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24/07/2007
Chronique Environnement

Le conflit du Darfour a aussi des causes environnementales

(MFI) Il est peu probable que le Soudan connaisse une paix durable si la dgradation environnementale dj considrable ny est pas enraye rapidement. Telle est la conclusion dun rapport du Pnue, le Programme des Nations unies pour lenvironnement. A en croire les experts onusiens, la pollution des sols, la dsertification, la moindre qualit de leau constituent autant de causes des dcennies dagitation sociale et de conflit, en particulier dans les rgions du Darfour, du Sud-Kordofan et du Kassala oriental.
En quinze ans seulement, le Soudan a perdu 12 % de son couvert forestier, soit 8,8 millions dhectares de forts. Certains districts pourraient perdre la totalit de leurs bois dici 2015. Paralllement, le dsert a progress de 100 km vers le sud ces quarante dernires annes. Les sources deau oueds et oasis sont souvent souilles du fait de la scheresse qui interdit leur renouvellement. Quant aux sols, ils connaissent une grave dtrioration, pour les raisons dj cites, mais aussi cause du surpturage ; le cheptel est pass de 27 millions danimaux en 1990 135 millions aujourdhui. Pour noircir un peu plus le tableau, lancienne Nubie connat des changements climatiques dune ampleur exceptionnelle, avec une baisse continue des prcipitations.
Consquences de cette situation : une pression accrue sur les moyens de subsistance traditionnels comme lagriculture et llevage. Les champs sont moins productifs ; les rcoltes de sorgho ont mme chut de 70 % dans les rgions les plus vulnrables. Cercle vicieux : la dgradation de lenvironnement entrane des dplacements de populations, mais ces dernires fragilisent encore plus les rgions o elles sinstallent. Les camps de rfugis du Darfour sont ainsi dboiss dans un primtre de 10 km.
Le rapport du Pnue souligne que, outre le Darfour, dautres rgions risquent de voir une reprise de conflits anciens du fait des menaces sur lenvironnement. Cest le cas des monts Nouba, au Sud-Kordofan, o la tribu des Nuba se plaint des dommages subis par les arbres et la vgtation depuis que la tribu des Shanabla qui vit de llevage des chameaux sest installe proximit, allant jusqu menacer de reprendre la guerre . Or, les Shanabla ont d migrer vers le Sud-Kordofan suite la scheresse et la destruction de leurs terres. Comme le conclut Achim Steiner, le directeur du Pnue : La manire dont lenvironnement sera rhabilit et gr au Soudan sera dterminante pour la paix. La tragdie du Soudan nest pas que la tragdie dun pays dAfrique ; cest une fentre sur le reste du monde qui met en vidence la manire dont des problmes tels lpuisement des ressources naturelles, comme les sols et les forts, conjugus aux changements climatiques, peuvent dstabiliser des communauts, voire des nations entires.

La Belgique aime le nuclaire

(MFI) Selon un rapport officiel remis au gouvernement belge, prolonger le fonctionnement des centrales nuclaires prsente plus davantages que dinconvnients, notamment pour lutter contre les gaz effet de serre et le rchauffement climatique. La Belgique compte 7 centrales qui assurent 56 % de la production lectrique du royaume.
En 2003, la coalition gouvernementale qui runissait des libraux, des socialistes et des cologistes avait dcid la fermeture de deux dentre elles en 2015. Mais depuis, des lections ont eu lieu et le contexte politique a chang. Dsormais majoritaire, le parti social-chrtien flamand class droite est partisan dun recours accru au nuclaire. Quant aux libraux, qui ont rejoint le gouvernement, ils souhaitent certes la fermeture du parc actuel, mais aussi son remplacement par des racteurs nuclaires de quatrime gnration les fameux EPR parfois prsents comme des racteurs propres . Mme les adversaires du nuclaire reconnaissent que ces centrales ne prsentent pas que des dfauts, dautant que le potentiel de la Belgique en terme dnergies renouvelables est trs limit.

Un village englouti refait surface

(MFI) Du fait de la terrible scheresse qui frappe lAustralie, Adaminabay, un village englouti en 1957 lors de la construction dun barrage hydrolectrique, refait surface. Situ dans la rgion des Snowy Mountains, 150 km de Canberra, Adaminabay tait noy depuis cinquante ans sous 40 mtres deau. Mais ces derniers mois, les fondations de lancienne ville sont rapparues. Des passants stupfaits ont dabord vu le clocher de lglise, puis le cellier dun htel et aujourdhui les toits endommags de plusieurs maisons. En passant en bateau, on distingue clairement le dessin des rues.
La situation laisse un got amer aux villageois expropris en 1957 ; elle inquite aussi les scientifiques. LAustralie connat en effet actuellement la pire scheresse depuis le dbut des relevs mtorologiques en 1900 ; une scheresse largement impute au rchauffement climatique. Pour autant, le gouvernement conservateur de John Howard refuse de signer le protocole de Kyoto. Les consquences conomiques de cette scheresse surtout pour les agriculteurs sont dramatiques. Les feux de forts se multiplient, et les rivires atteignent peine 10 % de leur dbit normal. Le niveau du lac de retenue autour dAdaminabay a probablement commenc baisser il y a dix ans. Mais on sen est vraiment aperu quen 2005. Certes cela attire les touristes, mais terme les consquences sanitaires et conomiques seront dramatiques pour la rgion , souligne Jan Leckstrm, le prsident de la Chambre de commerce locale.

Jean Piel

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