs, aucun dialogue ne semble possible. Nabandonnant pas la partie, Tokyo a soutenu que le rorqual une espce de petit requin estim quelques centaines de milliers danimaux ntait plus menac et ne devait donc plus tre protg. Ce que contestent les scientifiques. Ce climat daffrontement a empch ladoption dun projet du Brsil pour la cration dun nouveau sanctuaire pour les baleines dans lAtlantique-Sud. 20% des mammifres menacs dextinction en Europe (MFI) Une enqute mene par lUnion mondiale pour la conservation de la nature (UICN, selon son acronyme anglais), la demande de lUnion europenne, rvle que 27 % des mammifres en Europe voient leur population diminuer, et 18 % sont menacs dextinction. Le bilan est pire pour les mammifres marins dont 22 % pourraient bientt disparatre. Le vieux continent abrite deux des espces les plus menaces au monde : le lynx dEspagne on nen compte plus que 150 et le phoque-moine dont la population ne dpasse pas 400 individus. Les principales causes de ce rapide dclin sont la perte de lhabitat naturel face lurbanisation, la dforestation et lasschement des marais. Pour les espces marines, il sagit de la pollution et dune sur-mortalit due aux prises accidentelles de pche et aux collisions avec des navires. Il existe nanmoins des raisons desprer. Ainsi, les bisons, qui avaient quasiment disparu ltat sauvage au dbut du 20 sicle, seraient aujourdhui environ 1800 grce une politique de rintroduction, essentiellement en Ukraine, en Pologne et en Russie. De mme, moins de 13 % des oiseaux sont menacs dextinction. Lenqute de lUICN montre que les rgions privilgies en terme de biodiversit sont les montagnes, des Pyrnes aux Balkans en passant par les Alpes, alors que le pays le plus concern par ce dclin des mammifres est la Bulgarie. Quant aux faades maritimes, les plus riches sont locan Atlantique et la mer du Nord. Cest en Mditerrane et en mer Noire par contre que les menaces sur le vivant sont les plus fortes. Une directive europenne de 1992 impose aux Etats membres la cration dun rseau despaces protgs appel Natura 2000 pour enrayer la perte de la biodiversit avant 2010. | |||
Jean Piel | |||
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