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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

26/06/2007
Chronique Environnement :
Le Zimbabwe menac par la dforestation


(MFI) La fort de Mukuvisi, autour de Harare, est de plus en plus souvent visite par des noctambules quips de haches qui viennent y chercher du bois. Un moyen pour eux de compenser un approvisionnement lectrique des plus erratiques alors que le Zimbabwe senfonce dans la crise conomique. La fort de Mukuvisi tait la destination favorite des coliers de la capitale pour dcouvrir la vie sauvage puisquon peut y observer des zbres et des girafes. Mais aujourdhui, les braconniers sont en train de remplacer les enfants. Une nuit suffit dtruire un arbre qui a mis 50 ans pousser , dplore Israel Thebe, un garde-forestier. Des patrouilles de nuit sont menes, mais sans rsultat jusqu prsent. La fort est tendue et les sentiers nombreux. Un sentiment dimpunit se dveloppe en outre puisque les coupes de bois illgales ne sont punies que dune amende de 2 500 dollars zimbabwens, soit 50 centimes deuro.
Le Zimbabwe connat une rcession conomique depuis environ sept ans, avec une inflation suprieure 3000 %. Le pays importe 40 % de son lectricit, du Mozambique, dAfrique du Sud et de Zambie. Mais ces importations devraient cesser dans les prochains mois, les pays fournisseurs ne satisfaisant plus leur propre demande. Cest pourquoi les Zimbabwens, y compris les habitants de la capitale logs en appartement, ont recours au bois pour se chauffer et cuisiner. Le braconnage du bois est une terrible menace pour les zones forestires. Dici deux ans, la fort de Mukuvisi pourrait avoir disparu , salarme Fiona Munyepfu, de lOng Environment Africa.

LUnion europenne rglemente la pche au thon rouge : insuffisant !

(MFI) Les ministres de la pche de lUnion europenne ont approuv un encadrement de la pche au thon rouge. Trs apprci par les Asiatiques, notamment les Japonais, qui le dgustent en sushi, le thon rouge est victime de surpche dans lAtlantique et en Mditerrane. Dsormais, les prises seront limites 29 500 tonnes par an contre 32 000 tonnes en 2005 et les poissons devront peser au moins 30 kilos, afin de respecter la priode de reproduction. De mme, la saison de pche a t rduite de 15 jours et le reprage des bancs par des avions est dsormais interdit.
Ces mesures qui peuvent paratre audacieuses ne vont pas assez loin pourtant aux yeux des scientifiques et des organisations cologistes. Les premiers soulignent quil aurait fallu ramener le quota de pche 15 000 tonnes par an pour assurer la survie de lespce. Quant au poids de 30 kilos, il est purement symbolique, les thons rouges se reproduisant une fois atteint 60 kilos. Comme le regrette Serge Orru, directeur de WWF France : Cette dcision de lUE est laboutissement dun marchandage politique. Les intrts conomiques court terme ont prvalu sur la ncessit de grer durablement la ressource. Les quotas sont trop levs, et dune manire gnrale difficiles faire respecter. Le risque existe que le thon rouge disparaisse dici quelques annes. De son ct, Greenpeace demande linterdiction totale de la pche au thon rouge, et dnonce la pratique des transbordements sauvages qui consiste pour un chalutier transfrer en pleine mer ses prises vers un navire-usine et ainsi ne jamais officiellement atteindre ses quotas. Les principales flottilles de pche europennes viennent de France, dEspagne et dItalie. Trois pays qui nentendent pas renoncer une activit trs lucrative.

Les ocans menacs par lurbanisation

(MFI) A en croire un rapport du Programme des Nations unies pour lenvironnement (Pnue), lurbanisation rapide des ctes constitue une source majeure de pollution marine. La pression dmographique aggrave la menace, car 80 % de la pollution des mers provient de la terre, et cela risque dencore augmenter dici 2050 ; le problme, qui ncessite une rponse financire, touche en particulier les pays en dveloppement. Il sera donc difficile de le rsoudre , souligne Achim Steiner, le directeur du Pnue. Prs de 40 % de la population mondiale vit sur une troite bande ctire ne reprsentant que 7,6 % de la surface de la terre. La densit moyenne y est de 115 habitants / km. Il en rsulte une rapide dtrioration des cosystmes marins et ctiers. Ainsi en Asie, les barrires de corail, les mangroves, le rgime hydrologique des fleuves sont gravement perturbs par lurbanisation et la pression dmographique. On assiste une sdimentation des ctes. On enregistre, souligne Achim Steiner, des progrs significatifs dans le transport maritime ; les pollutions ptrolires sont moins frquentes. Par contre, le dversement deaux uses, dordures, de nutriments comme les phosphores issus de lagriculture saggrave. Or cela dsquilibre les cosystmes des rivages et favorise la prolifration dalgues toxiques .
La mer Baltique et lAtlantique connaissent des situations correctes. Par contre, les problmes sont srieux en mer Caspienne (17 tonnes de mercure dverses chaque anne), dans le Pacifique Sud, locan Indien et la Mditerrane. Cette dernire fait particulirement les frais de la pression humaine. Le nombre annuel de touristes, sur lensemble du bassin, devrait passer de 228 millions aujourdhui 300 millions en 2025, dont une majorit moins de 100 mtres du rivage. Le risque industriel existe aussi : un million de tonnes dhydrocarbures sont dverss chaque anne en Mditerrane du fait des dgazages des bateaux, soit lquivalent de 50 fois la mare noire provoque par lErika. Pourtant, la Mditerrane 0,7% de la surface des ocans constitue un rservoir majeur de biodiversit. Elle abrite notamment 19 des 80 espces connues de baleines.

Bientt des avions sans rejet de CO2 ?

(MFI) Incroyable mais vrai : le prsident de lAssociation internationale du transport arien (IATA), Giovanni Bisignani, a dclar que dici cinquante ans, les avions ne rejetteraient plus la moindre particule de CO2. Un engagement qui suscite un certain scepticisme parmi les professionnels. Le respect de lenvironnement est la nouvelle priorit du transport arien. Notre secteur doit tre vert 100 % , a insist Giovanni Bisignani. Rponse dIdris Jala, le directeur de Malaysian Airlines : Mme avec la meilleure volont du monde, ce projet nest pas possible technologiquement. Entre le tourisme et les dplacements daffaires, le trafic arien est en croissance continue. Il reprsente aujourdhui 2 % des missions de CO2 dans le monde ; un chiffre qui devrait passer 3 % dici 2020 .
Mme sans atteindre lobjectif du prsident de lIATA, les avions cependant sont plus propres quavant. Les matriaux composites permettent dallger leur poids, damliorer leur pntration dans lair et donc de rduire leur consommation de carburant. Une consommation qui pourrait chuter de 25 % dici 2020. De son ct, la firme Pratt and Whitney vient de mettre au point un moteur 40 % plus performant que les moteurs actuels consommation identique. Selon lIATA, un avion consomme en moyenne 3,5 litres de krosne par passager aux 100 km, soit lquivalent dun vhicule compact, mais une vitesse six fois plus leve. Quant aux biocarburants (qui eux aussi rejettent du CO2), la solution est illusoire pour les avions. Il faudrait en effet des champs sur toute la superficie de la Floride pour couvrir 10 % des besoins des seules compagnies ariennes amricaines.

Jean Piel

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