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19/06/2007
Chronique Environnement

Neuf ans de rpit pour les lphants dAfrique

(MFI) Au terme dintenses ngociations, les pays africains ont dcid, jeudi 14 juin 2007, dun moratoire de neuf ans sur le commerce de livoire. Les pourparlers, difficiles, se sont tenus La Haye (Pays-Bas) lors de la confrence de la Convention sur le commerce international des espces menaces dextinction, la CITES. Emmens par le Kenya et le Mali, une vingtaine dEtats africains rclamaient un moratoire de vingt ans. Ils faisaient face lAfrique du Sud, au Botswana, la Namibie et au Zimbabwe qui, eux, militaient pour une libralisation des ventes. Les lphants sont nombreux en Afrique australe ; leur population aurait mme tripl depuis 1990 pour atteindre environ 300 000 ttes. A contrario, en Afrique centrale et de lOuest, on ne compte plus quune quarantaine de troupeaux isols. Le compromis trouv prvoit donc un moratoire de neuf ans sur le commerce de livoire. Mais auparavant, les Etats dAfrique australe pourront vendre leur stock dclar au 31 janvier 2007, soit environ 200 tonnes divoire extrait de dfenses dlphants morts naturellement ou abattus car ils devenaient violents envers des communauts villageoises. Ces exportations seront exclusivement destines aux pays o le commerce de livoire est considr comme bien surveill par la CITES. A ce jour, seul le Japon est qualifi.
Cette solution africaine un problme africain constitue un grand pas en avant pour la sauvegarde des espces sauvages. Cest une bonne nouvelle pour les lphants, pour les gens qui vivent leurs cts et pour la coopration rgionale en Afrique , sest flicit Willem Wijnstekers, secrtaire gnral de la CITES. De son ct, le dlgu knyan, Patrick Omondi, a dclar : Nous sommes contents, au moins avons-nous obtenu une priode de rpit pour les lphants. Cest une victoire pour les efforts de conservation que nous menons. Un optimisme que ne partage pas Michael Wamithi, responsable du Fonds international pour la protection des animaux au Kenya : La quantit divoire mise en vente est importante. Cela va encourager le trafic, crer une demande illgale et favoriser le braconnage car la demande est bien suprieure loffre. Le principal importateur divoire est la Chine. Pkin est accus de favoriser la contrebande et dentretenir lenvole des prix : au march noir, un kilo divoire schange 850 dollars, soit quatre fois plus quen 2004. Selon les experts, 20 000 lphants sont chaque anne victimes de braconniers. Les pays africains regrettent linsuffisance de leurs moyens pour protger des centaines de milliers dhectares de rserves face des trafiquants trs organiss qui nhsitent pas assassiner les gardiens des parcs nationaux.

Le monde maritime galement protg par la CITES

(MFI) A loccasion de sa runion La Haye, la Convention sur le commerce international des espces menaces dextinction (CITES) a interdit la commercialisation du poisson-scie, de languille europenne et des coraux rouges et roses, victimes de sur-pche. Trs priss en bijouterie, ces coraux sont particulirement vulnrables du fait de leurs caractristiques biologiques : maturit tardive, croissance lente et faible fcondit. On les rencontre surtout en Mditerrane et dans le Pacifique ouest. A en croire lOng Seaweb, la demande pour le corail rouge a explos depuis 2005 en Europe et en Asie. Son prix se ngocie jusqu 900 euros le kilo, et un beau collier vaut 20 000 euros. Les bancs de coraux ont t surexploits le long des ctes italiennes et franaises ; dans le Pacifique ouest, ils disparaissent cinq ans aprs leur dcouverte. Cette interdiction des ventes par la CITES tait vraiment attendue . Selon les scientifiques cependant, les coraux rouges et roses ne sont pas menacs uniquement par la sur-pche, mais aussi par la pollution, la pression dmographique, le tourisme et le rchauffement climatique. La CITES est charge de la protection de 33 600 espces menaces. Son action est juge globalement efficace, mme si la mondialisation complique sa tche.

Armes et munitions menacent lenvironnement en Europe de lEst

(MFI) Dchets toxiques, casernes contamines, eaux pollues Indpendamment des consquences de Tchernobyl, lUkraine et ses voisins moldave et bilorusse affrontent une situation cologique catastrophique, selon un rcent rapport de lOSCE. La situation est particulirement alarmante dans les anciens terrains militaires. En Ukraine, 2,5 millions de tonnes darmes, munitions et dchets militaires hritage de lpoque sovitique sont en dshrence, dont quatre sites denfouissement de rsidus radioactifs. Mme constat en Bilorussie o le gouvernement ne sait pas comment traiter les tonnes darmes et de munitions souvent toxiques et parfois radioactives abandonnes par larme Rouge. A la grande poque, les sites militaires occupaient 300 000 hectares, dont 200 000 de forts. Depuis, ces terrains ont recouvr leur vocation civile, mais les autorits nont pas les moyens de dpolluer des sols souills par des hydrocarbures ou soumis de fortes radiations lectromagntiques. De son ct, la Moldavie conserve 20 000 tonnes de munitions dans des hangars inadapts.
Ct dchets industriels, la situation nest gure plus brillante. Les experts ont recens 8000 tonnes de pesticides prims en Bilorussie et 2000 tonnes en Ukraine. La Moldavie croule sous un million de tonnes de dchets industriels. La qualit de leau est problmatique dans les trois pays. En Ukraine, 40 % des eaux uses sont pollues par les industries lourdes et 25 % jamais retraites. En Moldavie, la moiti de la nappe phratique est pollue au-del des normes acceptables . Avec la disparition de lURSS, certains dgts environnementaux ont diminu, mais dautres ont empir du fait de la drgulation, du laxisme des contrles et de lexploitation accrue des rserves naturelles. En outre, le renforcement des normes environnementale dans plusieurs ex-pays de lEst, suite leur ladhsion lUnion europenne, a provoqu un essor du trafic de dchets vers lUkraine, la Moldavie et la Bilorussie, notamment depuis la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie , souligne le rapport de lOSCE.

Les Inuits et les aroports britanniques

(MFI) Aqqaluk Lynge, lun des principaux leaders de la communaut Inuit du Groenland, est venu en Grande-Bretagne tmoigner devant une commission denqute contre lextension du 3 aroport de Londres. Un aroport pourtant situ plus de 4000 kilomtres des territoires des Inuits mais, comme la plaid Aqqaluk Lynge, les vols au dpart de Stansted seront en majorit oprs par des compagnies bas cot destination des Etats-Unis. Ils survoleront donc le Groenland et acclreront le rchauffement climatique dune rgion dj victime de ce phnomne . Si le projet est conduit son terme, laroport de Stansted accueillera 35 millions de passagers par an contre 25 millions aujourdhui. Les autorits britanniques affirment que cette extension est vitale pour lconomie du pays. La congestion des deux autres aroport de Londres coterait en effet 2,5 milliards deuros par an, alors que lagrandissement de Stansted pourrait rapporter 19 milliards au PIB anglais. Mais Aqqaluk Lynge ne semble gure impressionn par ces chiffres : Il ne sagit pas dune revendication goste. Les Inuits ne sont que 160 000, mais nous souffrons du rchauffement au point que certains de nos villages sont en train de disparatre. Nous ne pouvons plus ni pcher ni chasser comme avant. Du coup, certains perdent leur mtier, et les jeunes doivent quitter la rgion. Notre mode de vie, nos coutumes sont menacs. Notre environnement des glaciers aux ours blancs est en danger. Et de conclure : Ce qui se passe chez vous entrane des consquences chez nous. Cest pour cela que je lutte. Les scientifiques reconnaissent que la rgion arctique souffre de faon disproportionne du rchauffement climatique. La commission denqute sur laroport de Stansted ne rendra pas son avis avant plusieurs mois.

Jean Piel

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