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25/09/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Naomi Campbell contre les tortues au Kenya (MFI) Le top modle Naomi Campbell envisage douvrir un htel et un casino dans la station balnaire de Malindi, au Kenya. Un projet qui suscite une leve de boucliers des associations cologistes et des habitants, car il se ferait proximit dun sanctuaire de tortues sur lOcan indien. Le compagnon de Naomi Campbell, Flavio Briatore (directeur de lcurie de Formule 1 Renault), est dj propritaire dun htel Malindi, et ce nouveau projet dnomm Lhtel des milliardaires est destin une clientle fortune. Prsident de lAssociation de dfense du littoral de Malindi, Athman Seif craint que ce casino sape des annes defforts pour la prservation despces rares de tortues. Comme il lexplique : Si ce projet est accept, il aura de graves rpercussions. Le bruit du casino et son clairage affecteront les couves des tortues, tandis que les touristes se promenant sur la plage dtruiront les oeufs et les nids . En effet, leur naissance, les bbs tortues se dirigent naturellement vers locan, l o le point de luminosit est le plus lev. Source importante de lumire, le nouvel htel pourrait attirer les bbs tortues dans la direction oppose locan, do une mort par dshydratation. Nous ne sommes pas opposs au dveloppement conomique, mais nous dfendons un tourisme de qualit, durable et respectueux de lenvironnement , souligne Stephen Trott, qui dirige un groupe de prservation des tortues, le Local Ocean Trust. Quant aux habitants de Malindi, ils se mfient dun projet auquel ils ne sont pas associs et dont, une fois de plus, ils ne tireront aucun bnfice. Le projet de Naomi Campbell nest pas seul en cause. Et en effet nous utilisons sa clbrit pour dnoncer le btonnage de lOcan indien. La cte knyane est en train de se transformer en un mur dhtels, au lieu dtre un paisible rivage. Cela menace les paysages, les relations sociales dans les villages alentours et de nombreuses espces rares qui vivent sur la cte , conclut Athman Seif. Pas de progrs dans la lutte contre la dsertification (MFI) Destine relancer la lutte contre la dsertification, la confrence de Madrid qui sest acheve le 19 septembre na pas dbouch sur les rsultats escompts. Certes un plan daction dcennal a t approuv, mais il na pas force obligatoire et pire il ne dispose daucun budget du fait de lopposition des Etats-Unis et du Japon. Il na donc gure de chances dtre appliqu. Elabore lors du Sommet de la terre de Rio de Janeiro en 1992, la Convention de lOnu contre la dsertification (UNCCD) na jamais mobilis les gouvernements la diffrence de la protection de la biodiversit ou de la lutte contre le rchauffement climatique. Les paysans confronts au problme sont pauvres, dmunis techniquement et sans influence politique. Leurs gouvernements nont pas mesur lampleur du dfi. Quant aux autres pays, ils se dsintressent de la question , regrette Marc Bied-Charrenton, un scientifique franais. Croire que la dsertification est un phnomne lointain, qui ne concerne que quelques rgions, est un tort. LAfrique et lAsie ne sont pas les seules touches ; les Etats-Unis et lEspagne sont galement menacs. En outre, la perte de terres cultivables entrane des phnomnes migratoires qui inquitent les pays riches , ajoute Rajeb Boulharouf, le porte-parole de lUNCCD. La dsertification affecte actuellement 250 millions de personnes, essentiellement en Afrique subsaharienne et en Asie centrale. Si rien nest fait, deux milliards de terriens pourraient tre menacs dans les prochaines annes, au Proche-Orient, en Chine, en Inde et en Amrique latine. Selon les Nations unies, les pertes conomiques annuelles lies la dgradation des sols slvent 65 milliards de dollars. Dici 2025, les deux tiers des terres cultivables pourraient disparatre en Afrique, un tiers en Asie et un cinquime en Amrique latine. Comme lexplique Rajeb Boulharouf : Les grandes temptes de sable, les dunes qui se dplacent et les feux de forts sont les manifestations spectaculaires dune menace grandissante. Mais la dsertification pose des problmes humains, alimentaires, sanitaires, agricoles bien plus larges. En effet, la dsertification nest pas seulement un phnomne naturel, synonyme dexpansion des dserts. Cest aussi la dgradation des terres arides qui perdent leur fertilit. Au banc des accuss : la mauvaise exploitation des sols (cultures intensives, surpturage, dforestation), une irrigation incontrle qui peut aboutir lasschement de cours deau, et le rchauffement climatique. Comme lexplique Marc Bied-Charrenton : La dsertification est la fois la cause et la consquence de la pauvret. Cest la pauvret qui pousse les habitants des zones sches exploiter au maximum les terres, les conduisant privilgier leur survie court terme, et ne leur donnant dautres choix que dagir au dtriment de leur intrt long terme. Les investisseurs sduits par les nergies renouvelables (MFI) Pour la premire fois, les investissements dans le secteur des nergies renouvelables ont dpass la barre des 100 milliards de dollars en 2006, soit une hausse de 43 % par rapport lanne prcdente. Cest ce que rvle une tude de lOrganisation de coopration et de dveloppement conomiques, lOCDE. Cette volution sexplique par la proccupation croissante lgard des changements climatiques et de la scurit nergtique, par lenvole des prix du ptrole (60 dollars le baril en moyenne en 2006) et par le soutien actif de nombreux gouvernements aux nergies vertes. La majorit de ces investissements concerne lolien, le solaire et les biocarburants. Il sagit le plus souvent de la cration dentreprises, mais 20 % des investissements correspondent des fusions-acquisitions. La plupart des projets sont mens par des industriels, mais une part non-ngligeable des capitaux provient de fonds de pensions ou de socits de capital-risque. La preuve que les nergies renouvelables ont rompu avec une image marginale, passiste, anarcho-cologiste pour tre dsormais vues comme un secteur davenir dynamique , analyse Eric Usher, conomiste auprs de lOCDE ; 70 % de ces investissements ont t raliss aux Etats-Unis ou dans lUnion europenne. Les pays en dveloppement en ont assur 21 %, au premier rang desquels lInde et la Chine. LAfrique subsaharienne est par contre totalement absente de ce mouvement. Ces investissements dans les nergies renouvelables prouvent que les industriels et les marchs boursiers anticipent des transformations radicales dans le secteur nergtique. Cest le dbut de la fin de la domination des nergies fossiles , veut croire Eric Usher. | |||
Jean Piel | |||
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