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03/07/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Des banques africaines au service de lenvironnement (MFI) A la suite de longues ngociations avec le Programme des Nations unies pour lEnvironnement (Pnue), sept grandes banques sud-africaines et trois nigrianes ont accept de prendre en compte limpact sur lenvironnement et le dveloppement durable des projets quelles financent. Le Nigeria et lAfrique du Sud ont un arsenal lgislatif assez large en matire denvironnement ; avant daccorder un crdit, les banques doivent sassurer que cette lgislation est respecte car sinon, cela peut mettre mal la viabilit financire dun projet et donc se retourner contre la banque. Comme la soulign Achim Steiner, le directeur du Pnue : Les banques africaines accordent des milliers de prts des entreprises et des particuliers. Elles peuvent donc jouer un rle pivot pour llaboration dun dveloppement durable et dans la lutte contre la pollution. On peut ainsi imaginer des prts taux rduits pour les industries non polluantes ou pour lachat dune voiture hybride. De son ct, Cas Coovadia, directeur gnral de lAssociation des banques sud-africaines, ajoute : Lenvironnement est un thme sensible aujourdhui. Financer un projet industriel qui y porterait atteinte ternirait la rputation dun tablissement et pourrait lui faire perdre de nombreux clients . Cette initiative voit donc le jour dans les deux principales conomies du continent. Mais le Pnue se dit persuad quelle stendra rapidement lensemble de lAfrique. Les gouvernements et les Ong ne sont pas les seuls concerns. Le secteur financier aussi doit jouer un rle en faveur du dveloppement durable , conclut Cas Coovadia. Baisse des missions de CO2 en Europe : durable ou passagre ? (MFI) Selon la dernire enqute de lAgence europenne de lenvironnement (AEE), les missions de gaz effet de serre ont baiss de 0,8 % en Europe en 2005. La prcdente baisse remontait 2002 (0,6 %). Au total, les missions de CO2 sont en baisse de 1,5 % par rapport 1990. Un progrs videmment, mais encore loin de lobjectif de 8 % dici 2012 fix par le protocole de Kyoto ! Comme le souligne Andreas Barkman, le porte-parole de lAEE : Les chiffres sont encore trop fluctuants dune anne sur lautre pour parler dune tendance baissire. Les meilleurs lves de lUE en la matire sont la Finlande(- 14,9 %), le Danemark (- 6,3 %) et les Pays-Bas (- 2,9 %). La France a enregistr une lgre baisse de ses missions de CO2 (0,5 %). Celles de lEspagne sont par contre en forte hausse (+3,6% par rapport 2004), soit une progression de 53,3% par rapport 1990. Cette baisse des missions de gaz effet de serre en 2005 est surtout due deux facteurs : le basculement du charbon vers le gaz pour la production nergtique en Allemagne, et les tempratures hivernales relativement leves qui ont limit les besoins en chauffage. En revanche, lEspagne a t frappe par la scheresse en 2005 et na pas pu faire fonctionner ses centrales hydrolectriques, ce qui la oblige davantage recourir aux nergies fossiles. Les causes sont donc assez conjoncturelles, et ne tmoignent pas de ladoption de modes de consommation, de production et de transports moins voraces en nergie. Le dsert progresse en Chine (MFI) Les autorits chinoises ont donn lordre aux habitants dune vingtaine de villages de la province du Gansu (dans le nord-ouest du pays) de quitter leur terre dici deux ans car leurs maisons vont tre dtruites et remplaces par des plants dherbes censs freiner la dsertification. Celle-ci progresse en effet dans tout louest de la Chine. Les causes sont multiples : surexploitation de la nappe phratique par les agriculteurs, dforestation, scheresses frquentes, surpturage Le dsert couvre dj un tiers de la Rpublique populaire et son avance aurait englouti des milliers de localits le long de la clbre Route de la soie. Frquentes, les temptes de sable font sentir leurs effets jusque dans les grandes villes de la cte est Pkin et Shangha et mme en Core du Sud. Le dfi de la Chine est de nourrir ses 1,3 milliard dhabitants, do le recours une agriculture intensive. Dans la province du Gansu, les fermiers ont creus des milliers de puits. La nappe phratique a baiss en consquence et les sols se sont saliniss , expliquait la BBC Chen Ying, un ingnieur agronome de Pkin. La facture de la dsertification slverait 5,3 milliards deuros par an en pertes conomiques. Au cours de la dernire dcennie, les dserts chinois ont progress en moyenne de 2460 km par an. La frquence des temptes de sable a t multiplie par six, et le rchauffement climatique ne fera quaggraver le problme , souligne Wang Tao, de lAcadmie chinoise des sciences. Cette dsertification pourrait mme avoir des consquences politiques. Comme lexplique lconomiste Lester Brown : La dsertification en Chine risque de provoquer une baisse de la production de crales, do la hausse probable du prix des biens alimentaires. Ce qui est souvent source dinstabilit politique. La fausse solution du nuclaire (MFI) Lnergie nuclaire est souvent prsente comme une solution pour lutter contre le rchauffement climatique. Ce serait en outre un moyen dassurer la scurit des approvisionnements quand on sait que les rserves en hydrocarbures ne sont pas inpuisables. Mais selon un rapport du trs srieux Oxford Research group, le nuclaire serait une fausse solution. Certes les centrales rejettent peu de CO2, mais leurs dchets sont trs toxiques, et on ne sait pas comment les retraiter. En outre, pour lutter efficacement contre le rchauffement, il faudrait construire quatre centrales nuclaires par mois pendant soixante-dix ans, en supposant que la croissance dmographique de la plante ne semballe pas. Un rythme impossible tenir pour les entreprises du secteur. Aujourdhui, on compte 429 racteurs nuclaires en activit dans le monde, dont 103 aux Etats-Unis. Le nuclaire reprsente 16 % de la consommation nergtique mondiale. Pour avoir un impact sur la rduction des gaz effet de serre, sa part devrait passer 35 %. Dernier argument de lOxford Research group : le risque de prolifration des armes atomiques. Si le nombre de centrales se multiplie, lAgence internationale de lnergie atomique naura pas les moyens de les contrler toutes. Si la part du nuclaire dans la consommation mondiale dlectricit passait effectivement 35 %, il faudrait 4000 tonnes de plutonium pour alimenter les centrales, soit 20 fois plus quaujourdhui. Le risque serait alors lev que des terroristes parviennent dtourner ce plutonium pour construire une bombe sale. | |||
Jean Piel | |||
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