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16/10/2007
Chronique Environnement

La dcharge de Nairobi : un danger public

(MFI) Nous nous attendions des rsultats inquitants, mais la ralit est encore pire que ce que nous avions imagin. Cest ce qua dclar Achim Steiner, le directeur du Programme des Nations unies pour lenvironnement, la publication dune tude sur les effets de la dcharge de Dandora, Nairobi, pour la sant des habitants et particulirement des enfants.
Mene sur 328 jeunes gs de 2 18 ans qui vivent proximit de la dcharge, cette tude a rvl que la moiti dentre eux souffre de maladies respiratoires, de douleurs gastriques ou dinfections cutanes. Les enfants examins prsentent tous une quantit excessive de plomb dans le sang. Ils sont exposs des polluants tels que les mtaux lourds et aux substances toxiques vhicules par le sol, leau et la fume des ordures incendies , crit le rapport du Pnue. De mme, les chantillons de sol prlevs proximit de la dcharge contiennent dix fois plus de plomb, de mercure et de cadmium que le sol des autres quartiers de la capitale knyane.
La dcharge de Dandora stend sur 30 hectares. Cest lune des plus grandes dAfrique. Elle reoit chaque jour 2 000 tonnes de dchets, y compris du plastique, des produits chimiques, des dtritus hospitaliers Des centaines de personnes dont de nombreux enfants venues des bidonvilles voisins la fouillent quotidiennement la recherche de nourriture et dobjets de rcupration revendre. Les dchets finissent souvent dans la rivire voisine, polluant leau utilise par les agriculteurs et les riverains. Comme la soulign Achim Steiner : La dcharge de Dandora reprsente un problme pour Nairobi. Mais elle illustre aussi le dfi de la gestion des ordures dans de nombreuses villes africaines, et dune manire gnrale dans les pays en dveloppement .
Le Pnue sest engag chercher avec la municipalit de Nairobi les moyens de dplacer la dcharge dans un quartier moins habit et plus contrl. A plus long terme, lagence onusienne espre trouver une solution la gestion et au recyclage des dchets en Afrique, ainsi que la possibilit doffrir dautres emplois ceux pour qui le dpotoir de Dandora constitue la seule source de revenus. Mais il sagit l dun projet ambitieux, pour lequel le Pnue na encore propos aucune piste.

Les biocarburants, une menace pour le climat ?

(MFI) Les espces vgtales cultives en Europe et aux Etats-Unis pour produire du biocarburant risquent en ralit dacclrer le rchauffement climatique. Cest ce quaffirme le Nerlandais Paul Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995. Lobjectif des biocarburants est de rduire la dpendance lgard du ptrole, mais aussi de protger lenvironnement puisque les vgtaux destins au bio-thanol ou au bio-diesel absorbent le dioxyde de carbone, responsable du rchauffement climatique. Mais selon Paul Crutzen, les biocarburants rejettent plus de gaz effet de serre quils nen absorbent cause des engrais utiliss pour les cultiver. Ils produisent notamment de loxyde nitreux qui serait 300 fois plus nocif pour le climat que le dioxyde de carbone. Les engrais utiliss dans les exploitations agricoles mettent trois cinq fois plus de gaz effet de serre que ce quon pensait jusqu maintenant , crit Paul Crutzen.
Prsents il y a quelques annes comme la solution miracle contre la pollution, les biocarburants ne suscitent plus le mme enthousiasme. Certains dnoncent leur effet nfaste sur la dforestation et sur laugmentation des prix agricoles. Paul Crutzen cependant ne condamne pas tous les biocarburants, mais il invite les agriculteurs choisir les espces qui exigent peu dengrais et les mthodes de rcolte peu consommatrices dnergie.

Le retour des bisons en France

(MFI) Aprs lours et le loup, le bison pourrait bientt tre rintroduit dans les montagnes franaises. Une exprience est mene depuis deux ans dans larrire-pays de Grasse (sud-est de la France), et dj on constate un enrichissement de lcosystme.
Cest sur le plateau du Haut-Thorenc, 1 000 mtres daltitude, quune vingtaine de bisons dEurope vit depuis lt 2005 en semi-libert, dans un vaste espace de forts et de prairies o ils cohabitent avec des cerfs, des chevreuils, des sangliers, des chamois, des renards et des chevaux sauvages. Les bisons ont disparu de France au Moyen-Age, victimes des chasseurs et de la dforestation. Leur rintroduction ne peut tre que bnfique pour lenvironnement , dfend Patrice Longour, le vtrinaire lorigine du projet. Ce dernier est impressionn par les changements de la nature, seulement deux ans aprs ce retour des bisons : les terrains travaills par le troupeau comptent dsormais entre 30 et 40 espces vgtales au m contre 5 7 espces auparavant ; les tapis daiguilles de pin qui touffaient la floraison ont disparu, digrs dans un nouvel humus, plus riche, o spanouissent des herbes comme les trfles et les lgumineuses. Dans les bois les plus denses, le rouleau compresseur des bisons lague les branches basses et les arbustes nocifs. Comme lexplique Patrice Longour : Grce au bison, le risque de feux de fort diminue. Il ny a plus de sols secs pour senflammer dun coup, plus darbustes pour alimenter le feu, plus de branches basses pour le transporter au sommet des arbres .
On compte actuellement 3 000 bisons dEurope dans le monde, alors quil en faudrait 5 000 pour sauver lespce.

Jean Piel

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